8 ƒ i Confederations fu r Saint Jofeph. 85-2
jouvencel habiteroit arec la vierge. Qui eft ce jbu-
vencel? c ’eft felond laglofe autentique, Jofeph, qui
converlà avec Marie, qui tousjours demoura vierge,
comme Trilàntus aufli demoura vierge jouvencel avec
Darie vierge. Adjouftons railbn naturele : car dit
Arift'ote en lès Politiques , que le convenable temps
que homme le marie premièrement eft de trente lix
F o y , 6c neceflàires à croire 5 ncantmoinsle dit Livre
devroit eftre condampné 8tars, pour les erreurs qui y
font -, car avient bien que aucun hérité fera un beau
Livre 6c moult veritable, 6c profitable en plufîeurs
poins, 6c tout pour pluftot décevoir , en y mellant
fon erreur: 6c de celte malice, avons nous autrefois
parlé, en reprouvant le très périlleux, faulx 6c domans,
s’il veut avoir forte 6c convenable lignie ; fi eft a mageux Roumant de la Rofe , qui de tant eft plus
bien à penfer que Jofeph attendi jufques environ ceft
aage, felond ce que les anciens foloient attendre à marier
, le parfait aage de commun cours.
Confiderons encores les caufes pourquoy Dieu
volt queNoftreDame fuft efpoufée àlàintJofeph, 6c
nous verrons que il devoit eftre de bon aage 6c parfait:
premièrement pour nourrir 6c gouverner Noftre Dame
, 6c l’enfant Jhefus de Ion labeur -, 6c auiïi pour les
mener ou moult lontain pèlerinage de Eg ip te, ou
eulx furent par fept ans, 6c pour aler en Jherufalem
es F elles folenneles, comme il apparu quant Jhefus
àvoit doufe ans, Luc. n. 42. 8c paravant il y avoit
cfte prefenté pair faint J ofeph le jour de la Purification.
Saint Jofeph aufli avoit menée Noftre Dame,
qui eftoit groflè, en Bethleen, depuis le lieu de lâche
de Nazareth. Si convenoit pour les dits offices
deubment faire , que fàint Jofeph ne fuft point viel,
lait, defFeétueux 8c feble , 6c comme impotent au
prejudiciable , comme il eft de plus doulx langage,
6c que il met plufieurs belles 6c proffitables domines
5 mais c’eft le miel qui envelope le venin. pa,
reillement Mahommet compofâ fa deteftable Loy de
plufieurs dis de l’ancien Teftament 6c du nouvel * mais
c ’eftoit pour encliner Juifs 6c Creftiens , 6c autres
plus legicremcnt a là defloyauté. Les erreurs aufli devant
dis vinrent par gens de petit entendement, 6c
fans inftruétion de la Sainétc Efcripture en fes gldfes
6c expofitions. Si eft très perilleufe chofe a gens
lays , pu a femmes bailler l’Efcriptui$ Sainéte en
commun langage , car c’eft occafion fouvent de errer.
Confiderons a la parfin, quant a la premiere partie
de noftre efcripture, que St. Jofeph attendi l’aage
parfait fans foy marier jufques lors, en toute pureté
6c chaftetéj car dit l’Euangile Matth. 1* ip. que il
zftoit jufte , 8c Tomme jufte accompli les Commandelabeur,
8c qu’il euft eu gregneur befoing d’eflrefervig mens de Dieu 3 car Juftice comprent 6c enclôt touque
de fervir 3 fi eüft efté plus à la charge Noftre Dame,
que a fon aide ou confolation : car vicllefe eft une maladie
, tant femble faine, laquele dure 8c empire ju fques
à la fin, 6c rentTomme doleureux, trifte, en-
fanfonneux.
Confiderons encores, que Tune caufo pour la quele
Noftre Dame fu mariée, eftoit affin que fà renommée
demeuraft entière envers les Juifs , 6c que pourlors
on ne cuidaft point que noftre Dame euft fon enfant
autrement que par loyal mariage : 6c fe Jofeph euft
elle trop ancien, celle cftimacion ou opinion , que
Jofeph fuft Pere dé Jhefus, neuft point efté legiere-
inent femée entre les Juifs, comme elle y fu , felond
plufieurs dis des Evangiles. Mais aufli l’autre caufe
tes vertus. Si n’avoit point St. jofeph male concu-
pifcence de femmes, felond le neufiemc Commandement
de la L o y , 6c fe garda de toute conjoinéfcion
chamele, puifque toute tele eft deffendue, hors mariage
comme pechié mortel : fi en eftoit St. Jofeph
plus fort, plus bel, plus fain 6c plus alegrej car fon
cuer n’eftoit point occupé, ou traveillié, ou ars, &
bruis par Tafpre5cfurieufepaflîon de vil charnel defir.
L'une caufe 6c principale eftoit la grâce de Dieu qui
le gardoit, comme un vaiflèl Saint 6c Sacré , pour
fervir en apres la Vierge des vierges, 6c le Saint des
Saints l’enfant Jhefus. Les autres caufes furent,
car il fuyoit oyfeufe la foie , qui eft la portière de la
diète paflion, il s’occupoit en prières , en jufnes , en
du mariage eftoit pour celer l'enfantement virginal fon labour , 6f’fuyoit toute occafion perilleufe , qui
a Tennemi. Or fe l’ennemi euft veu que Jofeph fuft euft peu^Rtraire a male concupifcenGe, 6c Son cuer
fi ancien'6c impotent à avoir lignie, Tennemi euft enflamer, 6c à tant mon ame nous ceflèrons pour
pluftcjft congneu le mifterc de l'Incarnation , que il aucun temps, pour prendre aucune récréation,
ne fit f 8c n’euft point procuré la mort au Seigneur Confiderons, mon ame, apres ce que nous avons
de gloire, comme dit l’Apoftre. C pris aucune interpelation, comment le mariage fe fit
Confiderons encores icy la malice des hérites , qui
pour coulourer leurs fàufletez 6c blafphemes, ont
fouventefois compofé Livres ou Traittiés , ou nom
d’aucuns docteurs approuvez, pour plus legiercment
décevoir. Nous difons cecy en elpecial, pour un L ivre
que on intitule De l’enfance du Sauveur. Et dit le
pro‘lofgue, que St. Jerome le tranflata, ôc que St. M athieu
TEuangelifte l ’avoit efcript 6c compofé en Hébreu.
Ce Livre met illec que St. Jofeph eftoit très
ancien, quant il prit Noftre Dame, 6c avoit efté marié
, 6c avoit fils 6c filles plus anciens que noftre Dame,
lelquels 6c quelles les Euangilcs appelent freres
6c feurs de Jhefus. Autres erreurs 6c folies on y treu-
ve. Et tout de premier c’eft certain , que oneques
St. Jerome ne compofâ , ou tranflata , ou approuva
le dit Livre : car il met 6c afferme tout le contraire
St. Jofeph 6c de Noftre Dame , 6c ce qui s’en
enfui. Confiderons par devote eftimation fans témérité,
comme paravant avons promis 6c protefté, que
les parens 6cvoifinsdeSt. Jofeph 6c ceulx qui avoient
leurs filles à marier venoient à la fois à Jofeph, en
parlant 6c Tenhortant de mariage , les aucuns alle-
goient fon aage, fon eftat, 8c fà condition 3 les autres
induifoient la couftume de la L o y , que chacun
devoit multiplier lignie en Ifrael 3 aucuns qui eftoient
plus inftruits en la L o y , 6c qui attendoient l’advene-
ment du Sauveur du monde , le quel ils nommoient
Meffeas, 6c nous l’appelions Jhefu-Crift, 6c favoient
que il devoit naiftre du fane Royal dé David, con-
feilloient 6c induifoient Saint Jofeph a foy marier i
car ils favoient bien que il eftoit du fànc Royal ae
de
David moult prochain, felond fà genealogii
, 7 ______D____ Die , laquelen
un moult élégant Epiftre contre un hérité appellé^le ils favoient bien : 6c St. Jofeph efeoutoit tout beentre
Helvydius, qui nyoit que Noftre Dame euft demou
ré Vierge. Illec St. Jerome met, que St. Jofeph fu
vierge, 6c que oneques par avant n’avoit efté marié,
6c demoura vierge , 6c refpont très vivement 8cevi-
damment aux raifons contraires , fondées fur aucuns
dis des Evangiles mal entendus, des quels nous pourrions
une autrefois parler.
Confiderons encores , que Jafoi ce que ou dit L ivre
De l'enfance du fauveur foient aucunes narrations,
JesqudesTEglife reçoit , non mie comme vérités de la
nignement, 6c y penfoit profondément .6c prudemment,
refpondoit a chafcun, felond que le cas reque-
roit.
Confiderons encores , que les aucuns par aventure
fe donnoient merveille, comment Jofeph ne fe aban-,
donnoit pluftoft aux plaifànces de mariage , cuidans
que chafteté luy fuft trifte 6c pénible, felond ce que
St. Auguftin dit de St. Ambroife , que fon eftat lui
fembloit moult honorable , mais il reputoit quc
chafteté lui fuft dure, pefànt 6c trifte, car je ne con-
Confidèrations für Jaint Jofeph B rr fideroie joint Ion, dit St. Auguftin, les très doulx, les St. Tolènh & à f i. HH r. M -__-n- ‘ ! 8 ' T
tres jaifiblos & joyeuxjlaifirs que * Ambroife fimoit loient cnfemble feurement de leursaffifireTst avouent
en h chafiete jartenet de fin cuer , felon que depuis 1 communication tant ou Temple commfailleurl en
lcrecongneu, quant il dilbit a raifon a la quelle il aucuns fobreS difners ainfi oue pcm H. Hl,,« v
parloit, f * ” °n aflaifince, mai, en abhomination qui font d’une cognoiffance» & d’un l ig lg e ^ ô n t *
efforts defjlffifance I ,2remembre» le, dehees chôme- quant ils fe treuvent enfemble , & p a / e fS r ia ï en
les g qmfint en comonjhon d'omme & de femme. Si bonne cité , comme eftoit Terufalenf A ™ “
eftoit auifi & plus de St. Jofeph, pour l’efpecialegra- aventure induifoient Jofeph à fe marier en aliéner
ce de Dieu qm refroidoit en lui le nourriflement de comment fa Mere bt te? defir de avoir’ lignie enT f
lorjgmale concupifcence. Sus quoy chafcune per- rael, que elle fe maria la fécondé fois au f o e dé
fonne ecclefiaft,que rel,g.eufe& autre doit prendreA fon premier mari, qui fe nommoit Helv lfnu e?
afleurement exemple , que s’elle fe donne du toutA eftoit mort .fins lignie, fi fucceda fon frem’pour füf
par laydenoftte Se.gneur a garder chafteté fiyne & citer lignie ou nom dû mort : pour tant T o S a v o i
ffiïïîsa1“'
Confiderons Vautre part que le^iarenS & amis de Confiderons'bn oultre, W M H conveheioni
allnnnrirrnc noftre Dame , qui eftoient tant enNazareth , comü
» «s r ... . _ .
me en Jerufilèm & en Bethleen, en avoientfemblable
cure du mariage Noftre Dame, puisqu’cllefu en aage
convenable dé marier , le quel aage felond la fenten-
çe d Ariftote vient ou dixhuit ans à la fèmine, combien
que aucune Ibis on le commence f lus-toft :
Nous avons que Sainte AnneMerc Noftre Dame fu
de Bethleen, &Jdachin fii de Nazareth , & la fu
nee Noftre Dame, puis fii menee ou Temple de Jeru-
iàlem, à l’aage de trois ans, & prelêntée.pour eftre
n 1. . a n ^ p“* .icics cunvcncions
& alloqucions fe peurent feire les feancailles de Saint
Jofeph a la pucelle Marie, ou temps que faint Jofeph
vifitoit Jerufalem â la Fefte de Pafque, combien que
es feancailles lors fe feifoient bien entre perfonnes en
leur abfence , par promeftè dé futur ; & à ce fiire
laborfcrent premièrement les parens dejaint Jofeph,
aufquels appartenoit mieülx parler de mariage que
a la pucelle ou à fes païens, & tout affin de obéir à
COïlieil de fes atnis, & pour avoir lignie , & non pour
concupifièncé chqjnelè , lclond ce que difoit la jofnd
pourrie illec comme fille de Royale & Sacerdotale B Sarré, Tob. viïi. H qui WÈSÊM ■ M i hgme , avec aucunes autres qui femblablemgnt y felond ce aufli que nous le devons croire de celle pu-
elloient, Sdasoccupoit felond l accroiflèmentdefon celle fainte Marie , que pour obedience non mie
aage a laborer & ouvrer de tifleure par certaines pour conciipifcence, elle coiifenti en mariage
heures; & autres heures elle oroit ; aux autres elle Confideronsencores,quelanarraeionquiparlecom
apfenoit & elludioit en laLoy de Dieu, & eft bien à ment le mariage Noftre Dame fi,célébré m î t “ une
penfer que fouvent eftoit vifitee & confolée des An- de la. verge qui flori en la main de Jofeph fu pf,Te
gel^oumvifiblement, ou en appert ■ ' ou dit Livre apocrifede faulx, im iJ é D f l ’é l n u T u
fiuc e ■ à croire , que Sauveur. Sien eft mbins à rèputei-, combien queplu
tant par le St. Efprit, comme par inftruétion humai
ne des Preftres de la L o y , Marie congnoiflbit 6c crédit
ce que dit Ifaye chap. vn. 14. Pecj , dit i l , que
la vierge conceura , & enfantera un f i s , & fera appelle'
Enmanuel, qui efl interprète, DieuaVéc Hous : ÔC Combien
que Noftre Dame ne feeuft point lors, que celle
fieurs ventés y font ; mais plus eft à prefumer celle
maniéré que dit e f t , cajpuis que la pucelle Noftre
Dame elloit preflee p f f fis parens d’eftre mariée, &
que les Preftres de laLoyallegoient que la femme en
Ifrael qui eftoit brehaigne & fans fruiét eftoit maudi-
' - . ------- lc, eue vuu uocir en comm“ e ttealnlet IvoonIt v°ehue dire ecnh acfotmc-mettant fon veu de chaftephetie
deuil ellre accomphe en elle, nôn pour té à l’ordonnance de Dieu, fans reveler par dehors
quant elje le congnut. apres par l’anqonciation dec & car elle eftoit heritierë feule de Joachin fon pere’
IB M — c!le m con fid en t dévotement elle ne fe povoit marier felond la L o y , fors à omme
celle diâePiophetie-, pnnt defir & propos de vil-- de fon lignage, c’ell à dire qui ne fiifldu fane Royal. 9 B gardeï P 0l,r f . Sue virginité plaifoit tant a & du Sacei-dotal ;. car lesPreftres lors eftoient manés
Dieu, que il en vouloir ellre concCu & nés.. Si fi ne fil point mis en double de la quelle lignie des
S H f°y mettre ™ foIî d, f olr 1 Par Pr°P°s doufe Nollre Dame prendroit mari, V i r la £>y def-
ifiSe vvipi-ggiimnittee.,, oouu ccaass qquuee DDiieeuu llaa ddaaiiggnneetfooi tt rreeggaarrddeerr fi,s dite n„i 9 H I L I *-oyaet
Kellire ^ fi hault miftere accomplir, toutesfois fans
prefumption, & n’eft pas de merveille fe Noftre Dame
congnut les milleres de noftre Redemption fuccef-
fivement, commè polir la caüfe qui deflîis eft notée,
combien que par le divin mouvement & infplrâcion,
fus dite qui limitoit la ligiïîe.
Confiderons encores pour çtignoiftre quel fu le con-
fentement Nollre Dame à prendre mari, fansprendre
le Veu ou l’ellat de virginité , & difons en brief coque
lès doéleurs deClairent par maintes maniérés : di„
11,__■ h m r ...... .........gBüM ■ •‘ • r " “'-™“ , *fuounss qquuee ccuhaaifccuunn vvceuua a eenn lfoëyy cceelltlee ccoonnddiittiioonn eennccllooffee,
^ j uvtcnt, felond lps moyens que le St. Efprit avoit fcDieu n'eri difpofé aültremcnt ; c’eft à dire que l’autesdîeTfin/
UPP°pe qU d 6 De C° ngnUt P38.111101“ t6u- âorité de Dieu & la Voulenté de Dieu ell toufiours
bue ovfillnm f it e fi.emp e -qUr nousveon8 en na‘ u fe> exceptee, fi toll & en tant que il la manifeilera; &
fin m ■ rv font k,urs H fans “ S11011116 au cler cefte condition n’enpefche point que le veu ne foit
les’v Tdrefi?1^ 9111 ieng0UVeS 'e I C0gn0lt u1“ ’ & 9 abfo,U I ne B S P°int 1 “ e teIle condition
& P^re’fieroenr fin fouvent eS hommes, foit exprimée, car elle y ell de foy entendue Pa-
H S H I fi d0it ° l rdllement difonS’ U n0U8 de P au k r ité du Prdat
B b B en furplus, que S. Jofeph, comme & du Papè en plufieiirs Cas de veu & de feremens,
àplfque la cité hHI W Ç 1St° U ï ï H ^ f" S. CeftC reUgle fe fonde la difpenfation que lé
ïenrqeN 0f t l n e T e de J^ufilem, & leS pa- Papé& autres Prelas font, quant elle eft raifon,,able;
Toachin oui » P a m e ^lr5nt en Nazareth de pa rD& aucune fois ils ne difpenfent point, mais declairent
Sainte Anne» P I U n? 5 pUrent ep Betleen de par que le veu ou le jurement n’eftoit point à tenir, pour
q • . 1 **^5 «uni nu cul en jDcueen oepar
ain e nne qui en fo née j or eft bien à croire que
.Jofeph , qui eftoit du lignage Royal de David,
i eiavoitbien, ne oublioit pasvifiter la pücelle
t -n iin e qm fii npp • ru- KiVr, o i _... i . r 1 *
ou tempfo 5 S de ce méfme
1 Pard°it a elle fàmilierement : les parens
1 _e Ce^ pucelle avoient amitié bien efpeciale à
T om tit E Pars U .
a r _ “ -------------f ^
ce quil tornoit a maleyflùe Ou male fin, ou empeJ
fehoit trop plus grant bien.
Confiderons que lé conlëntement par le quel eli
fait mariage, eft tel de la part de l’omme, & te l delà
part de la femme, que l’omme donne fon corps à la
femme, & la femme à Tomme, & s’entent pour en
H h h z nfir