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DIALOGUE SPIRITUEL
D E JE A N A V E C G E R S O N S E S S OE U R S.
Tiré du Manufçrit de St. l^iclor Cotté 138.
; R F. r F. G e rm a i n , par lignage ont efté grandes & font encùres , ce fijavons nous ,
charnel, mais plus par efpirituel ; tant pour le fait de voftre office en l’eftude, comme pour
car par voftre exhortacion, apres . les Iegaçion» faiâes pour la pourffuite de l’union en
la grâce de Dieu, & la feinte inftitu- fainâe Èglife & maintenant jufquea Rome. Neant-
cion de nos bens pere & mere qui moins vous nous ottroyerés s’il vous plaift l’efpace de
fleo nfti ntr,è se pna flla'e zm diefo crei cmoordned ed ep aDr ibeeul -: qteurarotrgea jcoiounrss., pour vous faite quatre maniérés de in-
mNoourtse lv,o s& c idneqv fainietr &s, aapvorenss, repnoounrc aiéc qau étroiru tp lmusa rciaogne- ^ doOnsu epnr egmenieerr aJlo.ur; De la deffenfo contre lestempta-
venablement le mariage decelui filsdufouverainRoy, Ou fécond. Decelle deffenfo plus en efpecial.
qui cft le glorieux efpous des vierges; & ja par pim- Ou tiers. D’aucunes doubtes en fait de confcicnce
feurs fois vous aues voulu employer voftre eftude & tarit en general, comme en efpecial.
fcience de la feinte Efcripture, pour nous enfeigner Et affinque noftre colloqucionpuifiè eftre mieulxre-
tdrialiitgiécsn m&e npta;r tfaenrtm poanrs v, o&us ,à cporemfomnet lpoanrg l etettmrepss, hpaa,r tteernéuse e pna er fneoriupst :; Sctaprr ocu'efffti teauf fatiïr inc oafuttrree se;n vteonucsiloanm deet--
qVuouesv onue se npdooutetrsijnuegeise;r , Cqoumeb ineonu qs unee ffoumuveesn vti&fiatéredse dne- ' mauatnrudie,r àpslbu sf oqius el ap oduècr lanroauési,o n d'aucunes doubtes pouf
tuent nous le délirons, non mie fans caufe, & en ef- ' Et tout de commandement nous vaurions bien
pecial pour les diverfos temptacions, & aflaulx mer- fçavoir, d’ou ce vient que les perfonnes qui fe met-
veilleux, quenous fouftenons, plus ce nous fanble à tent à fèrvir Dieu, Strefiftent aux vices, fententplus
la fois que les femmes-du fiecle. Plaifovous tourner les de temptacions & plus aigres que par avant, ou que
yeulx de voftre panfée, & vos oreilles encliner à no- les autres.
lire humble priere, pour nous donner la manière & M es S u e r s : fojtainfyfijt fclond ceft ordre que
l ’art de favoir prendre deffenfo contre tous les aflaulx vous baillés, & ne vous donnés point de merveille
foubtils & crueulx, qui en la bataille elpirituellenousB de ce que vous enquerés tout de premier : car ainfi
fiirviennent on chafcun jour. Et tout de comman- l’avoit denuncié par avant le Saige. Man f il s , dit-il, y?
cernent, nous vourions bien lavoir, dont cevient que tu viens au fèrvice de D ie u , tiens tais ferme en Caere-
les perfonnes qui fe mettent à fervir Dieu , fentent ment, & appareille tan ame„ a tempacion. Eccli. 1 1 . i .
plus de temptacions & plus aigres que les autres. On fouit affignerplufeurs caufes a ce. L ’irrevient de
M es S u e r s très amées enJhefuCrift,plusque lenvie &malice des ennemis invifibles, contre lelquels
au monde: vaufift Dieu que je peuflè acomplir cette ce dit l’Apoftre Mphefi vi. ia . nous avens celluBacion
voftre requefte , & chafoune autre, auflî effeâueufe- c’eft adiré bataille. Car de tant plus s’efforce la pCr-
ment, comme affeâueufemenf: car à ce foire je fuis fonneyffirde fon perfobage, & venir a Dieu, lequel
tenu voluntaire & enclin , & vous l’avés deferi n’en il hetfur toutes; riens dotant plus croitfon enVye &
enfuyant mon confeil, mais celui de l’Apoftre , qui fa fureur, & court apres comme feraient les fergens
ditn.Cw.vH.eftrechofemilleuràunuepucelledemou- apres leur prifonnier quis’en ferait efehapé: & de ce
rer en l’eftat de virginité, que foy donner à mariage, font exemples en laviedesPeres; nonmeementdeCel-
Et à la veritéaufîi, puis que nos bons parèns pere & mere lui qui vita fuis dun fainte hermiteennemysinnume-
ont expofé jadis leurs biens & héritages communs, râbles, & n’en vit que ung en une ville. L ’autrecaufo
pour.moy voftre premier frere aprendelalàinteEfcri- vient de par le monde, qui nefeet amer forseequieft
pture; raifon veult que ou prouffit vous y participiés. fien ou fanblable a lui; comme on reçite par fiétion
Ils fouloient dire quequant le premier des enffâns fc de celuy qui ne peut avoir paix a fcscompaignons, qui
porte bien, lesautresen font communément meillieurs, _ eftoient devenus fols, fil ne fè lavoit de de l’eaue des
K me dois plus cfforcier a eftre tel que vous foye a ' fols, pour élire fanblable a eulx. De ce vient lamo-
prouffit, & à nos autres trois freres auflî qui font de querie, la haine & la perfequeion des bons: car ils ne
Religion, & a celle qui eftloyée par mariage. Pour- font mie finblables aux autres en entencion, ne à la fin,
ce qu’il vous plaira, & je y relpondray, n’en operacion : l’autre caufe naift de par la char, ou
le ond le fens & fçavoir que Dieu m’aura donné, foit fenfualité, laquelle par fa corruption du pechièorigi-
de la matière que vous avés maintenant touchée, foit nel eft tausjours contraire à l’efprit & à raifon,
aUtlG* u T au^ j e cognois afieslamour quevousavés Quelle merveille doneques quant raifon commence
a.mo3' i vray que medicine ou domine de tant a larâmeneràfonobeiffançe&fcrviçe, s’elle le rebelle
pim prouflite, qu’ elle vient de eelluy qui eftaymé. plus, &murmurequeparavant,quantelleavoitcomc
R e r e : nous vous remerçions humblement de me la dominaeion, en foilânttout cequevouloit: car
cette voulente, de la quelle nous ne doubtons point ; suffi plaies & maladies font aigre douleur, quant on
car nous lavons elprouvée ou temps pafle, quant vous lesloye, ou remüë au commencement, plus que par
aves eu le temps & l’oportunit^j mais Vos occupacions avant; jufques à tant que la garifon Viengne; & ceft
Tom, ƒƒƒ. Pars //, E e e l fignc