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A lb e r t, Se à Ton frère Philippe-Jofeph > Se à leur
confin germain Nicolas, Léopold , tous arrière-
petits-fils de Frédéric Magnus , auteur de la
branche collatérale flamande de la maifon de Salm.
Ces princes en formèrent deux nouvelles 3 le dernier
fut le chef de la branche de Hoogftraten ou
de Salm-Salm , Se les autres fondèrent celle de
Lentz ou Loe s , ou de Salin-Kyrbourg : toutes
deux exercent chaque année alternativement * par
une convention de 1743 , le droit de fuffrage des
princes de Salm à la diète de FEmpire. Leur taxe
matriculaire eft de deux hommes de cheval, Se
de quatre fufiliers , ou de quarante florins par
mois fils payent en outre vingt écus vingt-cinq ^kr.
potfr leur contingent à l’entretien de la chambre
impériale. Le prince régnant de Salm-Salm poflede
feul le comté princier de Salm, augmenté çonfi-
dérablement par le traité de partage fait à Paris
en 1751 entre la couronne de France & cette
maifon , qui céda au roi la part qu’elle avoit à la
feigneurie de Feneft ranges.
Des pojfejjtons des princes de Salm.
I. Les princes de Salm pofsèdent le comté princier
de Salm , dont nous venons de parler : il appartient
exclulîverhent au prince régnant de Salm-
Sàlm.
II. Le grand bailliage de Kyrbourg , dont les
terres font difperfées fur les deux rives de la Nahé,
i | qui par le traité de Dhaun en date de 1696 ,
fut accordé aux anciens princes de Salm., Leur
branche s’éteignit en 1738 à la mort de Louis
Ottoh & le prince Nicolas Léopold de Salm-
Salm fon gendre & héritier teftamentaire , prit
poiTeffion de ce bailliage & de. toutes' les autres
dépendances de fa fucceflionj maisle rhingrave de
Salm } fon coufin, père du prince.aéluel de Salm-
Ky'rbourg 3 s’y oppofa, & lui intenta un procès,
&■ il fut décidé que le baillage dp Kyrbourg refte-
roit à ce dernier pour fa partde l’héritage de Salm3
& depuis cette époque il en pofsède la plus grande
partie. Ôn y trouve : i ° .K y m , ou Kirn , ville
chef-lieu. La maifon de Dhaun en avoit autrefois
la co-feigneurie 5 niais elle appartient aujourd’hui
pour un quart à la. maifon de Salm-Salm , & pour
les trois autres a celle de Salm-Kirboiirg 3 chacun
d’eux y a une chancellerie Se une. juftice particulière.
III. Les deux mai fous princières de Salm pof-
sèdent auffi depuis 173 6 un quart des bailliages de
Flonheim , Tronecken, Wildenbourg Se Dim-
ringen , qui leur fut adjugé en dédommagement
de leurs droits à la feigneurie de Moranges en
Lorraine. & f de Woerftadt , qui leur eft commun
avec toutes les branches des rhingrayes.
SA LM A N SW E Y LE R , abbaye immédiate
d ’Allemagne au.cetcle de Suabe.
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L’abbaye immédiate de Salmanfweyler 3 an-
ciennemènt Salemanes'wilar 3, en latin Salem ou
Salemium 3 eft fituée fur la rivière d’Aach entre le
comté de Heilingenberg Se l ’évêché de Conftance,
aux environs de la ville impériale d’Ueberlingen.
Dans les villages 3 hameaux & fermes qui lui appartiennent,
elle jouit au dedans Se au-dehors de
leurs enceintes de tous les droits régaliens 3 elle
a la juftice civile & criminelle, le droit de gruerie
Se d’efcorte , Se ceux connus fous le nom de
Jura fifci 3 Colleclandi , Armandi 3 Conducendi éf
SequeU 3 avec toutes les prérogatives & immunités
relatives à un état libre du St.-Empire : elle
fut fondée vers l’an 1134 par Gondran, baron
d’Adclsrenthe , pour les religieux de l ’ordre de
Cîteaux. Il la dota de la feigneurie allodiale d’A-
delfrenthe avec toutes fes appartenances. Auffi
l’abbaye porte t elle encore aujourd’hui les-armes
de cette maifon. En 1142-, peu de tems après fa
fondation, l’empereur Conrad III , qui étoit en
même-tems duc de Suabe, la prit fous fa protection
fpéciale Se perpétuelle , & la mit fous la
dépendance des états du St.-Empire. Ses fuc-
celfeurs , les empereurs Se rois de Germanie,
ainfi que les archiducs d’Autriche Suivirent ces
exemples j l’empereur Frédéric I en î 1 y $ , 1160,
1183 & 118f 5 l'empereur Henri V I en 1-193 ;
l’empereur Philippe en 1199 ; l’empereur Otton
en 1 *09 j Frédéric II en 1210 , 1213 , Se 12 17 ;
Henri VII en 1222 , 12 x4, 1229 Se 1231 5 Conrad
IV Se Albert en 1299,1300 3 Charles IV en
1348 , 1353 & 1354 j Wenceflas en 1381 j Ru-
i perten 1401 Se 1403 3 Sigifmond en 1413 , 1419
| & 1433 3 Frédéric III en 1453 > 1470 & 1487;
Maximilien I en 1494 Se îjo i 5 Charles V en
1 y i ï , W4 i Se 1548 3 Ferdinand I en 1/59 3
Maximilien h en 1566 5 Rodolphe II eh 1567 Se
15783 Mathias en 1612 , Se Ferdinand II en
1623 3 ces princes / ainfi que leurs fucceffeurs
| jufqu’à ce jour , non contents d’accorder toutes
fortes de privilèges à l’abbaye de Saleih , lui ont
donné de plus la qualification d’abbaye libre &
immédiate du St.-Empire. Le titre du prélat eft:
très-révérendiffime feignéut & prélat dù$L-Em-
pire , abbé de l’abbaye exemptée, royale, libre &
immédiate de Salem , & c . En 1660 le.prélat An-
felme II rechercha à Vienne la dignité princière ;
mais-cette démarche ne fut pas accueillie/ La plupart
des titulaires >ont été jufqu’ici vicaires généraux,
de l’ordre de Cîteaux dans la haute Allemagne
, Se ils jouiffent de l’infpeûion en chef &
du droit de paternité immédiate fur plufieurs mo-
naftères d’hommes 8e de femmes en Suabe, en
SuiflTe, en Brifgau & en Bavière. Le titulaire jouit
du premier rang & du premier fuffrage parmi les
prélats de Suabe , à la diète de l’empire & à celle
du cércle.Par un décret de lacommiflion impériale
rendu en 2727, la taxe matriculaire de .cent- trente
florins • qu’ elier avoit payée jufqu’alors , fut réduite
à foirante-feize j 8c cette fomme doit régler
les
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les proportions de toutes les impositions de l*em-
pire du cercle. Sa contribution pour l’entretien
de la chambre impériale eft de cent foixante-neuf^
rixdales huit kr.
Quoique les échanfons héréditaires , connus
fous le nom de truchfeflès de Waldbourg , fuf-
fent en leur qualité d’anciens préfets impériaux ,
8c de comtes de Schier & Fridberg 3/ les arrières
proteéleurs de cette abbaye immédiate , les
lettres-patentes de l’empereur ne lui réfervoient
pas moins le droit de réeufer ou de remercier ces
arrières protecteurs , Se d’en choifir d’autres félon
fon bon plaifir Se fa convenance 5 ce font les comtes
de Werdenberg,.aujourd’hui princes deFurften-
berg , qui ont joui en cette qualité d’un exercice
limité de la jurifdiétion criminelle fur différentes
terres jufqu’en 1673 dans les bas tribunaux de
Salmanfweiler. Les empereurs & -les rois de Germanie
, ainfi que les archiducs d’Autriche, ont
chargé la préfecture de Suabe, dans le même
fens que les truchfefles de Waldbourg , de l’ar-
rière-proteCtion de cette abbaye , qui jouit encore
aujourd’hui de la faculté de s’y foullraire félon
qu’elle le juge à propos. Elle fournit annuellement
à l’abbaye à titre de reconnoiflance une quantité
de vins Se de grains. L ’abbaye de Salmanf-
weyler a perdu dans le dernier fiècle plus d’ un
tiers de fes biens Se fujets. Autrefois les appellations
alîoient des juftices de'village au tribunal fu
périeur appelle Siedèlgericht ; aujourd’hui elles
r font portées des grands bailliages , devant la juf-
tice aulique de l’abbé , Se de-là aux cours fou-
î veraines de l’empire.
S A L T Z B O U R G , archevêché fouverain d’Alle'
■ magne au cercle de Bavière.
Cet-archevêché eft borné à l’ eft par T Autriche
& la Stirie, au fud par la Carinthie & le T y r o i, &
au nord par la haute Bavière : fa plus grande
étendue , d’après la carte de Guetrather , eft de
ving-cinq milles du couchant au levant, de feize
du feptentrionau m idi, ou de vingt-quatre milles,
à compter des extrémités de la Haute-Bavière juf- ,
qu’ à celles de la Carinthie.
Les montagnes Se les gorges qui entourent ce
| pays très-mbntueux , lui fervent de rempart. On
n'y cultive point de bleds , & les habitans tirent
leurs grains de Bavière. On y nourrit beau-
[ coup de bétail Se des chevaux excellens. On
trouve à deux lieues de la ville de Salt\bourg les
! falines de Hallein. Un ancien traité oblige la Bavière
à y prendre annuellement deux cents foixante-
quatre milles pièces ou quintaux de fe l , Se à les
payer tiente-cinq kr. 5 mais à condition qu’elle
fournira de bleds les fujets de l’archevêché. Les
autres Tels fe vendent quarante-cinq kr. le quintal.
On >y .travaille une quantité confidérable d’acier
QEcon, polit. & diplomatique• Tom.
R A L i£t
de cuivre jaune , Se les arfenaux font richement
fournis d’armes, de canons Se de mortiers.
L ’archevêché contient fix villes Se vingt-cinq
bourgs cm bourgades. On y compte deux cens cinquante
mille habitans. On défigne en Bavière par
les noms de territoires & terres nobles, les terres
ci-devant nobles dont les propriétaires exercent
la baffe-juftice fur les fujets qui en dépendent.
j Les payfans qui font armés Se habitués dès
leur jeuneffe à tirer au b u t, fervent de défenfeurs
au pays. Ils ne font affujettis à aucune efpèce de
corvées, mais en leur place ils payent line fomme
d’argent, appelle cens ou champart 3 cette contribution
fe verfe dans la caiffe du pays , d’où les
feigneurs le retirent. La nobieffe de l ’archevêché
: a été jadis fort nombreufe, mais la politique du
prince a.fû fi bien la détruire, qu'il n’en exifte
plus. Tous fes biens même ont été dévolus à l’ é-
glife. Les nobles , qu’on voit encore à la ,cour
ou dans le chapitre, fonr des étrangers , & fur-
tout des Autrichiens, des Bohémiens Se quelques
Bavarois 5 depuis l’ extinétion de la noble/fe ,
les Etats du pays ne font plus compofés que de
la claffe des prélats Se de celle de la roture. L’évêque
de Chiemfée , le chapitre Se fon prévôt,
l'abbé de St.-Pierre de Salt^bourg, le prévôt de
Berchtolsgaden , l’abbé de St.^Michel en Bavière,
le prévôt de Haglwerth Se l’abbeffe de Nuun-
werth, font partiedela première claffe. On compte
parmi la dernière, ou celle de la roture , les villes
Se les vingt-deux bourgades
Régime eccléjia(lique.
Quoique la religion catholique romaine foie
dominante , la proteftante y trouva beaucoup de.
partifans à l’époque de la réformation..... Les plus
grands mouvemens fe firent fous l’archevêque
Léopold-Antoine-Eleuthere, baron de Firmian , Se
fes efforts pour extirper les proteftans dans fon
archevêché , forcèrent les fe&aires de cette religion
à implorer à la diète le fecours des états
évangéliques.Ceux-ci leur firent accorder en 1732
une émigration , & il fortit de l’archevêché de
Saliçbourg plus de trente mille perfonnes qui fe
réfugièrent dans les pays proteftans d’Allemagne,
de Pruffe , & dans les colonies angloifes de l’Amérique.
Ces émigrations ont toujours continué depuis.
Les princes commencent à redouter les effets
de la dépopulation 5 ils fe déterminent par-tout
à prendre des mefures pour prévenir l’émigration
de leurs fujets. Perfonne ne les blâmera de s’occuper
de cette matière 3 mais il eft à craindre 1 qu’ ils ne fe méprennent fur le véritable remède ;
ils/ne connoîfifent que celui des loix pénales 5 &
certainement il ne peut être efficace. On n’obtiendra
rien , tant qu’on n’employera que les foldacs
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