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neck, Ebenhaufen , Gerolzhofen Stephan/berg,
( tous ces domaines furent aliénés dans, la fuite , )
& il fut élevé à la dignité de baron de l’Empire..
Gette branche de la maifon de Seinsheim oublia
infenfiblement fon nom primitif, & adopta le
titre de baron de Sckwur^enbtrg & de Hohen-
landlberg. Erkinger acheta d’un évêque de Würzbourg
le château & bailliage de Hohenlandfberg
avec Dornheim. Son fils cadet, Sieifmond, eut les
feigneuries de Sckwarzenberg & de Hohenlands-
berg , & fonda la branche Sîgifmondine qui s 'éteignit.
en la perfonne de George-Louis. De fon
fils aîn é , M ichel, vint. Erkinger , dont le fils
aîné Edmond I fonda la ligne de Liège » terminée
par les enfans d’Edmond III ; de Guillaume I ,
fécond fils de ce dernier Erkinger , defceodent
les princes a&üels de Sckwarzenberg. Adolphe ,
arrière- petit-fils d’Erkinger . enleva aux Turcs en
1598. la forterefie de Raab en Hongrie, & fut
créé comte par l’empereur. Son petit-fils, Jean
Adolphe vhérita, après la mort de George-Louis,
dernier mâle de la branche Sigifmondine, du
comté de Sckwarzenberg 3 de la feigneurie de Ho-
henlandfberg, Wefferndorff, de Geifelwinde, &
de la ville & feigneurie de Murau dans la haute-
Stirie î il acquit i f Unter-Leimbach , Appen-
felden & la prévôté de Huttenheim} il s’appropria
toutes les terres- héréditaires de la famille
de Seinsheim fituées en Franconie, d’après un
fidei-commis de 1589 , & il les eonférva par une
tranfaâioii faite à Staubingen en i6yy ; iî acheta
les villages d’Erlach & de Gnoezheimj il fit l’ac-
qyifition des feigneuries de Wittingau & de
Fravenberg en Bohème ; enfin il fut élevé à la
dignité de prince de l’Empire en 1671 , & Ton
Comté de Sçhwarzenberg érigé en comté princier.
Son fils, Ferdinand-Guillaume Eusèbe, obtint par
un héritage en 1687 j f Klettgau. Son petit fils,
J o fe p h -A d am , obtint, en 1747 , la dignité
princière pour toute fa poftérité.
Frédéric I , troifième fils de Henri Seinsheim,
eft la fouche des Seigneurs de Seinsheim, de Hoen-
kottenheim & Weflerndorf. George-Louis de
Seinsheim fut créé (i/8 o) baron par l’ empereur
Rodolphe I I , & il acheta Sinchingen en bafle-
Bavière pour treize mille quatre cenrs vingt florins.
Son arrière-petit-fils , Frédéric-Louis, baron
dé Seinsheim , céda par une tranfa&ion de 1655,
•confirmée par l’empereur Ferdinand I I I , toutes
les terres fidei-con\mifiaires de Seinsheim fituées
«n Franconie, favoir , Markbrait , haut & bas
Kottenheim & Sechaus , au comte Jean Adolphe
de Sckwarzenberg y & il fe retira en Bavière, où
il poffédoit Sinchingen. Son petit-fils, Maximilien
Paul-Marie, fut élevé à la dignité de comte
^de Seinsheim.
Remarques générales.
Le titre du prince régnant dç Sckwarzenberg
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eft : prince de Schwarzenberg, landgrave princier
de Klettgau , comte de Soulz , duc de Crumau ,
feigneur de Gimborn , juge héréditaire de la cour
impériale de Rothweil , feigneur de Murau,
Wittingau, Fravenberg, Poftelberg, Wildfchutz,
W o r lick , ReifFenfteim , Dragonitz , Protowin,
Winterberg & China».
Les princes de Schwarzenberg furent admis au
collège des princes en 1674 , & aux affemblées
circulaires de Franconie en 1671. Leur taxe ma^
triculaire pour , le comté de Schwarzenberg & la
feigneurie de Seinsheim, eft de quarante-neuf florins
, & ils payent pour l’entretien delà chambre
impériale feize rixd. trente kr. pour Schwarzenberg
& Hoenlandiberg , jgp trente-cinq rixd. pour
Seinsheim.
Le château de Schwarzenberg eft le fiège de la
régence pour Schwarzenberg & Seinsheim. Le directeur
de la chancellerie eft en même-tems grand
baillif des bailliages qui compofent ces pays 3 il
y a de plus un juge pour les affaires criminelles,
& un confiftoire pour les proteftans ; les catholiques
relèvent de i’évêche de Wurzbourg.
S CH W E IN F U R T , ville impériale d’Allemagne.
La ville de Schweinfurt, appellé auffi Suinford,
ou Swinfort, dans les anciens titres , eft nommé
communément en latin Saevofurtum , ou trajeftus
Suevorum , parce qu’on croit que la nation Suabe
avoit en ce lieu un gué au travers le Mein; C e
fleuve eft traverfé aujourd’hui par un pont de
pierres. La religion dominante eft la luthérienne...
Schweinfurt étoit anciennement le fiège d’une juf—
tiçe impériale & provinciale, & celui de la cour
fupérieure de Franconie. Le prévôt impérial e li
invefti de cet office par le confeil aulique au nom
de l’empereur , & il eft élu par les magiftrats à la
pluralité des voix. Vingt-quatre perfonnes compofent
le magiftrat de cette ville , qui anciennement
étoit nommée villa regia. Les rois d’Allemagne
& les empereurs y ont établi des marggraves
& des bourggraves , qui y.pofiedoient, de meme
qu’aux environs , des biens allodiaux confîdéra-
bles , échangés contre des biens fitués à Greding,
& puis incorporés dans ceux de l’Empire. Everard,
évêque d’Eichftoett, a été le dernier des bourg-
graves. Les rois & les empereurs Albert ,j Henri
& Louis ont engagé cette ville aux comtes de
Henneberg , qui de leur côté l’ont engagée une
fécondé fois à l’églife cathédrale de Wurzbourg :
elle s’eft dégagée de fes propres deniers , & a
obtenu l’affurance de 1 empereur Charles IV en
1361., 62 8c 68 y_ de l’empereur Wenceflas en
1387, de l’empereur Robert en 1407 , & de
l'empereur Sigifmonden 1417 & 31 , qu’elle ne
feroit plus engagée à l ’avenir. Cette ville a aux
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diètes le dix-neuvième rang & la dix-neuvième
voix fur le banc.de Suabe dans le collège des
villes impériales j & dans le cercle de Franconie,
Je quatrième fur le banc des villes impériales.
Élle paie pour un mois romain trente - quatre
florins , & pour l’entretien de la chambre impériale
foixante-fept rixd. foixante kr. Elle a été entièrement
réduite en cendres en 12. y 3 ou 54 , &
une fécondé fois en 1 y ƒ 3 * Les princes proteftan s
y tinrent une aflemblée en j elle fut affîegée
& prife en 1631 & 1647 par les Suédois. Le vin
qui croît aux environs de cette ville eft de bonne
qualité.
S CH W E R IN , principauté de Schwerin.
Il ne faut pas la confondre avec le duché de
Mecklenbourg - Schwerin , fur lequel nous avons
donné de longs détails à l’article Mecklenbourg.
Cette principauté eft enclavée dans les duchés
de Mecklenbourg , dont elle fait partie. Elle confine
aux feigneuries de Wifmar & de Roftock :
elle peut avoir environ cinq milles de longueur
fur un { de largeur : elle formoit anciennement le
dernier des trois évêchés , dotât Henri-le-Lion ,
duc de Saxe & de Bavière , fut le fondateur. Il
l’établit en 1170 dans la ville de Schwerin , de
laquelle il prit le nom. C e t évêché cefia d’exifter
en 1648 , lors du traité de paix de Weftphalie ,
époque où il fut fécularifé & abandonné à la
branche de Mecklenbourg -Schwerin furie pied
d’une.principauté d’Empire : on y attacha le droit
de féance & de fuffrage dans le collège des princes
& aux afiemblées circulaires de la bafîe-Saxe.
Sa taxe matriculaire eft fixée à iîx cavaliers montés
& équipés & à fix fantaflins , ou à quatre-vîngt-
feize florins en argent. Elle paye pour l’entretien
de la chambre quatre - vingt - une rixdales
quatorze 7 kreutfers.
Elle contient trois villes , trois bailliages , &
feize corps de biens nobles. Voyez l'article MECKLENBOURG.
, S C H W IT Z , l ’un des treize cantons Suiflès. On
trouve au centre à-peu près de la Suiffe un la c ,
formé par la Reufs , qui y entre par fon extrémité
méridionale, & en fort par l’extrémité oppofée.
Autour de ce lac , reflerré par des montagnes
très élevées, qui lui donnent un contour fort irrégulier
, on voit trois petits pays ou cantons,
voifins des hautes Alpes , communément appelles
les Waldft&ct, ou cantons foreftiers , d ’où
Je lac a pris le nom de W'aldjl&tter-fee. Le pays
de Schwitz eft fitué à l’orient, celui d’Uri au
midi, & celui d’Underwalden au couchant. Les
habitans de ces trois cantons dès long-tems unis ,
ayant toujours éprouvé le même fort , nous
croyons devoir rapporter ici les faits qui les regardent
tous trois, en réferyant pour les articles
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féparés des deux derniers , ce qui les regarde particulièrement.
Précis de Chijloire politique.
Soit que leur fituation les ait préfervés d’une
grande partie des troubles , & des abus du régime
féodal, foit que la même politique , qui
engagea les chefs de l’Empire à favorifer les progresses
communes , leur ait valu des immunités
particulières, ils ont joui de bonne-heure de la
prérogative de relever immédiatement de l’Empire
} ils exerçoient par des magiftrats de leur
choix la juftice civile & la police, & la haute
jurifdiétion feule étoit adminiftrée par un grand
juge criminel ou baillif, au nom de l’empereur.
Quelques monaftères poffédoient des cenfes & des
hommes-iiges j des francs tenanciers y avoient des
fiefs ; mais on n’y trouvoit aucun baron ou feigneur
haut-jufticier.
Souvent même, dans des tems d’ interrègne
ou de troubles, la cornmiflion de grand-juge criminel
reftoit fufpendue, ou céux qui en étoient
revêtus , abfens où diftraits par d’autres intérêts ,
en abandonnoient l’exercice aux juges ordinaires.
Ainfîces peuples, jugés fouvent par leurs pairs,
d’après leursufages & leurs coutumes, jouifloîent,
i à la faveur de leur obfcürité , d’un fort tranquille,
| & s’habitudient de bonne heure à une indépendance
favorifée par leurs fouvérains eux-mêmes.
A l’exemple des villes impériales , ils fe liguèrent
, pour la confervation de la paix publique ,
I ou pour fe donner des fécours réciproques contre
des adverfaires dangereux. A in fî, en 111 y , les
pays d’Uri & d’Underwalden s’engagèrent à fe-
courir ceux de Schwitz , contre les en'nemis , què
les religieux d’Einfidlen menaçoiént de leur fuficher.
En 1191 les trois pays s’unirent par un
traité à-peu-près fiemblable à celui qui depuis
fer vit de modèle à la confédération helvétique.
Voyez C o r p s h e l v é t i q u e .
Leur union & leur vigilance écartèrent une domination
particulière , qui cherchoit à s’établit
fous le titre d’une autorité légitime. Vers le commencement
du treizième fiècle, un comte Rodolphe
de Habibourg fut revêtu de la cornmiflion
de juge impérial, &* fa cornmiflion fut révoquée
à leur requifition. L’empereur qui demandoit dès
fecours d’armes aux trois pays , pour une expédition
en Italie , leur donna en 1140 un aéte
formel, par lequel il les reconnoifloit libres, fous
la protection direéte de l’Empire , & les affran-
chifloit de toute autre obligation de fervice.
C e t autre comte Rodolphe de Habsbourg, qui
parvint à la dignité impériale , fut avant fon élévation
, l’ami & le défenfeur des villes & des
peuples libres de l’Helvétie. Après l ’alliance con-
B b' 1 '