
main , & feigneur de l'abbaye impériale de Sckuf- f
fenried , a voix & féance dans le collège des prélats,
entre l’abbé de Weifi'enau & le prieur de
Wettenhaufen à la diète générale j & à celle du
cercle entre Weiffenau & Marscthal. La matricule
impériale la taxoit anciennement à quatre-vingt
florins, qui ont été réduits à trente-cinq florins
; fa contribution pour l'entretien de la chambre
impériale eft de foixante - fept rixdalers cin-
quante-fix & demi kr. L'abbaye a perdu le village de
Laupach , & plufieurs autres dîmes & terres.
S CHW A R Z B O U R G , comté fouverain d'Allemagne.
Il eft dans la Thuringe. La partie méridionale
ou fupérieure eft éloignée de la feptentrionale ou
inférieure d'environ iîx milles ; la première eft
entourée des principautés de Cobourg , d'Alten-
bourg & d’Eifenach, & du territoire de la ville
d'Erfbrt ; la fécondé eft bornée par le cercle de
la Thuringe , de l'électorat de Saxe, par les comtés
de Stolberg, de Hohenftein & d'Eichsfeld,
& par le territoire de la ville de Muhlhaufen.
C e comté offre une multitude’^e diftriéts auffi
agréables que fertiles : les vignobles de Kleingen ,
de Frankenhaufen, de Plauen & plufieurs autres,
produifent d'affez bon-vin.
Douze villes dépendent en entier de ce comté,
& deux autres n'en dépendent qu'à moitié; on
y compte dix bourgs , quinze châteaux , & près
de cent mille âmes. Le feigneur & fes fujets pro-
feffent la religion luthérienne.
Précis de ihifioire -politique.
Les comtes de Schvrarqbourg, qualifiés aujourd’hui
de princes , tirent leur origine , comme l’a
prouvé J. Tobie Roenick, de même que les anciens
comtes de Kefernberg, de Gunther, comte
de Kefernberg, deuxième fils du comte Sizzo
de Schwar%bourg & de Kefernberg j il vécut fur
la fin du douzième fiêcle. Henri le jeune , fils
aîné de Gunther, eft la fouche des princes actuels
de Schwarzbourg : fon fils puîné - Gunther
le jeune, fut celle des comtes de Kefernberg ,
dont la famille s'éteignit en 1385. Le comte Gunther
d e Schwar^bourg 3 fe-igneür de Blankenberg,
fils de Henri le jeune, eut un fils nommé Henr
i , qui vivoit en 12.67, & duquel defcendent
tous les comtes de Schwarzbourg. Jean Gunther I
& Albert Antoine I , fils l'un & l’autre du comte
Gunther, mort en 1552 , furent les fouches de
deux branches de la maifon de Schwarfbourg,
qui fubfiftent encore de nos jours , le premier de
celle d’Arnftadt appellée postérieurement Son-
dershaufen , & le fécond de celle de Rudols-
tadt. Les petits-fils du comte Jean Gunther I , I
Chiiftian Gaucher II & Antoine Gunther I , f i - 1.
rent leur réfîdence, le premier à Arnftadt, le
fécond à Sondershaufen. Lalignée du premier finit
avec fes enfans , & les fils du fécond , nommés
Chriftian Guillaume & Antoine Gunther , obtinrent
en 1697 la dignité de princes pour eux
& leur poftérité légitime de l’ un & de l’autre
fexe. Le prince Chriftian Guillaume tranfmit la
principauté à fon fils Gunther, auquel fuccéda
fon frère Henri, qui obtint en 1754 voix & féan-
C£ dans le collège des princes. C e dernier eut
pour fucceffeur en 1758 Chriftian Gunther, fils
de fon frère Augufte. Louis Frédéric, arrière-
petit-fils du fondateur de la branche de Rudols-
tad t, fut déclaré prince , ’ lui & toute fa poftérité
en 1 7 10 , & Jean Frédéric, fon petit-fils ,
obtint pareillement en 17H voix & féance dans
le collège des princes. Cependant le comté de
Schwar^bourg n'a été érigé jufqu'ici ni en principauté
, ni même en comté princier.
Remarques generales fur ce comté.
Les princes de Schwarfbourg jouiffent de U
dignité de grand écuyer de l'empire , dont l’empereur
les inveftit. Ils jouiffent auffi de la maî-
trife delà Venerie, qualité qui leur eft commune
avec plufieurs autres princes de l'Allemagne.
Le titre , & le nom des quatre comtes de l'empire
- leur ont été confirmés par des diplômes de diffé-
réns empereurs, de Maximilien 1 en 1 y 18 , de
Maximilien II en 1 ç6 6 , par Rodolphe II en
H76 , par Mathias en 16 12 , & par Ferdinand
III en 1638. Ils prirent pour la première fois
ce titre , en lignant le recès d'Ertfort en 1576.
Les titres des princes de Schwarqbourg font *
princes de Schwar^bourg , les quatre comtes de
l’empire, comtes de Hohenftein, fêigheurs d’Arnftadt
, de Sondershaufen, de Leuthenberg , de
Lohra & de Klettenberg.
Les deux principales branches de cette maifon
princière lignèrent un traité d’union perpétuelle
en 1713 , qui confirme la divifipn de la maifon
en deux branches principales , celle de Sondershaufen
& celle de Rudolftadt ; ce traité affure la
poffeflion par indivis des états & des fujets, introduit
le droit de primogéniture dans leurs mai-*
fons, & termine quelques affaires domeftiques.
Le prince Chriftian Guillaume a affermi le droit
d'aîneffe dans la branche de Sondershaufen pat
fon teftament de 1716. Les archives communes
font dans le château de Rudolftadt.
L'un & l’autre des princes régnants des deux
principales branches obtinrent en 17 c4 voix &
féance dans le collège des princes , ainfi que nous
l'avons dit : leur rang dans les affemblées circulaires
de la Haute-Saxe étoit marqué autrefois après
celui de l'abbaye de Walkenried , mais l'électeur
, & lors des ; recès convenus en 1709 &
1 7 3 1 , les princes de Saxe leur promirent leurs
bons offices , pour leur procurer à la première
affemblée circulaire qui feroit tenue, des rangs
convenables à la qualité de prince, dont ils avoient
été décorés. Ils payent deux cents florins par chaque
mois romain , & voici leur taxe pour l'entretien
de la chambre : celle de Schwar^bourg-Sonders-
haufen , eft de foixante-huit rixdalers quatre-vingt-
neuf kr. & celle de Sch-war-fbourg- Rudolftadt de
foixante-neuf rixdalers neuf & demi kr.
Les anciens comtes &?, princes aéhiels1 de Sciï-^
war^bourg ont été long tems en conteftation avec
les électeurs & ducs de Saxe au fujet de la fupériorité
territoriale , que ces derniers réclamaient
fur leur différens Etats 5 elles éclatèrent principalement
vers l’année 1561 , & furent enfin terminées
par plufieurs tranfaéfions, que les empe*
reurs confirmèrent. La première lignée par l'électeur
de Saxe & les comtes de Schwar^bourg remonte
à l’année 1699 > elle fut fuivie d’une autre
en 1702 qui expliqua la première, & fixa à deux i
cents mille rixdales la fournie que les comtes de !
Sckwar^bourg dévoient payer à Téleéteur ; mais
ni.Time ni l’autre n’ayant été exécutée , par une
troifième de 1719 , on convint que la maifon
éle&orale de Saxe reconnoîtroit les comtes de
Schwar^bourg comme princes , & leur ancien
comté comme une principauté, & employeroit
fes bons offices pour leur procurer un rang convenable
à leur digniié dans les affemblées circulaires
de la haute-Saxe , & qu'elle s’efforceroit de
les introduire dans le college des princes ; qu'elle
n’empêcheroit en aucune façon l ’inveftitùre que
la maifon de Scwharjfourg demanderoit à l'empereur
, foit des fiefs de l'empire, foit de ceux
de Bohème ; qu’elle reconnoîtroit la fupériorité
territoriale de cette maifon dans toutes fes terres,
feigneuries , bailliages & territoires, particulièrement
dans les bailliages de Kelbra & de Heerin-
gen , avec tous les droits régaliens, appartenances
& dépendances ; mais elle ftipula que fi
la maifon de Schwar^bourg devoit recevoir de nouvelles
lettres d’inveftiture des fiefs faxons, elle
feroit tenue de prêter le ferment de fidélité par
une perfonne de qualité munie de plein pouvoir
à cet effet , ainfi & de même que cela s'étoit pratiqué
avant 1699 j que la maifon de Schwarz-
bourg enverroit un député aux affemblées circulaires
toutes les fois qu'elle y feroit invitée par
la maifon électorale, dans la forme convenue,
fans que cela pût nuire à fon immédiateté & à la
dignité de fon é ta t, & fans qu’on pût rien exiger
de contraire au préfent traité : Qu'au lieu des anciens
fubfides toujours conteftés cette même maifon
payeroit annuellement, comme une redevance
non rachetable, fept mille écus lors des trois foires
de Leipfic , & cette fomme en groffe monnoie
ayant cours dans le pays , favoir la branche de
Sondershaufen les deux tiers en quatre mille fix
cents foixante-fix rixdales feize g ros , & celle de
Rudolftadt, le tiers reftant ; que les deux branches
ne demanderoient à cet égard aucune diminution
quelconque , à moins qu'après des calamités
publiques on n'en accordât une à tous les pays
éleétoraux de Saxe : que les affaires eccléfiafti-
ques demeureroient dans l'état où elles étoient en
16245 que la maifon de Schwàr^bourg continuerait
par conféquent de jouir du droit épifcopal ;
mais que les appellations , en matières eccléfiaf-
tiques & de jultice ordinaire , feroient portées
"à'ia.régence^éleétorale de Saxe ; ce qui auroit liou
aufli dans- toutes les affaires civiles, lorfque les
parties plaideraient devant les lièges de juftice
établis dans les lieux qui font fiefs de Saxe, mais
qu’il n’en feroit pas de même lorfque les appels
feroient interjettés à fimplici cîtatione 3 ou ab éxecution'
, cas auxquels les appels n’auroient point
cffeéium fufpénfivum , mais devolutivum ; que la
régence toutefois de la maifon de Schwdr^bourg
feroit la feule en droit de'fourmf les rapporrs des
jugemens dont on formeroit appel. ( c ’eft à elle
feule aufli , que font adreffés les referits & les
arrêtés des régences provinciales de la Saxe électorale
f ) . que ces rapports même ne fe feroient
point par le tifôyen du bailliage circulaire de
Teunftedt , fi- ce n’eft dans le cas où l'appel y
auroit été porté en premier lies : que hors ces
cas d'appel la régence de Saxe ne pourrait empiéter
fur l'autorité de celle de Sihnaribdurg ;
ni promulguer aucune ordonnance qui puilïe affii-
jettir à la moindre chofe. les fujets de c e lle - c i;
que les princes de la maifon de Sckwae^boutg feraient
tenus de comparaître par leurs fondés dé
procuration devant la régence provinciale de
Drefde, én matières féodales & autres caufeS
réelles ; mais que toute la jurifdiâion que cette
régence a fur eux , fe bornerait à cet objet; qu’ à
l'exception des chevaux de cavalerie que la maifon
de Schwaribourg eft obligé de fournir en nature,
elle ne'pourroit être tenue de payer aucun
don gratuit ni autre impôt fous quelque prétexte
que’ ce puiflfe être : qu'elle jouirait feule des
mines & du droit fur le fel établi à Frankenhaufen ;
mais que le droit régalien fur les mines, qui fe
trouvent dans les bailliages de Kelbra & de
Heeringen , feroit polfédé par indivis entre la
maifon éleétorale de Saxe & celle de Schwar£-
tou rg, & c . II fut fait pareillement , une convention
en 1751 entre cette dernière maifon & celle
deSaxe-Weimar, à raifon de la feigneurie d'Arnf-
tadt , qui en relève, dont voici les principaux
articles : la maifon de Saxe-Weimar reçonnort les
anciens comtes de Schwaribourg pour princes
& leur comté pour une principauté ; elle n'empêchera
en aucune façon l’inveftiture des fiefs de
l'Empire & de ceux de Bohème , dont la fupériorité
territoriale leur appartiendra ; elle leur
accorde cette même fupériorité avec tous les
droits régaliens qui en dépendent, fur la ville &
le bailliage d'Arnftadt, celui de Kefernbourg &