WiUbore , Guillaume - Field , Jacques Barker
Richard T e w , Thomas H arris & Guillaume ;
Dyre , & le refte des acquéreurs 8c des habitans ;
libres de notre ifle , appcllée Rhode-îfland * Ma
du refte de la colonie des établiffemens de Provi- ]
dence dans la Baye de Narraganfet, fai Tant partie ■
de la Nouvelle .- Angleterre en Amérique* Que ,
fuivant avec un efprit de loyauté & de paix leurs
Pages, férienfes 8c religieufes'intentions de s'édi
fier piaffement eux-mêmes ,' & de s'édifier'les uns
les autres dans la fainte foi chrétienne & dans fon
■ Culte, d'après leur pleine & entière perfuafion.,
comme auflï de gagner 8c de convertir les pauvres ;
& ignorans Indiens naturels du pays, à la fincère -■
profefiian de cette même foi 8c de ce même culte,
& à l’obéiffanoe pour l’une & l'autre ils s'étoient j
non-feulement transportés hors du royaume d'An- ■
gleterre en Amérique , avec le confentement 8c î
l ’encouragement des rois nos; prédéce/Teurs 8c !
aïeux j mais encore que depuis leur arrivée 8c j
après leur premier établiffement -parmi nos autres 1
fujets dans ces contrées, pour éviter la dilcorde 8c |
les maux fans nombre qui.en auroient réfulté-pour i
nos fufdits autres fujets qui ne pouvoient pas to- j
lérer dans ces contrées éloignées , leurs opinions
différentes en matière de religion , 8c pour rem- j
.plit ces différentes vues , ils .avoient de nouveau
& avec regret quitté leurs habitations 8c leurs éta- j
•bliflemensj 8c que, avec des peines, des voyages, i
des hafards 8c des travaux exceflifs , ils s’étoient
-tranfportés au milieu des Indiens naturels du pays,
q u i , comme nous en Tommes informés, font
-les plus puiflans princes & peuple de cette contrée
»
Q u e , favorifés dans leurs travaux 8c dans leur
induftrie par la Providence , ('dont-leur établiflè-
ment a çris le nom ) , ils ont mon-feulement été
eonfervés d'une manière admirable, mais qu’ils
ont augmenté en nombre 8c ont prbfpéré , 8c qu’ils ;
ont acquis 8c poffédé, par le confentement defdits
naturels du pays , 8c par la vente qui leur a été ;
faite par .eux , les terres, ifles , rivières 8c :rades '
q u’ils ont pu defirer, ce qui les .a mis 8c met en ;
état d'établir des habitations , de conftruire des j
vaiffeaux, de fournir du merrain 8c autres mar-
■ chandifes, 8c leur donne des commodités à tous i
égards pour commercer , notamment avec ,nos
colonies méridionales^ & qu'ils peuvent beaucoup
étendre le commerce de notre royaume , 8c
augmenter les territoires qui en dépendent, pu if- :
qu’ils ont engagé, par leur voifînage 8c les liaifons ■
d'amitié qu'ils ont contractées avec le grand corps
des Indiens-de Narraganfet, ces mêmes Indiens à i
fe foumettre à nous, eux , leurs peuples 8c leurs
terres, de leur plein 8c libr,e confentement : ce
qui p eu t, comme ils l’eCpèrent, avec le tems 8c
la benediétion de D ieu , fur leurs efforts, établir
le fondemenr certain du boriheur ppur toute1
l'Amérique.
Et attendu que dans leur humble adreffe ils ont
librement déclaré qu’ils défirent 8c fe flattent dans
leur confcience de prouver, fi on le leur permet,
par une expérience*'éctatante, qn'un Etat civil peut
fubfifter 8c être très-florifïànt, parmi nos fujets
Anglois, avec une pleine ' liberté en matière de
religion, 8c que la vraie piété juftement fondée
fur les principes de l’évangile ,. fera .pour la fouve-
raineté le gage de la plus grande 8c de la meilleure
sûreté , 8c inculquera dans le coeur des hommes
les plus fortes obligations pour la véritable
loyauté.
Sachez, que voulant encourager l'entreprife 8c
féconder les efpérances de nos fufdits amés 8c féaux
fuje-ts, leur a Curer le libre exercice 8c la libre
jouiffance de tous-les droits civils religieux', à eux
appartenans , en qualité de nos amés fujets, 8c
leur coffferver cette liberté dans la vraie foi chré-
rtienne 8c dans le culte de là divinité , dont ils ont
recherché la jouiffance par un voyage aufli pénible
, 8c avec un efprit de paix 8c de loyale fou*
miflion envers les rois nos prédeceffeurs 8c aïeux i
8c envers nous-mêmes. Et attendu que parmi les
•peuples 8c les habkàns de cette colonie, il y a
des perfonnes qui ne peuvent pas-, d’après leur
maniéré- de penfer particulière, fe conformer à
l’exercice public de la religion , félon la liturgie,
la forme &r les cérémonies de l’églife anglicane
prêter ni ligner les articles 8cTermens exigés en faveur
de cette églifeT mais qu’à raifort du grand
eloignement, nous efpérons que cette exception
ne nuira point à l'unité ni à l'uniformité établies
8c maintenues dans notre nation. Nous avons en
conféquence jugé à propos , 8ç par les prérentes
nous publîons, accordons j ordonnons 8c déclarons
que notre volonté 8c notre bon plaifir royal
font comme il fuit :
, Q u? perfonne dans ladite colonie ne pourra dér
formais, dans aucun tems, être molefté, puni,
inquiété., ni appel lé en cau-fie d'aucune manière,
pour aucunes différences d'opinion en matière de
religion, pourvu qu’il ne trouble pas la tranquillité
de ladite colonie 5 mais que toutes 8c chacune per-
fonnes -, à commencer de ce-jour, f &- dans tous
les tems , par ta fuire , auront la pleine 8c entière
liberté de jugement 8c de-confcience en
matière .de religion, 8c en jouiront dans toute
l’étendue du pays , déterminée ci-après , en fe
conduifant paifible.me.nt' tranquillement , 8c
n'ufant de cette liberté, ni pour fe porter J la
licence 8c â la profanation , ni pour faire tort
aux autres, ou troubler leur'repos par des aéies
de violence j 8c ce , nonobftant toutes loix , fta-
tuts ou claufes y contenues , ou qui y feront
inferees par la fuite , 8c nonobftant tous tifages
8c coutumes quelconques de ce royaume à ce
contraires.
E t , afin quils puiffent être le mieux poffible
R H O
«n état de défendre leurs juftes droits 8c libertés
contre tous les ennemis de la foi chrétienne , 8c
contre tous, autres- à tous égards , nous avons
en outre jugé à propos, & fur l'humble pétition
des perfonnes fufdites, il nous plaît gracieufe-
ment de déclarer :
Qu'ils auront le bénéfice de notre dernier a&e
d ’indemnité 8c de libre pardon , 8c en jouiront
comme en ont joui nos fujets de nos autres domaines
8c territoires.
Et nous les créons 8c formons en un corps politique
8c régulier, avec les pouvoirs- 8c privilèges
ci-après mentionnés 5 en conféquence voulons
8c nous plaît , 8c de notre grâce fpéçiale ,
certaine fcience 8c propre mouvement , nous
avons ordonné , établi 8c déclaré , 8c par ces
préfentes , nous ordonnons » établiffons 8c déclarons
pour nous, nos hoirs 8c fucceffeurs-.
.Que lefdits William Brenton, William C o -
dington , Nicolas Eafton , Benediét Arnold, W i l liam
Boulfton, John Porter, Samuel Gorton,„ John
Smith, John Wickes , Roger Williams , Thomas
Olney,.Grégoire Dexter, JohnCogéshall, Jofeph
Clarke , Randall Houlden , John Greene , John
R o om e , William D y r e , Samuel Wildbore , Ri-
chardTexr , Williani; Field., Thomas Harris, James
Barker... Rainsborrow-... Williams, 8c John-
Nickfon, 8c.tous âUtresqui font a&uellement, ou
qui feront par la fuite admis habitans libres de la
compagnie ou fôciété de notre colonie des éta-
bliftèmens de Providence dans la baye Narragan-
f e t , Nouvelle-Angleterre , feront,.à commencer,
de ce jou r , & dans tous les tems par la fuite, un
corps- régulier 8c politique-de fait & de nom,
fous ta dénomination de gouverneur & compagnie
de lai colonie Anglaise de Rhode-IJland*& des établif-
femens de Providence dans la Nouvelle-Angleterre
en Amérique ; 8c que , fous cette même dénomination,
eux 8c leurs fucceffeurs auront 8c pourront
avoir une fucceflïon perpétuelle , feront 8c
pourront être habiles 8c capables de toutes pour-
fuites » félon les loix j qu’ils pourront plaider,
tant en défendant qu’en demandant , être attaqués
en juftice,.8c s’y. défendre dans tous procès,
caufes ,, difeuffions , matières , a&ions ou chofes
publiques ou particulières , de nature ou d’efpèce
quelconques i 8c au fi! d’avoir-, prendre, poffé-
der , acquérir 8c acheter- dès terres , tenues, héritages
biens où cheptels , 8c les louer, concéder
, léguer,, aliéner, troquer, vendre 8c en
difpofer à leur gré 8c félon qu’ ils aviferont bon
être , comme le peuvent légitimement faire nos
autres loyaux fujets de notre royaume d’Angleterre,
ou toute, corporation 8c corps politique
d^icelui-
Que lèfdits gouverveur 8c compagnie Sc ieurs
fficcefleurs- pourront avoir- 8c auront dans tous
lès. tems,. par. ta. fuite ,, un- fceau- commun, pour
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s'en ftrvir 8c en ufer pour toutes matières, claufes
,. chofes 8c affaires quelconques, d'eux ou de
leurs fucceffeurs j 8c qu'ils pourront changer,
rompre ce fceau, 8c en faire un nouveau dans
un tems quelconque, félon leur volonté 8c plaifir,
8c félon qu'ils le jugeront à propos.
Et de p lu s , nous voulons 8c ordonnons, 8c
par ces préfentes nous déclarons 8c établiffons
pour nous , nos hoirs 8c fucceffeurs , que pour
mieux ordonner 8c conduire les intétêts 8c affaires
de ladite compagnie 8c de leurs fucceffeurs,
il y . aura un gouverneur , un député gouverneur
8c dix aftiftans ,- qui feront à des époques déterminées
, établis , élus 8c choifîs dans le nombre
des habitans libres de ladite compagnie exiftans
alors, de 1a manière 8c félon l'es formes qui feront
ci-après-'réglées par ces préfentes , lefquels
fufdits officiers appliqueront, leur attention &
leurs foins à difpofer , le mieux poffible , 8c i
bien ordonner des_ intérêts 8c' des affaires de ladite
compagnie, tant pour les terres 8c les-héritages
qui lui feront concédés, comme il fera
dit ci-après, que pour les mettre'en valeur, &
pour le gouvernement de cette colonie.
E t pour pourvoir à là meilleure exécution de
notre bon plaifir 8c de notre volonté royale à:
ce fujet, nous affignons , nommons 8c établiffons
pour nous , nos hoirs 8c fuceeffeu-rs , le fuf-
dit Benediét Arnold , pour être le premier 8c
aéluel gouverneur de ladite compagnie, ledit
William Brenton , pour être député gouverneur
8c lefdits William Boulfton , John Porter, Ro-
:ger Williams, Thomas 01ney,.John Smith ,. Johm
Green, John Cogeshall, James Barker , W i lliam
Field 8c Jofeph Clarke , pour être les dix
aftiftans a&uels de ladite compagnie , 8c pour
demeurer refpe&ivement dans lefdites charges-
jufqu’ au premier mercredi du mois de Mai prochain*
Et de plus , nous voulons , 8c p aroe s préfentes*
nous ordonnons 8c ae-êordons pour nous ^ nos-
hoirs 8c fucceffeurs ; que le gouverneur de la*
dite compagnie en exercice , ou en cas d’ âbfence
du gouverneur par maladie ou autre caufè , mais-
avec fon agrément 8c fa permiffion, le député
gouverneur en exercice devra 8c pourra , à des-
’ époques fixées 8c dans toutes oceafions qui l’ex i-
: gevont, donner fes ordres pour convoquer ladite
compagnie, 8c J’affembler à l’effet de eonfulter
’ fur fes intérêts 8c fes affaires, 8c y avifer—Et-
*que deux fois chaque année réguliè-remenr,. îè
premier mercredi du mois de Mai- 8c le dep--
.nier mercredi du mois d'Oétobre-, ou plus fou*-
v en t, fi les eirconflançes 1 exigent, les aftiftans-
ï8c ceux des- habitans libres de ladite compagnie
,( dont le nombre- ne fera pas- au - deffus de fis;
; pour N e w p o r r p o u r chacune des villes de;
iProvjdehce-,, Perftmoutfi- 8c deux