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Le bailliage ou la feigneurie de Botfrg faifoit'autrefois
partie de la feigneurie de Schleitz , 8c fut
jointe à celle de Greitz en 17 5 2 , époque à laquelle
s’éteignit la branche des bourggraves de
Mifnie de la maifon de Plaven.
La branche cadette principale des comtes de
Reufs poflfède .• i ° . La feigneurie de Géra. 20. Le
bailliage de-Saalbourg, lîtué le long de la Saale. Il
a fait partie de (la feigneurie de Schleitz jufqu’en
15 7 2 , & il appartient à la branche de Géra depuis
1666.
La branche de Scheitz poflfède, i ° . Le bailliage
de Schleitz. 20. L’adminiftration de Reichenfels
appartient à la branche collatérale de Koeftritz.
La branche de Lobenftein poflfède, i° . La fei-
cneurie de Lobenftein , échue à la branche de
Plaven 3 lors de l’extindtion de l’ancienne branche
de Géra , arrivée en 1 y 50 ; elle fut engagée à deux
reprifes par le dernier bourggrave de Mifnie , la
première fois au comte de Schwarzbourg en
1 $07, & la fécondé en 1670 à la famille de
Vitzthum d’Erkftoedt. C e bourggrave étant mort
en 1572, la feigneurie de Lobenftein, échut en
même tems à la branche aînée & à la cadette de
Reufs- Plaven, qui la rachetèrent, & la pofifédè-
rent en commun jufqu’en 1 59J ; enfin la branche
cadette en obtint feule la propriété, 8c elle l’a
confervé jufqu’ici. 20. La feigneurie d’Ebers-
dorf.
La couronne de Bohême céda en 1 ƒ 49 le domaine
direéfc dans l’adminiftration de Hirfchberg à
la maifon de Reufs-Plaven 3 en fe réfervant la mouvance
fupérieure. Cette même maifon y joignit
en 1663 le domaine utile , qu’elle acheta de la famille
de B eu lw itz , qui en étoit en polfeftion.
Une branche de la maifon de Reufs poflfède
encore à titre de ferme héréditaire le comté de
Barby, fur lequel nous allons donner quelques dé’
tails.
C e comté de Barby çft borné par le bailliage
de Gommera, dépendant du cercle électoral de
Saxe , par le duché de Magdebourg 8c la principauté
d’Anhalt. L’Elbe , qui en cet endroit reçoit
la Saale, le traverfe.
Les empereurs Otton II & Otton I I I , firent
préfent au chapitre de Quedlinbourg en 974,987
& 999 de Barby, 6c de tous les villages & biens qui
en dépendent, & qui faifoient alors partie du dif-
triét ou Gau de la Thuringe feptentrionale. Barby
fut qualifié dans les deux premières conceffions de
curtis, bien de campagne impérial, & dans la
troifième de château ( Burgwara ). Les feigneurs,
puis comtes de Barby, defcendent des comtes de
Mülingen , dont une branche fixa fa demeure à
Barby. Bourcard V , comte de Mülingen 8c fei-
gneur de Barby, fit ériger en 1497 cette feigneu-
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rie en comté de l’empire par l’empereur Maximilien
I j on déclara que lui & fes fucceflfeurs pren-
droient la qualité de comtes de Barby , qualité,
qui poftérieurementfut placée avant celle de comte
de Mülingen dans les titres de fes defcendans.
Cette maifon s’éteignit en 16 59 , par la mQrt du
comte Augufte Louis, & les biens qui y avoient
été attachés furent partagés ; le comté de Barby,
proprement d it, échut à l’éleâorat de Saxe, dont
il avoir relevé ; il échut même originairement à
la branche de Weiflfenfels ; Mülingen & Walter-
Nienbourg, aufli fief du même éleétorat, paflfa
au prince d’Anhalt-Zerbft , 8c les feigneurie*
de Rofenbourg & d’Egela , au duché de Magdebourg
, qui s’en étoit déjà mis en poflfeffion en
1417.
Les comtes de Barby avoient voix 8c féance aux
aflfemblées circulaires de l’éleéfcorat de Saxe, 6c
dans le collège des comtes de Weftphalie, ils
payoient vingt florihs par chaque mois romain.
Cette contribution eft aujourd’hui à la charge de la
maifon électorale de Saxe, q u i, comme propriétaire
du comté de Barby, paye vingt-une rixdales
vingt-huit kr. pour l'entretien de la chambre.
Le comté de Barby eft actuellement un bailliage
qui fait partie du bailliage circulaire de Wittem-
berg, dans le cercle électoral de Saxe. Il a été
abandonné , à titre de ferme, en 1748, au comte
Henri, levingt-huitième Reufs, 6c aux frères réunis
de la religion évangélique , appellés communément
Herrenhuces. C e contrat a été'renouvelle
en 1765 , & le château de Barby 8c la cenfe
de Doeben ont été cédés au comte de Reufs à titre
de fermé héréditaire , avec la permiffion d’y
établir une communauté,de frères réunis.
R EU T L IN G EN . Ville Impériale d’Allemagne
au cercle de Suabe : elle eft fituée à un mille de 1
Tubingue , fur le ruiflfeau d’Echetz, qui fe jette
dans le Necker. Son étendue eft médiocre. Les
magiftrats , ainfi que les bourgeois , profeflent le
Luthéranifme. Les premiers forment un «corps de
vingt-huit perlbnnes , dont le prévôt & douze
aflfeflfeurs compofent la chambre tribunitienne ,
( Zunftmeilter collegium ). C e fut, dit-on, l’empereur
Frédéric I I , qui en 1215 ou 1220 , l’environna
d’une muraille, 6c la reçut au rang des
villes impériales. Les empereurs Charles IV en |
1348, 8c Wenceflas en 1387 , promirent de laI
maintenir dans fon immédiateté, & de ne jamais!
efifayer ni de l’engager, ni de la vendre. Les an-l
ciens comtes d’Achalm, dont le château fe trou-1
voit près de cette ville, y avoient exercé pin heurs !
droits 8c prérogatives, qui après leur extinétionl
retournèrent à l’empire. L ’empereur Louis de Ba- I
vière conféra , dit-on , ces droits en 1330, en
même tems que les terres des défunts, à Ulric, I
comte de Wurtemberg. Sa maifon les conferval
jufqu’en 1560., que le duc Ulric les revendit à la I
ville j I
Ville, ou félon d’autres les céda à l’empereur
Maximilien , qui les abandonna à Reutlingeng
moyennant une Tomme d’argent. Cette ville jouit
à la diete de l’empire du Jixième fuffrage parmi
les villes impériales de Suabe, 6c de la quatrième
place dans les aflemblées du cercle. Sa taxe ma*
triculaire étoit autrefois de cent quatre-vingt-huit
florins; elle fut réduite en 1685 à cent trente-fix :
6c lorfqu’en 1726 la ville eut eflfuyé un incendie
^général, fa contribution fut alors diminuée 8c
réduite à quatre-vingt florins , mais^ fa contribution
pour l’entretien de la chambre impériale eft
encore fixée à cinquante-fept rixdales quarante-quatre
kr. Elle eft fous la prote&ion de$ ducs de W u rtemberg.
Elle paye au fife de la préfecture impériale
d’A lto r f, une redevance annuelle de feize
florins en or pour l’office de fa prévôté.
R H E IN T H A L , bailliage appartenant à neuf
cantons de la Suifle,_aux huit cantons nommes
les vieux, 6c à celui d’Appenzell. Il a huit h ||||j|
de long, fur une, deux à trois de largeur. Il eft
féparé de l’Allemagne par le Rhin. Le pays eft
extrêmement fertile, fur-tout en vins, cju on y
cultive depuis l’an 918 ; celui du bas-Rheintal eft
réputé le meilleur. Outre le vin, ce pays eft encore
très-fertile en pâturages, en fruits 8c en lin;
mais il ne l’eft pas en. grains ni en légumes. On
y cultive depuis quelques années beaucoup de
bled de Turquie 8c de pommes de terre. La culture
des terres a généralement augmenté dans ce
4?ays, après le partage 8c la clôture de la plus
grande partie des terres communes.
Le Rheintal eft aflez peuplé ; on y compte près
de treize mille âmes. Les habitans s’occupent en
hiver à filer du lin, à broder de la moufleline. &c.
Il y a auffi de très-belles fabriques de toiles,
^moufîelines, & c . , 8c tout le monde, pour-ainfi-
dire , y eft induftrieux. Leur commerce y eft fort
'étendu ; il y en a qui tiennent des maifons de
commerce en Italie 8c en Allemagne.
La religion du pays eft mixte. Les réformés
font en plus grand nombre. Le cierge proteftant
eft incorporé au fynode de Zur ic, 8c forme la
clafte du Rheintal. Le canton de Glaris peut occuper
quatre paftorats, 8c celui d Appenzell un.
L e clergé catholique eft du diocèfe de Conftance
& de Coire , & il eft incorporé au doyenné
s rural de S.-Gall.
; Dès les plus anciens tems, ce pays appartenoit
à l’empire. Les comtes de Werdenberg le poflfé-
doient à titre de fief. Léopold, duc d’Autriche,
s’en empara en 1390.' Les Appenzeliois le conquirent
en 1405, mais ils le rendirent; il changea
enfuite très-fouvent de maître jufqu’en 1460,
que les habitans de l’ Appenzell l’acquirent de
nouveau, en fe chargeant des fommes pour lef-
quelles il avoir été hypothéqué. En 1490 ils furent
GEcon, polit. & diplomatique, Tom, IV ,
forcés de céder le Rheintal aux quatre cantons
protecteurs de l’abbaye de S.-Gall >: ceuX-ci admirent
à la co-régence les cantons d’U r i, d’Un-
derwalden & d e Z u g , en iy o o le canton d’A p penzell,
& e n 1712 celui de Berne. Les cantons
de Glàris 8c d’Appenzell ayant été neutres dans
la guerre de 1 7 1 2 , il fut réglé, pour qu’ils ne
perdiflfent rien par l’admiffion des Bernois a la
co-régence, que chacun de ces deux cantons y
enverroit à tour un baillif, de feize en feize ans,
au lieu que le tour de chacun des fept autres
cantons ne vient que de dix-huit en dix-huit ans.
Il feroit trop long de détailler tous les droits du
baillif, du fecrétaire baillival élu de dix en dix
années par les cantons de Z u r ic , Berne , Glaris
8c Appenzell alternativement, du landamman que
les cantons catholiques ont droit d’y entretenir,
quoiqu’ils n’en ayent pas ufé jufqu’ici , de chaque
jurifdiétion, des ammans de jufiiee, & c . ; tous
ces détails font réglés par les lo ix , les ufages 8c
les traités. Dans les caufes civiles, les juftices
prononcent en première inftance : on appelle, félon
les différentes jurifdiétions , devant le baillif
de S.-Gall ou la cour palatine, ou le comte de
Hohenems ; mais on appelle des fentences du
baillif feul à la diète, 8c dès-là aux cantons
mêmes. ■ ;
Les habitans jouiflfent de beaux privilèges, en-
tr’autres du droit de retrait pour toutes les terres
qui fe vendent aux étrangers dans ce pays, 8c fans
être tenus à aucun terme, ni même au prix d’ach
a t , car s’ils le fuppofent trop confidérable, ils
ont le droit de faire apprécier la terre par des
jurés, & de la prendre à ce prix là. Quelques-
unes de ces terres font exemptes de ce droit,
prefqu’unique dans fon genre, 8c qui ne laifle
aucune sûreté aux étrangers, c’eft-à-dire à tous
ceux qui ne font pas bourgeois du Rheinthal.
C e bailliage fe partage en deux diftri&s. Le haut
Rheinthal eft le plus étendu ; dans le bas Rheinthal
qui eft beaucoup plus petit, on remarque la ville
de Rheinegg, dont le commerce eft fort étendu :
c’eft le fiège du baillif & du fecrétaire baillival.
Les habitans font tous de la religion proteftante.
RH IN H A U T . ( Cercle du haut Rhin ).
C e cercle qu’on défigne auffi quelquefois, quoi-
qu’ improprement, fous le fimple nom de cercle
du Rhin, étoit autrefois beaucoup plus étendu
qu’il n’eft aujourd’hui. Mais la plûpart des provinces
qu’il embraffoit à la gauche du fleuve, telles
que la meilleure partie de l’évêché 8c la ville impériale
de Strasbourg, les évêchés 8c villes impériales
de M e t z , T o u lt & Verdun, 8c l’archevêché
de Befançon , l’abbaye princière de Murbach ,
l’abbaye de Münfter, dans la vallée deSaint-Gre-
goire, le duché de Lorraine, incorporé depuis
au cercle de Bourgogne , le comté de Bitfch & la
préfecture de Haguenau, formée des dix villes