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Litle des vaijjeaux de guerre RuJJes en Octobre
1778.
V a i s s e a u x DE L I GNE.
Années de leur
conftruétion.
1 Ezechiel......... .. 8 0 . . . Cronftadt......... 1773
2 Ifidore.............. 74----- .d i t ......... ........... 1771
3 Saint-Andre.. . 7 4 . . . . . dit......... ........... '7 7°
S Tchefme......... 7 4 . . . .d it ......... . ; . . . . I77O
6 Uladimir......... 66. : . .d it......... ........... I77I
7 V ekellaf.. . . . . 66. . . •dit......... ........... 1771
8 De Neifs......... 66. . . .d i t . . . . . ........... 1771
9 America......... 6 6 .. . .d it......... ........... >773
10 Periflaf............ 66. . . . .d it......... ......... - i 762
11 Ufevolod' . . . . . 66. . . . .d it......... ........... 1779
1.2 DemiriDcnski 66. . . .d i t ......... ........... 1771
13 Pam & Euftatia 66. . . .d i t ......... ........... 1770
14 Vidlor............... 66. . . . .d i t ......... ........... 1771
3 5 Europa........... 6 6 .. . . d i t .. . . .
16 Saratof............. 6 6 . . . .d i t .........
6 6 .. .
1 8 Ratiflojf........... 6 6 . . . .d i t .........
39 M iran ofitz ... 6 6 . . . .d i t ......... ........... I771
20 Pobidnazovitz . 6 6 . . . . dit.........
21 Count OrloK. . 6 6 . S . dit......... ........... 177°
22 Alexandr©.. . . ' 6 6 . . . . d i t . . . . . . . . . . . 1 7 7 2
23 Boris & Glebb 6 6 . 1 . .d i t ......... . . . . . . 1 7 7 3
24 Ingermanland. 6 6 . . . . dit........... . . . . . .1773
6 6 .. . . .d i t .........
26 Sans nom'.. . . 6 6 . . . . .d i t ......... ----------1777.
27 D i r .................... . 6 6 . . . . dit........... -------- .,1777
28 D i t .................. 6 6 . . . . dit......... 1777
29 D i t . . . . . . . . . . 6 6 . . . . dit......... ............. 1777
30 D ie ..................... 6 6 . . . . dit........... . . . . . . 1 7 7 7
Vaijjeaux de ligne prêts a être lancés.
31 Prêt à être lancé.74........ Pétersbourg . . .
32 Di t . . . — . . . . 74........ dit.. . . . . . . . . .
33 En conftruâ:iqn.74........ dit.....................
34 Prêt à être lancé. 6 6 . . . . . dit— . . . . . . . .
35 En conftruétion. 6 6 . . . . . dit ...............
36 Dit.. . . 66........ dit.......... ............
37 Dit .......... .. 6 6 . . . . . dit............ ..
3 8 Dit . . . . . . . . . . 66........ dit.............
F r é g a t e s .
1 Saint-Michel.. 32.........Cronftadt .> . . . 1774
2 Kaflevoi.. . . . . 32.........dit.. . . . . . . . . . . 1774
3 Leeskoi... . . . . 32......... dit.................*1773
4 Popeskoi. . — 32........ dit ............... ... 1774
5 Bohême........ . 3 2 . . . . . dit....................1774 6 Hongrie.......... 32...........dit....................1774
7 Nordeskoi. . . . 32.........dit....................1769
S Euftafia............ 32. . . . .di t ................... .1768
9 Pomosknoi. . . . 3 2........ dit ................... 1768
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Frégates prêtes a être lancées.
I o Prêté a etre lancée. . 2 8 . .. Pétersbourg. .
II Saint-Marc.. . . . . . 20 .. _dit....................
12 Prête à être lancée.. 2 0 ... d i t ...................
13 En conftru&ion.. . . 2 0 ... Archange!.. . .
14 D it. ........... . . . . . 2 0 . .. dit. . . ...............
15 D i t . . . . . . . . . ......... 2 0 . .. dit.................
Ainfi la marine ruffe , dans les ports de la
mer Baltique & à Archangel, confiftoit à la fin
de l'année 1778 en trente-huit vaifleaux de ligne
3 quinze frégates ƒ quatre prames & cent
neuf galères. M. C oxe qui nous a fourni; ces
détails , n'ayant pu obtenir un état exaét des
vaiffèaux rulfes qui font dans les ports de la
mer N o ire , fe borne à obferver qu'on bâtiffoit
plufieurs vaiffèaux de guerre & frégates a ;Saint-
Demetri, T au ro f, & Kherfon. Mais au moment
où nous écrivons , les gazetiers y fuppo-
fent beaucoup plus de vaifleaux qu'il n'y en a
réellement.
Sur la lifte qu’on vient de voir , il y avoir environ
vingt- huit vaifleaux de ligne & dix frégates
| y compris les vaiffèaux conftruits en bois
de mélèfe , qui étoient en état de fervice. Mais
dans le cas d'un danger preffant, la RuJJîe pro-
duifant en abondance tout ce qui eft néceffaire
pour la conftruétion & l'équipement des vaif-
feaux a fa marine-peut être confidérablement
augmentée. Cependant malgré tous les progrès
que cet empire a fait à cet égard , quoiqu'il
foit devenu en peu de tems plus puiffant fur
mer que les autres états du n ord , on peut
dire que fa marine eft encore dans l’enfance, &
qu'il doit, aux Anglois une partie de ce, qu'elle
eft , foit à l'égard de, la conftruétion, foit à l'é-
; gard des manoeuvres & de la difcipline de la
flotte. Plufieurs obftacles s'oppofent encore aux
progrès ultérieurs de fa force maritime, le défaut
de ports dans l'Océan, le peu d'étendue
des côtes que la Rujfie pofsède , & qui font
d’ailleurs embarraffées de glaces une partie de
l'année , le petit nombre de mariniers expérimentés.
La RuJJîe n'a en effet fur l'Océan que
le feul port d'Archange! qui ne peut fervir qu'au
commerce , à caufe de la grande diftance où il
eft des autres mers de l'Eurqpe, & de la nécef-
fité où l ’on eft pour communiquer d e - là aux
autres mers, de doubler le cap-nord qui eft fitué
fous le foixante-douzième degré , & qui n'eft ouvert
que dans le milieu de l'été.
On a remarqué avec raifon qu'une pui/fance
qui ne pofsède qu'une petite étendue de côtes
ne fauroit avoir que difficilement une grande
pui/fance fur mer. Or la RuJJîe n’a guères que
celles qui font depuis Riga & Wibourg jüf-
qu’au fond du golfe de Finlande, ce qui n’eft
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qu'un point pour un fi vafte empire , 8e ce point
a d'autant moins de valeur que le golfe ferrerentre
les terres , privé de marées , inacceflible au
moins cinq, mois de l'année ( i ) , n eft pas fort
au-deffus d'un lac comparé à l'Océan.
Nous ne comptons pas ici ce que la Rujfie a
acquis fur là mer N o ir e , ni.les côtes prefque
défertes de la mer Blanche & de la mer Glaciale
, ni les pays inhabitables, de Kamfchatka.
Enfin la RuJJîe manque de mariniers expérimentés.
Au'ffi regarda-t-on dans la derniere guerre
contre les Turcs la diftance où eft Pétersbourg de
l'Archipel comme un avantage pour la flotte
ruffe , à caufe de l’expérience que les officiers
& les matelots acquirent dans ce trajet- Le gouvernement
fient à la vérité à fa folde dix - huit
mille matelots, mais la plûpart n*ont\jamais fervi*
Un petit nombre en tems de paix fait des croi-
fîères dans la mer Baltique, ou tout au plus
jufqu'à la-vue de l’Angleterre. Les autres font
employés en été à conduire quelques vaiffèaux
de Cronftadt à Pétersbourg. Mais ce n'eft pas-là
un apprentiffage fuffifant pour former un grand
nombre de mariniers , & on ne peut y fuppléer
en tems de guerre par le^équipages; des vaif-*
féaux marchands, car là RuJJîe n'en a prefque
p oint, ce qui vient principalement de l'état de
fervitude des payfans, & des févères défenfes
de fortir du pays fans une permiffion expreffe.
Un négociant qui expédie un nav'ire marchand
doit premièrement s’adreffer à l ’amirauté pour
obtenir la permiffion de prendre fur fon bord
un certain nombre de fujets rüffes. Quand il l’a
obtenue , il faut qu’il donne une caution à l’amirauté
en recevant leur paffe-port, fur le pied de
trente livres fterlings par matelot , pour affurer
leur retour. Ainfi , à moins d'enfreindre les loix
fondamentales de l’empire & le code antique de
là fervitude, on ne fauroit avoir en RuJJîe le nombre
de matelots néceffaires pour armer une grande
flotte dans un cas preffant. Un Etat qui n'a
point de colonies éloignées , point de pêches
confidérables , point de côtes étendues qui puif-
fent familiarifer les habitans avec les dangers de
l’Océan, ne fauroit fe procurer une marine capable
de fe faire craindre dés grandes puiffances
maritimes de l'Europe. Enfin, comme nous l’avons
dit,/tant que la marine marchande reliera ce
qu’elle e ft , la marine militaire fera peu importante.
Celle de RuJJîe cependant, avec tous fes dé- )
fauts, fuffit pour la défenfe de fes côtes , pour
efcorter fes vaiffèaux marchands, pour fe faire
refpeàer fur la Baltique, & même pour envoyer
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eti tems de guerre des vaifleaux dans 1 Archipel.
La RuJJîe eft donc intéreffée à entretenir une
bonne intelligence avec les grandes puiffances
maritimes, à qui .elle fournit les, munitions navales
C e t empire immenfe touche aux frontières
de la Suède, de la Pologne;, de la Turquie ,
de. la Petffe, de la Chine , 8c fa rareté dépend
autant de fon armée que de fa flotte.
L’ armée ruffe eft compofée de troupes régu-
Hères & d’irréguftères.
Les troupes régulières , confîftant principalement
en infanterie -, comprennent toutes celles
qui portent l’uniforme, & font difciplinées a la
manière d’Europe. Suivant rétabliffement de 177o,
en tems de paix , elles montoient à cent trente
milje hommes - effe^ifs-, Les Ruffes , quand ils
font disciplinés & exercés , font d’excellens fol-
dats , braves , conftans , obéiffans , endurcis à la
fatigué1 •& à toute forte de travaux , & a peine
connoiffent-ils la défertion. Le roi de Pruffe a
dit d'eux , qu’il étoit plus facile de les tuer que
de les vaincre.
A l'égard des troupes irrégulières , parmi lesquelles
il y a des corps qui ne font encore armes
que d'arcs & de flèches, le nombre en eft très-
confidérable, mais il eft difficile de le déterminer.
Elles font toutes compofées ,de cavalerie , &
font très-bonnes contre les iu r c s , les Perfans,
les Chinois j mais dans une guerre contre des
i armées européennes , elles ajoutéfoienr. peu de
chofe à la force de celles des Ruffes. Les Cofa-
j ques font eftimés les ■ meilleurs de ces foldats
irréguliers , & les plus reffemblans aux troupes
réglées.
Il y a peu de ftècles qu’on ne voyoit point de
milice réglée en RuJJîe | la nobleffe étoit obligée
de monter à cheval dans les cas de befoin 5 les
principaux fervoient en qualité de palatins Sc
de capitaines j les autres faifoient le fervice de
foldàt, pour lequel ils recevoient des appointe-
mens en argent, & un certain diftriCt de terre
nommé pomejlic.
Le czar Ivan Walîlievicz avoit établi un corps
de troupes réglées fous le nom de Strelitç ; mais
Pierre 1. le fupprima, & il changea 8e perfectionna
le régime des troupes Ruffes. Ses fuccef-
feurs continuèrent à le perfectionner 4 '§£ l’armée
Ruffe acquit de la considération en Europe de
en Afie.
Nous avons djt que les troupes de terre
font compofées de troupes régulières & d’irrégulières.
-On publia en 1762 , un état
dont l ’éxagéràtion eft fi ridicule , que nous
( 1 ) Les .ports de la mer Haltique étant pris pat les glaces pendant plus de iîx mois , aucun vaiffeau n ’en peut fortir avant Iç
àxois d’A v r i l, &c il faut que les nationaux y reviennent en Octobre.