11 99 J.Gerfonii Sermo. Ob&cto v o s tanq^^V. 1600
XIII. 14. N o u s r i avons icy p o in t de c ité permanent,
mais nous tendons à cele qui eft à v enir. C ’eft la cité des
cieulx, le, païs de feurté, c ’eft le Royaume de Paradis,
où eft noftre Seignieur 6c Pere, où nous devons
tous tendre 6c regarder. On demenda jadis à vng- de->
vot qu'il regardoit ou ciel lallùs, comme faifoit toudis
de. la Patenoftre , que nous fommes pèlerins , il enjoigne
apres quelles choies nous font à ce neceflàires.
T u , qui es bon pelerin prens continence j pourquoy?
Pour furmonter la bataille de charnel defir , qui fait
• le premier aflàult contre les pèlerins. Obfecro . . . .
ahftincte vosa carnalibus defideriis i. Pet. II. I I . .
St. Martin : on luy demandoit qu’il il regardoit & .........................6c contre ce demandons nous Sanftift*
qu’il panfoit. Je regarde, dit-il, mon païs, je regarde où ^ cetur Matth. vi. 9; Ce n’eft pas la condicion de bon
eft mon Seigneur 6c mon Pere, où font tous mes bons pelerin de quérir toutes les ailes, de s’arrefter àchafamys
les Angels 6c Archangels , Patriarches 6c Prophètes,
Apoftres, Martyrs, Confeflèurs 6c Vierges.
Je les regarde, je les fàliie 6c prie, je deftre ce .païs,
cune fontainne, ou de dormir à l’umbre foubz chaf-
cun arbre i aultrement le tems s’en va * 6c il demeure
fans hors du logis. D ic it' Jacob brebar.
6c le foufpire. Pareillement le defiroit St. Auguftin . . . . . . . . Vray eft que trois maniérés font de plaicn
fes méditations. O patria fecuritatis. O païs de
fegrté. Je te faliie de loing, je foufpive à toy , quant
ôc comment je y pourray parvenir i comme on regarde
de loing Saint Jaques ou Jerulàlem. C ’eft le païs,
c’eft la cite, c’eft le Roiaume où vous elles ja régnant
Vierge Mere de Dieu , Vierge Royne des cieulx,
Vierge à la quelle prent fon recours, tout humain, lignage,
qui eft en ce pèlerinage mortel, Vierge dont
nous vient le Saulfconduit 6c l’adrece, le conduit de
grâce, pour parvenir à celle cité. Il apparut de J. C .
quant il fe obienta en guife de pelerin , 6c car c’eft
grand confolacion à pelerin , d’oiyr parler du lieu 6c
du païs au quel il tend : 6c nous fommes aflèmblez
fîrs charnels : les aucuns font en gloutonnie 6c luxure
6c fote oyfeufe, qui détiennent le pelerin comme en
boë 6c en ordure, fans penfer où il eft , où il doit
aler, plus que ung pourcel, 6c avient que quant le pelerin
s’en veult ofter, il rechiet en aultres delirs, qui font
delîrs de vainne gloire 6c de vainne plaifance, à lexem-
ple des cinq foies vierges , qui faifoient abltinence
pour plaire au monde: on leur cloy la porte. En
avient qu’ils font tële abllinence contrainte, princi-
pallement pour eftre plus en paix au monde, fansfub-
jeétion 6c fovitute, 6c non mye pour plus plaire à
D ieu , 6c pour mieulx le fervir. Accipe quod tmm eft
& vade. Matth. xx. 24. Tels cuident avoir une paix
prefentement pour cecy faire, à la quelle chofe nous B & prendre ÿqy leur Paradis, 6c faire du lieu d’afflieft
grâce neceflaire. Nous retournons à vous , Vier
ge plainne de grâce , 6c pour grâce empetrer nous
vous fâluerons, 6c.
Obfecro vos tanquam advenas & peregrinos , 6cc.
I. Pet. 11.11. J e vous pr ie, 6Ce.
S e nous n’eftions pèlerins mis en païs eftrange,
noftre Seigneur 6c Pere ne nous euft pas enfoigniez à
le prier par direz:- Pater nofter qui es incoelis. Matt.vi.
9. Noftre Pere qui es es cieulx. En ce que nousdifons
que noftre Pere eft es cieulx , nous devons incontinent
penfer que nous fommes en étrange contrée,
hors de noftre propre heritaige paternel, hors de noftre
propre païs ou cité. En ligne de ce, trouvons nous
que les anciens Patriarches 6c Prophètes, Rois 6c autres
fe reputoient 6c jugoient pèlerins. Abrahan auffi
fe juga pelerin. Yfàac 6c Jacob: Moyfe pareillement,
ction , lieu <fe confolacion. Ideb Petrus fanEiificetur
nomen Patris:. Que on délire à feul Dieu plaire: 6c
celle confideracion profïite à fuyr confolacion, qui
tantoft fàultiSc mainne à perdicion. Extrema gaudii.
Prov. xiv. i | . Celle confideracion contre ceulx qui fe
mettent en Religion, ou Preftrife pour eftre frans.
Celle conlijeracion contre ceulx 6c celles quiquierent
trop confondons en devocion, comme celles fe vau-
filfent flatej- 6c amignotter, L e monde ha les pèlerins
d’enfer: Jmltus euntis in Infernum. Nota exemplum
de Marco & de dilatato. Et fe tu allégués trifteflè:
N o ta , Mutier cum parit trifticiam habet : Joan. xvi.
21. Icy on pourroit noter comment à l’exemple du
pelerin on lé doit bien ordonner, avantque on entre-
prengne fon pelerinnage: 6c à ce vault le Sacrement
de Baptefme , ou de Penitence. T u en après qui te
en figure de ce impofa le nom à fon premier enflant C congnois péllerin, foies patient contre detraélion, tu
Gerfan qui vault autant comme pelerin. Pareillement
le premier enfîènt de Levi ot ung tel nom. Et n’a-
vont nous pas que leSt.Prohete 6c Roy David difbit:
Quia advenà ego fum apud t e , & peregrinus fau t omnes
Patres mei. P f xxxvill. 1 3 . J e fuis eftranger, ou avale
enuers vous, & pelerin , comme ont efté. tous mes pa-
rens. Et car celle confideracion prouffite à merveille,
qui bien la fiche en fon çuer, 6c à fameditacion. Pourtant
Saint Pierre enhortoit ôc prioit: obfecro vos, 6cc.
verras quequant feras en ton logis on ne te dira riens:
les fols ont pais aveuc les fols. S i de mundo & c . Joan.
x v . 19/ Tu iras hors, tu trouveras chiens abayans 6c
aultres contraires, 6c ne fera chofe de la quelle on ne
parle. Ceft alfault touche faint Pierre quant il dit : ut
in eo quod detrettant. 1 .Pet.11.12. Céft aflàult avoit eflàyé
Je Saint Prophete David, quant il proit : Domine libéra
animam meam à labiis iniquis 6cc. P f exix. z . Sequitur
•* Heu me f . y. On ne pourroit allés punir
6c je vous prie ce retenez, 6cc. La porte du trépas telles gens. S i de mundo ejfetù. Ceft aflàult prouffi-
ell la mort. E t St. Jerome dit . . . . . . . qui voit te a defirer le Royaulme , où ceflé toute tcle adla
briefté, la mutance, l’incertainneté i l .............. verlité : Adveniat regnum tuum. Matth. vi. 10.
delices 6c ne luy chaut d’adverfité. Vous feavez que Prouffite à foy plus ofter des charnels defirs, quant on
t^ui veult aler en pèlerinage en ung lontain païs pour voit que c’eft tout néant. Prouffite à ofter vainne
la y demourer, il ha befoing de foy bien proveoirde gloire. E t f i allegatur quia circa delicias ........... trois
bonne compagnie, qu’elle le puifîè enfeignier, con- maniérés de detraélion: l’une des mundains, comme
duirede revangieri 6c fait tant, en guife d’un bon pe- desenffans: calve^. Reg. 11. z f . Heres Matt.xxr.38.
Jerin, qu’il eft abftinent, patient, obedient, content^ ^ neceflités, l’autre des envieux l’autre des ennemis des
bienveuillant, prudent, Confiant, c’eft à dire qu’il
prent continence, patience, obedience, fouffilànce,
benivolence, prudence, confiance. Ycy font les fept
poins de l’Efpitre du jour d’uy : 6c pour les finples je
les apliqueray aus fept petitions de la Patenoftre.
Car puifque Dieu nous donne à entendre au proheme
matins .................Jufticiam fuftinet..................mala.
Bonum eft enim gratia ftabilire cor. Heb. xin. 9. Et
nous prions que Dieu nous delivre du mal de pechié
libera nos à malo. Matt. vi. 13. Quia nulla nocebit
adverfaas 6cc. Notez de la refponfe Socrates à fâ
femme. N o ta , ibi ; ubi.
Tomi Tertii, & Operum Moralium
F I N I S .
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