
Au midi, les féditions, 1’ignorance Sc Pindif-
cipline , tous les genres de corruption qui' dégradent
un peuple, ébranloient depuis Un fîècle
l ’e'mpire Ottoman. Là Rujfie a furpris les Turcs
dans cet état de dégradation , & les a affoibhs
encore. Elle a rompu les liens qui attachoient
les Tartares à cette domination 5 8c en fe fai-
fant céder quelques forts , quelques rades dans la
Crimée , elle s’eft affuré à elle-même la faculté
de m o u v o ir a u gré de fa politique, cette cavalerie
infatigable , déftru&ive & féroce.
Que peut craindre, à l’occident, la Rujfie des
Polonois qui n’ont jamais eu ni places , ni troup
e s , ni revenu , ni gouvernement, 8c ^qui ont
été dépouillés depuis peu de la moitié deMeur
territoire ?
La Suède perdit, au commencement du lîècle,
celles de Tes conquêtes qui lui donnoient des
forces 8c de la richeffe. C e que fa nouvelle conf-
titution pourra lui rendre d’énergie, n’en fera
jamais une puiffance redoutable. Loin d’être en
état de s’agrandir aux dépens des Rulles , elle
aura toujours à craindre de fe voir dépouiller par
eux de ce qui lui relie, de la Finlande.
Il feroit polfible que la faute qu’a faite la cour
de Pétersboiirg- en rapprochant le territoire Pruffîeft
de fes poffeflions , occafîonnât un jour des
hoftilirés. Des circonftances favorables détermineront
peut-^tre ce nouveau voifîn à faire valoir
les prétentions des chevaliers Teutons fur la Livonie;
& alors le fang des Ruffes & des Pruf-
fîens teindroit les eaux de la Rabique, &. fe mêlerait
fous les murs de Riga. Cependant l’ambition
du Brandebourg fera habituellement trop
contrariée du côté de l’Allemagne , pour qu’elle
puiffe beaucoup alarmer le Nord.
On v o i t , par ces obfervations , que l’Empire
pourroit beaucoup diminuer fes forces de terre,
fi leur deftination unique etoit de garantir fes
provinces de l’invafion ; mais comme leur principal
emploi eft • de retenir fous le joug des peuples
toujours mécontens, il n’eft pas ailé de
déterminer à quel point elles devroient êtrèTë-
duites.
Le cabinet de Pétersbourg vient de conclure
avec la France un traité* de commerce très-défavorable
à l’Angleterre : il a fenti que l ’intérêt
de la Rujfie exigeoit ces changemens. Nous rapporterons
ce traité à l’àrticle T r a it é s .
Nous avons parlé à l’article O t t o m a n Empire,
des caufes qui ont occafionné la déclaration
de guerre qu’a fait la Porte en 1787., ,
S A B S A F
î S AB A petite iflè des Antilles qui appartient
j aux Holland ois : elle a été peuplée par des hommes
envoyés de St.-Euftache.
Il faut gravir prefqüe au fommet du roc ef-
I carpe de Saba pour y trouver un peu de terre.
[ Elle elt très-propre au jardinage. Des pluies fre-
1 quentes , mais dont l’ eau ne féjourne pas , y ront
|; croître des plantes d’un goût exquis, 8c des choux
[ d’une groÂTeur finguiière. Une cinquantaine de fa-
I milles Européennes , avec environ cent cinquante
I efclaves > y cultivent le coton , le filent , en font
I des bas,- qu’on vend aux autres colonies jufqu^a j
I dix écus la paire. Il n’y a pas en Amérique d auflî
§ beau fang que celui de Saba. Les femmes y con-
ï fervent une fraîcheur qu’on ne retrouve dans au-
I cune autre des Antilles. TouteTinduftrie dé lifle
I paroît fe borner à la filature du coton.
SAFFENBERG , feigneurie fouveraine d’AlIe-
I magne ; elle a pris fon nom du château de Saffen-
K bourg ,. ou Sajferiberg , 8c elle eft fituee fur la
■ rivière d’Ahr entre les villes d’Âhrweiler 8c d’Al-
■ denahr, qui dépendent de l’éleélorat de Cologne.
| Celui qui la pofsède a droit d’ affifter aux diètes de
■ l’empire dans le collège des comtes de Weft-
■ phalie.
S A G A N , principauté d’Allemagne , voyez
l’article Silésie Prus sienne.
SAGES-GRANDS , voyez l ’article V enise.
S A IN T - B A R TH E L EM I , ifle des Antilles
K qui dépendoit de la Guadeloupe :: la France l’a
I cédée à la Suède en 1784.
S A IN T -C H R IS T O PH E , voyez C h r is -
â TOPHE. :
S A IN T E -C R O IX , voyez C r o ix .
S A IN T -C O R N E L Y S - M U N S T E R , voyez 1 M unster.
SA IN T -JE A N & S A IN T -TH OM A S , S i
i D an nem ar ck .
i
SALAIRE , falaire du travail, voyez l’article 1 T r a v a i l .
S A L É , voyez l’article M a r o c .
SALIQUE , Loi 8c Loix S cliques , voyez l’ ar-
I ticle Fr a n c e .
SA L S E T E , petite ifle de la côte de Malabar
I qui appartient aux Anglois. Les Marattes avoient
1 chaffé les Portugais de Salfete en' ï 740 ; & en
I 1774 les Anglois formèrent le projet de s’en
S A L
emparer. Us trouvèrent la conquête de cette ifle
moins aifée qu’ils ne l’avoient efpéré. La citadelle
de Tanah , qui en faifoit toute la force , fut
défendue avec une intelligence, Sc une opiniâtreté
inconnues dans ces contrées. Sommé de fe rendre
,- le gouverneur âgé de quatre - vingt - douze
ans répondit fièrement : je n a i pas été envoyé pour
cela ; & il redoubla d’aélivîté 8c de courage. C e
ne fut qu’après qu’il eut été tu é , qu’a près que
fes braves compagnons eurent foutenu un affaut
; très-meurtrier depuis fa mort , que les troupes
Britanniques entrèrent dans la place , le vingt-
huit décembre 1774.
Alors feulement le vainqueur fe trouva le maître
d’un territoire qui, à la vérité, n’a que vingt milles
de long fur quinze milles de large , mais qui eft
unrdes plus peuplés , des plus fertiles de l’Afie.
Salfete n’eft: féparé de Bombay que par un
canal très-étroit, voyez l’article Bom b a y & les
articles M A l a b a r , M a d r a s , Bengale , 8cc.
SA LM : ( comté princier de) ce pays qu’on
I nomme auflî le haut comté de même nom , placé
dans le Luxembourg, elf fi tué dans les Vofges
| entre la Lorraine & IA baffe- Alface. Son fol eft:
montueux , rempli- de b o is , mais abondant en
gibier , en fel 8c en mines de fer ; on y trouve
| des fonderies'& des martinets depuis un te ms immémorial.
Jean , & Simon fils de Jean , comte de
Salm, divisèrent ce comté én deux portions
égales. La "ligne m’âle du premier finit à la mort
de Paul, dont la fille , nommêé'Chriftine, époufa
François de Lorraine, comte de Vaudemont ,
à qui elle apporta en. dot fa moitié du comté 8c
fes autres biens paternels, aujourd’hui entre les
mains de la France. Simon nelaiffa qu’ une fille
appellée Jeannette j'qui’ , én 1459, conféra également
Fa portion du comté à Jean V , J fon époux,
\vild 8c rhingrave, de qui defeendoit le wild
8c rhingrave Philippe Ôtton , comte de Salm-
■ Nèufville, lequel, en 16231 f | | aggrégé au nombre
des princes de l’Empire'; fon fils Léopold
Philippe-Charles , wild 8c rhingrave , prince de
Salm - feigneur de Fén eft rangés 8c d’Anhalt, fut
admis en 165:4 furi le banc des princes de l’Empire;,
fon fucceffeur Gharles-Thierri .Otton de
Salm obtint, d’après une requête préfentée en
16,68 au dire&oire du cercle du haut-Rhin établi
à \Vorms , ün certificat, portant que le comté
princier de Salm étoit membre dudit cercle 8c
comté immédiat du St.-Empire. La ligne des anciens
comtes de Salm ayant fini à la mort de
Louis Otton , fils de Charles-Thierri arrivée en
1738, les terres 8c-dignités qui en dépendent
[échurent à Jean-Philippe-Dominique-Jofeph