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Le lion de Gothiè. • | . g ^ • -7 4
Le roi Adolphe - F réd é r ic ........................ 7°
Frédéric - A dolphe, vaiffeau neuf. . . 64
Sophie - Albertine* • • • • » . . 64
L ’Union . . . . • • * • * * • 64
L e Finlande . • •• • • • • • ' 60
L e V a fa , vaiffeau neuf. . . , . , 60
L ’Uplande , au port de Gothembourg. . 40
L ’Jaramas . . . . . . • • . • • 40
L ’Aigle noir. . » . - . . • • .4 0
L ’illerim , deftiné pour Maroc. . . . . 36
L e prince Guftave, vaiffeau neuf. . . .3 2
Le Trolle , en Finlande. . . . . .3 2
L ’Er.enfvoerd, en Finlande ,. . . . . 3 2
Les matelots de la flotte royale font enregiftrés,
& a u nombre de dix-huit mille. Une partie eft
payée en argent , les autres font fur le même
pied que la milice nationale , c’eft-à-dire, qu’on
leur a afligné de petites portions de terres dans
les ifles & fur les côtes pour leur fubfiftance.
Suivant les calculs les plus favorables, de ces dix-
huit mille matelots , 'î i peut y en avoir environ
fix mille qui ont du fçrvice & de l’ expérience. Le
refte eft compofé de Amples paÿfans. Dans un
cas urgent le roi a le pouvoir de preffer les équipages
des vaiffeaux marchands, mais feulement
les remplaçant par des matelots enregiftrés.
Voyei l’article Poméranie suédoise.
SUISSE , nom général qu’on donne aux treize
cantons, & aux autres petits états qui forment
le corps helvétique * & qui en font alliés.
Nous avons fait un article étendu & inftru&if
fut le régime, le gouvernement, l’union fédérale
& l'adminiftration de la SrifJJe. Voye[ C orps
helvétique. Nous avons fait un article particulier
fur chacun des treize cantons & fur les
divers pays qui font partie , 8ç qui font alliés de
3a "Suijfe, Voye£ aufli ces articles. Le dictionnaire
de finances a parlé -fort en détail aux articles
Suisse , &ç. des diverfes contributions qu’on
lève en Suijfe , & pous nous contenterons d’ajouter
ici quelques remarques générales fur cette
contrée,
. Les fourrages & les pâturages font l’article le
plus important des richeffes de la Suijfe. Le produit
des troupeaux de vaches fournit à la nourriture
d'une grande partie du peuple ; & les fromages
, les beftiaux & les cuirs font la plus confî-
dérabje branche de leur commerce & de leur
échange. La Suijfe fçurpit beaucoup de chevaux
4e trait aux nations voifines. Quoiqu’elle exporte
beaucoup de toiles, le pays ne fournit pas toute la
l)E)&ti£re prerpiçre des toiles de lin & de chanvre
s u 1
qui fe fabriquent en Suijfe ; & les cotons qu’on
y file & qu’on y met en oeuvre , & qui forment
un objet tout au moins aufli confidérable, doivent
être mis uniquement fur le compte de l’in-
duftrie.
Les bleds & les vins que produit une portion
de la Suijfe ne fuffifent pas aux befoins de tout le
pays j on tire le refte des pays voifîns. Les forêts
qui occupent encore une. fi grande étendue de
terrein en Suijfe fourniflfent une branche d’ exportation
j mais le bqis n’offre pas un objet d'échange
bien lucratif, fur-tout pour un pays éloigné
des mers.
Cependant la Suijfe, à la faveur de la paix ,
de l’indépendance & du gouvernement modéré
dont jouiffent fes peuples, peut être regardée
aujourd’hui comme un des pays de l’Europe les
mieux cultivés. On y voit dans quelques diftriéts
des exemples frappans de l’aéïivité opiniâtre &
de l’ intelligence des cultivateurs , & de l’aifance
oui en eft le fruit. On fe plaint avec raifon, en
divers lieux , du défaut de bras , pour pouffer le
produit du fol à un plus haut degré de perfeâion;
& il refte en Suijfe bien des terres à défricher ou
à mettre en plus grande valeur. G ’étoit donc un
faux préjugé que cette population furabondantei
attribuée autrefois à la Suijfe ; J’emprefièmentdç
cette nation pour vendre ion fahg aux princes
voifins , accrédita jadis cette apinion, que des
auteurs fages ne devroient plus répéter aujourd’hui,
M . d'Argenfon dît : la Suijfe eft moins florif-
fante que la Hollande, le terrein y eft fort ingrat,
les habitans aufli lourds, mais plus grofliérs ; le
défaut des con v en tio n s , ou pour mieux dire
d’imagination, rend les hollandois. inhabiles aux
belles - lettres ; mais la groffièreté des fuiflés ne
leur laifie qu’ un inftind droit pour les affaires ,
nulle vue pour le commerce, & toutes les vertus
militaires en partage , excepté celle du commandement
: aufli fe vendent-ils pour la guerre, &:
o eft un des^principaux trafics qui jette quelque argent
en Suijfe,
Si un tel pays étoit condamné â appartenir à
un monarque , ce feroit bientôt le plus miférable
de tous les royaumes ; & d’ailleurs les fuiffes fer-
viroient aufli mal un fouverain , que le fouverain
les commapde/oif mal j c’ eft ce qu’ils ont fait voir
Jorfqu’ ils ont fecoué le joug.
En quel pays trouve-t-on des montagnes cultivées
jufqu’au fomrnet comme dans la' Suijfe. ?
La feule liberté infpire le travail.
C e qui perfectionne encore l’intérieur des républiques
, c’eft la petiteffe des diftriCts. Les
magiftratures populaires ne réufliffent pas, ordinairement
à conduire une étendue de pays fort
confidérable
S U L S U M
confidérable ; pour bien faire il ne leur faut qu’une
ville , ou quelques villages de dépendance , &
^uand leur diftriCt s ’étend davantage, ils en négligent
les extrémités , ils favorifent ce qui eft
plus; proche , ils excitent des jaloufies entre les
villes d’égales forces , ils afpirent' à la tyrannie j
& telle a été la principale caufe en Italie de tant
de républiques tyrannifées par leurs magiftrats.
D ’ailleurs les foins multipliés font plus fré-
quens & plus aflidus fur un objet de peu d’é tendue
j les intérêts réciproques fe combinent
mieux, & les contrariétés font moins confidérables.
Là Suijfe eft un pays de toute égalité entre les
citoyens, & s’ il y en a un au mondé où on ait
égard au mérite dans les élections , on dit que
c ’eft celui-là ; le mérite s’examine avec bon fens
& par des fenfations plus phyfiques cjue fpiri-
tuelles ; c’eft-là toute -la pénétration dé ces peuples
: nous ne la leur envions pas, mais peut - être
ferviroit elle mieux que ce que nous appelions
fagacité. Voyeç C orps helvétique , &c.
SU L T Â N . C ’eft le nom qu’on donne au maî
tre de l’Empire Ottoman. 11 paroît que le mot
fultan en général ne lignifie proprement qu’un
prince du fang royal. Voye% l’article C rimée.
SUM A T R A ifle de la mer de l’Inde en face
de la prefqu’ifle de Malaca. Les anglois & les
hollandois y ontTin établiffemenr.
Quoique cette ifle très-étendue eut vu fes rades
fréquentées par les anglois , depuis leur arrivée
aux Indes, ce ne fut qu’en 1688 qu'elle reçut une
colonie de cette nation. Les négocians expédiés
de Madras a voient ordre de placer le comptoir
à Indapoura la partie du pays la plus abondante
en o r , mais le fort en décida autrement. Les
vents ayant pouffé les navires à Bencouli, on crut
devoir s’y fixer.
Les deux peuples firent d’abord leurs échanges
avec beaucoup de franchife & de loyauté. Cette
harmonie ne dura pas long-teros. Bientôt les agehs
de la compagnie fe livrèrent à cet efprit de rapine
de tyrannie , que les européens portent fi généralement
en Âfie. Des nuages s’élevèrent entre
eux & les naturels du pays. Ils groflirent peu-à-
peu. L’animofité étoit déjà extrême lorfqu’on vit
fortîr, comme de deffous terre, à deux lieues de
la v ille, les fondemens d’une fortereffe. A cet
afpeél les habitans de Bencouli prennent les armes.
Toute la contrée fe joint à eux. Les magafins font :
-»brûlés , & les anglois réduits à s’embarquer pré- !
cipitamment. Leur profcription ne fut pas longue.
On les rappella, &r ils tirèrent de leur défaftre ,
l'avantage d’achever fans contradi&ion le fort ;
Marlborough.
Leur tranquillité n’y fut plus troublée jufqu’en i
(Ecori. polie. & diplomatique, Topi. IV ,
S -U M 1S9
17ƒ9- A cette époque , les françoîs le prirent &
le détruifirent avec tous les bafimens civils &
militaires. Le butin fut très-peu de chofe, parce
que tout ce qui pouvoit être de quelque valeur
avoit été détourné à tems. Avant même la fin des
hoftilités , les anglois rentrèrent dans cette pof-
feflïon j mais ils n’en relevèrent pas les ouvrages.
Alors le fort Marlborough fortit de la dépendance
o ù ;il avoit été jufqu’alors de Madras, & form*
une direélion particulière.
Les chinois, les malais &: les efclaves amenés
du Mozambique, forment la population de I’éta-
bliffement. anglois. Quatre cents européens &
quelques cipayes le défendent. Tout le commerce
qui s’y fait appartient aux négocians libres , à
l'exception de celui du poivre. La compagnie en
tire annuellement quinze cents tonneaux, qu elle
obtient à un prix excefîivement borné. La moitié
de ce produit eft porté dans la Grande - Bretagne
par un feul bâtiment; le refte s’embarque fur deux
navires expédiés d’Europe, qui le portent à la
Chine , où on le vend avec avantage. En 1773 ,
le revenu de ce comptoir s’ élevoi.t à quatre millions
neuf cents quatre-vingt-deux mille huit cents
quatre-vingt-quinze livres, & fes dépenfes à trois
millionscent foixante-cinq mille quatre cents qua*
tre-vingt livres.
« Cette colonie , dit M. l’abbé Raynal,
pas jugée affez utile. Aufli devoit-elle être abandonnée
, mais feulement après le fuccès d’uts
grand projet qu’on méditoit. Depuis long tèms les
anglois defîfoient une poffeflîon qui pût devenic
un entrepôt , où les marçhandifes, Içs denrées de
la-Chine & des ifles orientales feroient échangées
contre les denrées, les marçhandifes de l’Indoftan
& de l’Europe. Leifr plan étoit d’en faire le marché
le plus confidérable de l’ Afie. L’ifle de Ba-
lambangan , fituée à la pointe feptentrionale de
Bornéo , leur parut propre à remplir leurs vues ,
& le roi de Solon la leur abandonna en 1766.
Ils y arborèrent leur pavillon l'année fuivante ;
mais ce ne fut qu’en 1772 qu’ils formèrent leur
établiffement. “
» Quelques commis, trois cents foldats blancs
ou noirs , un vaiffeau & deux petits bâtimens ,
tels furent les premiers matériaux d’un édifice
qui devoir avec le tems s’élever à une hauteur im-
menfe. Malheureufement les chefs fe brouillèrent;
le peu de troupes qui avoir échappé à des maladies
deftruétives fut trop difperfé; les navires allèrent
ouvrir le commerce avec les Etats voifins.
Dans ces circonftances fâcheufes , le nouveau
comptoir fut attaqué , pris & détruit.
« Les anglois ignorent encore , ou feignent
d’ignorer, d’où vint un aéte de violence qui leur
coûta neuf millions de livres. Leurs foupçons ont
paru fe porte;: fuccçfilYement fur les hollandois «
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