
tion de la poste aux chevaux, la fabrication de la bière de riz, connue sous le nom de
Saki, et l’art de coudre les habits, qui fut enseigné aux ménagères japonaises par des
couturières venués du royaume de Petsi en Corée. Le Mikado, enchanté de ce premier
essai et voulant remonter à la source, envoya une ambassade au chef même du Céleste
Empire, pour lui demander des ouvrières. Au quatrième siècle, le daïri fait élever sur
divers points du Japon des greniers à riz, destinés à prévenir le retour des famines qui
plus d’une fois avaient sévi parmi le peuple. En 543, la cour de Petsi envoie au Mikado
un instrument précieux, « la roue qui indique le Sud ». L’introduction des horloges
hydrauliques a lieu en 660, et, dix ans plus tard, celle des usines mues par la force de
l’eau.
ANCLEN SCULPTEUR.
C’est seulement vers la fin du huitième siècle que fut inventé le système d’écriture
qui est propre aux Japonais ; mais dès le troisième ’ siècle l’usage des signes chinois
s’était introduit à la cour. L’obscurité qui entoure l’ancienne littérature nationale ne permet
pas d’apprécier quelle en a pu être l’influence civilisatrice. Il est d’autant plus intéressant
de constater l’action bienfaisante que, dès leurs débuts, les beaux-arts exercèrent
sur les moeurs. On immolait des victimes humaines aux funérailles du Mikado ou de son
épouse, la Kisaki, et c’étaient ordinairement de leurs plus proches serviteurs. L’an 3
avant Jésus-Christ, Nomino Soukouné, sculpteur indigène, ayant appris la mort de la
Kisaki, eut la généreuse audace d’apporter aux pieds de son souverain des images d’argile
qu’il lui proposa de faire jeter dans la tombe de sa royale épouse, à la place des serviteurs
voués au funèbre sacrifice. Le Mikado accepta l’offre de l’humble modeleur, et donna
même à celui-ci un témoignage éclatant de sa satisfaction en changeant son nom de
famille en celui de Fasi, « artiste ». .
Les lois restèrent, comme elles le sont encore aujourd’hui, plus barbares, plus cruelles
que les moeurs. On vit, par exemple, infliger le supplice de la crucifixion à une dame
noble, coupable du crime d’adultère.
Quant à l’administration politique, on lui dut toute une série de mesures fort bien conçues
pour développer rapidement le génie de la nation et lui donner le sentiment de sa
force et de son individualité. Dès l’an 86 avant Jésus-Christ, le souverain fil dresser des
tables de recensement de la population^fet créer des chantiers de marine. Au deuxième
siècle de notre ère, il divisa ses Etats en huit cercles administratifs, et ceux-ci en soixante-
huit provinces. Au cinquième siècle, il désigna dans chaque province un greffier chargé
de recueillir et d’enregistrer les coutumes et traditions populaires de son arrondissement.
Ce fut alors aussi que l’on fixa les noms propres de chaque famille,-ainsi que les titres
et les surnoms des dynastes de province. Une route impériale réunit entre elles les principales
cités,- au nombre de cinq, dans lesquelles le Mikado avait successivement transporté
sa cour. La plus importante, au septième siècle, était la ville d’Osaka, sur la rive orientale
de la mer intérieure.
Cependant, pour donner au pays son unité, tant au point de vue politique qu a celui
de la langue, des lettres, de la civilisation en général, il lui fallait une capitale, et c’est le
grand événement qui s’accomplit au huitième siècle par la fondation de Kioto, qui devint
peu à peu la ville de prédilection du Mikado et sa résidence permanente depuis le douzième
siècle.
'C o l l ie r DE MAGATAMAS (p ie rre rie s ).