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riales dins la Haute-Su«*, & engages en plufieitrs
occafions. C e ne fut qu'en 1405,, que le-relte de
l'ancien comté d'Alcdorf, & les terres, franches,
de la Leutkirc'ner-Heyde, furent érigés en préfecture
particulière , réunis à la prefeSure generale
, d e là haute & baffe - S u a i ', & engages
avec elle au* grands fenecliaux Truckfefl-de-
Waldebourg par l'empereur Sigtfmond. En 144b
l'empereur Frédéric les engagea au duc Albert
d'Autriche, pour la femme de treize mille deux
cens florins',:Sc ce prince s'accommoda pour cet
effet, avec les grands fénéchaux deWaldbourg.
C e t engagement fut éteint en 1460, par l'ex-
communication & la profcription du duc Albert,
& l'archiduc Sigifmond d Autriche, folucita en
1464, de nouveau, cette préfeaure auprès'de
l’empereur Frédéric ; mais il n’ en obtint la pof-
feflion qu’ en i486 , qu’il la dégagea du grand
(énéchal Jean, en payant les treize millç deux
cens florins. 1
La longent & la largeur du diftria qui forme
aujourd'hui la préfeaure impériale de Suabt
ne peuvent fe déterminer par milles , parce qu il
eit entrecoupé de differerrs auties territoires.
Le comté de Hohenberg, que le duc Léopold
d'Autriche , acheta en 15Si , du comte Rodolphe
de Hohenberg , pour-la femme de foixante-fix
mille florins , elf compofé de deux parties principales
& détachées l’une de l’autre r formant le
haut 8c le bas comté.
Les cinq -villes du Danube , fo n t, Munder-
kiugen fur ce fleuve , Waldfée , enclavée dans
le comté de Waldbourg ; Sulgau ( appellée auffi
Saulgau , Saulgen & Sulgen ) , fur la Schxvar-
zach qui avoit ci-devant fes comtes particuliers
Redlingén fer le Danube, 8c Mengen à
peu de diftance du mênje fleuve.
On trouve d’ailleurs dans la Suabe Autrichienne
, des couvents, des terres & des villes
qui font fournies à des feigneuts particuliers j
mais qui dépendent de la maifon d’Autriche ,
quant .au droit de. colleéle V*oye^ 1 article A u tr
ich e , 8c les autres articles des Etats que
polfèdé là mailon. d’Autriche.
SUBSIDES , ou traités de fubfidss. C e font
des fecouts en homme ou en argent, que fe
promettent les Etats; Dans les alliances défenfivesj
des puilfances égales ou ptefque égales , fe garantirent
leurs poffe fiions 8c leurs droits , 8c
ilipulent un contigent proportionné à la force
8c aux facultés de chacune,
. Mais entre puiffances inégales, il y a un autre
genre de flipulation dont nous voulons parler ici.
C e font des traités à. ter,mes fixes, fufceppbles
d'’être renouvelles, 8c en vertu defquels- une
puiffance paye annuellement une femme d’argent.
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I l ;,faut bien diftinguer ces fubfides du tribut en
ufage _pl»fz les -anciens, qui étoit gratuit, 8c
n’étôit qu'une reconnaiffance de fupétiorité de
1 état auquel on le payoit.
Cette efpéce de flipulation peut avoir différens
objets. Quelquefois un allié a'fouffert pendant
la guerre des échecs, ou des pertes confidéra-
bles ; la juftice 8c la reconnoiffance femblent demander
alots qu’on lui procure du foulagement,
8c des moyens de réparer fes pertes. Lorfque
cet allié , par fa pofition , ou fes intentions, eft
un allié naturel, bu néceffaire, ou utile , il eft de
la bonne politique de travailler à le relever,
pour qu'il puiffe dans une autre occafion fe
montrer avec avantage. Les publiciftes obfervent
que de toutes les dépenfes, c’ eft peut-être une des
mieux entendues, quoique, on femble n’en retirer
aucun avantage aétiiel ; mais cette réglé générale
feuffre beaucoup d’exceptions. Un allié eft moins
timide à fe déclarée, quand il eft affure par fa
propre expérience , que ce ne fera pas en
pute perte pour lui 8c pour fon pays.. ; Ces
fortes de traités procurent une grande confidéra-
tion, 8c facilitent les moyens d’acquérir au be-
foin d’autres alliés. Si dans l'ordre particulier
: on eft plus ou moins généreux, cela n’ influe que
i fur quelques , agrémens perfonbels ; mais dans
l’ordre public, les aétes degénérofitébien placés,
.( c a r s’ils lie le font p as , ils perdent tout leur
mérite ), produiront les plus grands effets. 11
11’y a.que des puiffances majeures, 8c dont les
finances 8c les reffources feient en bon état , qui
puiffent prendre de ces fortes d’engagemens.
Un autre objet de ce genre de flipulation , èft
de s’ aflurer des troupes en cas de befoin , ou
d'empêcher qu’elles ne fe ien t. employées contre
nous ; mais pour que ces traités ne feient point
inutiles, ils demandent bien des précautions.
En donnant un fubfide annuel, la puiffance qui
Je reçoit s'oblige à entretenir un certain nombre
fixe de troupes. C e feroit une foible flipulation, fi
l'on en reftoit là , à moins que cette puiffance n'eut
des intérêts1 permanens 8c décidés , qui ne
permiffent pas de douter de l’emploi de fes
troupes.
Premièrement on veille peu fur l’exécution littérale
du traité., ou fi l'on y veille , il faut
exercer une efpece d’infpeétion continuelle ,
fatigante 8c peu agréable ; 8c il y a telle
puiffance qui aimeroit mieux fe paffer de fub-
fiaes que de la fubir.
i Secondement, cette flipulation, feule 8c par
elle-même , ne fixant rien fut le fort 8c l’emploi
de ces troupes, elle a toujours befoin de nouvelles
ftipulations ; 8c tandis qu'on les difeute ,011
perd quelquefois en un moment le fruit d’un
TuÙide de plufieurs années j 8c il n’eft pas de la 1 faîne
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faine politique de s'en tenir à ces ftipulations
vagues qui ne font avantageufes que pour celui"
qui a reçu l’argent.
L ’utilité en eft plus certaine , quand on ftipule
que les troupes dont on paie .l’entretien en tout
ou en partie, 11e pourront dans aucun cas être
données à aucune puiffance ennemie ; c’ eft une
efpèce de sûreté contre la variation 8c l’incertitude
des intérêts. S’il n’en réfulte pas un avantage pô-
fit if, il en réfulte du moins un avantage négatif,
parce qu'on devient plus fort des moyens dont
ori prive fon ennemi.
L ’avantage eft encore plus §rand quand il eft
ftipule que ces troupes ferviront la puiffance'
qui paie 1 e fubfide ; mais pour en être sûr, il feroit
utile de détailler dans cette première flipulation,
quand cela fe p e u t l ’emploi, & 5 ce qui fe peut
toujours, les traitemens de ces mêmes troupes,
tels que le commandement, la fubfiftance, & 1 e-
pôque , où ; fur la demande de la partie requérante
, l’obligation de marcher s’effe&uera: détails
qui fouvent fervent'de prétexte ou de raifon pour
fe féparer ou fe défunir.
Nous avons parlé à l’article H e s s e de ces traités
qui ne font que des ventes de foldats ; mais il eft
queftion d’autre chofe ici : il s’ agit d’un traité habituel,
avantageux aux deux Etats qui le lignent:
& li l’on requiert les troupes ftipulées , quoique
les régimens paroiffenc fervir uniquement une
puiffance étrangère , . ils fervent leur patrie. Le
grand principe de la confervation des Etats ne
permet pas de, s’affujettir rigoureufement aux
maximes du droit naturel : c’eft, je crois , la meilleure
réponfe qu’on puifie faire j car il feroit trop
dur de répondre avec un auterur :
» Peut-être que ces publiciftes n’étoient pas'
nés dans les pays a bon dans en hommes : ils au-
roient pu être réduits par le fentiment de Phi-
loftrate & de Thucidide , qui blâmoient l ’ufage
où les arcadiens étoient de vendre des troupes*
Il y avoit vraifemblement quelque circonftance
particulière que nous ignorons & qui autorifoie
ce blâme, & le fond de la queftion demande à
être, éclairci. Nous ne mettrons certainement pas
les hommes dans la claffe des denrées & marchan-
difes r mais il ne faut point non plus s’écarter de
la jufteffe de l’application dès-principes. »*
Avec ces ftipulations particulières on traite affez
folidement, parce qu’ alors il faudroit que la puif-
fance qui auroit reçu" le fubfide, fe permît une infidélité
qu’elle ne pourroit mafquer ni colorer
d’aucun prétexte. Sans doute plulïeurs puiffances
ne voudront pas s’affujettir à tant de précautions &
le lier les mains d’avance & dans l’incertitude des
évènemens , & dès - lors on pourra croire que
celle qui ne balancera point fera bien décidée
dans les principes de nos intérêts & de notre
fyftême politique.
L ’ impoflibilité de pouvoir donner â un traité
de fubfides une forme accomplie 1 .n’eft pourtant
& ne doit pas toujours être une raifon de n’en
point ligner. C ’eft quelquefois beaucoup que d’ avoir
un commencement de liaifons que le tems
& les circonftances doivent' perfectionner j & il
eft plulïeurs occasions où l’on regrette d’avoir
manqué le premier moment. Ainlî que dans les
liaifons particulières, il y a dans les liaifons publiques
, ce qu’on peut appeîler les droits de l’habitude
, qui deviennent de quelque poids dans
l ’efprit & dans le coeur des hommes. Il fuffit,
& c’eft fouvent beaucoup, de lavoir que l’on "n’a
pas fait le mieux, pour ne négliger aucun des
moyens d’y parvenir. Le grand mal feroit de croire
avpir tout fa it, quand on n’auroit fait que la
moitié de l’ouvrage , parce qu’alors il ne vient pas
dans l’efprit qu’il relie quelque chofe à faire.
fiJes comme un commerce d’hommes fcandaleux
, , ?nc Hâmé comme contraires aux principe
du droit naturel.
Q£con, polie. & ^diplomatique» Tom, 7/^. \
»» Le fouverain a le droit de lever & de prendre
à fon fervice telle quantité d’hommes qü’il veut.
Son intention conforme à la pureté du droit naturel
, eft que leur volonté ne foit pas contrainte ,
& que l’on n’emploie point la-violence. Le ferment
que ces engagés prêtent n’ eft limité que
'pour le tems , & d’ ailleurs n’eft: point conditionnel
5 ils marchent aux ordres du prince qui en
difpofè fouverainement , & qui lui-même a un
intérêt évident à ne les pas faerifîer, Il eft parfaitement
égal qu’ une puiffance donne à une autre
la liberté de faire chez elle des enrôlemens volontaires
, ou qu’elle les faffe faire elle-même , en
fe faifant rembourfer ou cômpenfer les frais de
l’ engagement, de l’ armement & de l’habillement
car c’eft - là le véritable objet du fubfide , & nen
ne femble plus déplacé ni plus ridicule que le
propos fur les princes que fort ridiculement on
a nommés des marchands d’hommes. La liberté
de faire des levées dans un pays qui a acquis le
droit de fervir tout le monde fans fâcher per-
fonne , fait-elle dés gens qui le gouvernent des
marchands d’hommes ? Les pays ftériles en habi-
tans trouvent une reffource dans ceux où la population
èft abondante.. C eft un fervice réciproque
que l’on fe rend, quand les intérêts politiques
n’y font pas bleffés , & non un commerce. »
>> Les égyptiens , les phéniciens & les romains
même envoyoient des colonies. Les inondations,
de barbares, aujourd’hui impoflïbles, avoient pour
principe la multiplication furabondante des hommes.
Il y a tels pays-qui ne fourniroient pas à la
fubfiftance de leurs habitans, s’il n’y avoit pas
des débouchés qui les miffent en état de fervir 8c
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