
Aussitôt après sa naissance, il se place debout au milieu de la chambre, fait sept pas
dans la direction de chacun des quatre points cardinaux, puis, montrant de sa main
droite le ciel, et de sa main gauche.le sol, il s’écrie : « Autour de moi, en haut et en
bas, il n ’y a rien qui puisse m’être comparé, ni aucun être qui soit plus digne de vé-
nération ! »
C’est dans cette posture que l’enfant Bouddha est représenté, lorsqu’on célèbre sa
naissance. Le huitième jour du quatrième mois, on se rend au temple pour arroser sa
statuette d’une décoction d’herbes aromatiques, que les bonzes ont préparée dans une
sorte de bénitier disposé aux pieds de l’image. Celle-ci reçoit ensuite les adorations des
fidèles, et les plus dévots, pour terminer leurs exercices, s’arrosent de la même décoction
et en boivent.
Du neuvième au quinzième jour du second mois, 011 fête le souvenir des méditations
du Sàkvamouni dans la solitude des forêts. C’est une semaine de retraite et de prédications,
pendant laquelle les bonzes apprennent au peuple que l’éveil de la connaissance
suprême dans l’âme du Bouddha fut en corrélation avec l’apparition d’une brillante
étoile ; que lé sage, parvenu à la pleine possession de la lumière, annonça pendant
trente-sept jours, le premier livre de la loi, pendant douze ans le second, Irente ans le
troisième, huit ans le quatrième, et un jour et une nuit le dernier, qui traite du nir-
wàna ou de l’anéantissement final.
lis ajoutent que, durant les quarante-neuf années de son ministère, il fit tourner jusqu’à
trois cent soixante fois la roue de la loi, image sous laquelle, il faut entendre l’exposé
complet de sa doctrine.
Le septième et dernier jour de la fete est consacré à la commémoration de la mort
du Bouddha. Dans chacun des lieux de culte qui lui sont dédiés,»on élève un cénotaphe
et les fidèles vont de temple en temple, rivalisant de zèle pour orner le saint tombeau.
C’est alors que Ton déroule dans le temple de Toôfoukzi, à Kioto, le célèbre tableau
du Néhanzaô, peint par Toôdenzou. Au centre de cette grande toile, le Bouddha est
représenté étendu sous les arbres de saras, plongé dans le repos de l’éternel néant. Le
calme solennel de sa figure révèle que l’affranchissement de son intelligence est con-
BAPTÊME DU BOUDDHA.
sommé, que le sage est irrévocablement entré dans le nirwâna. Ses disciples, autour
de lui, le contemplent avec une expression mêlée de regret et d’admiration. Les pauvres,
les opprimés, les parias, pleurent l’ami charitable qui les a nourris des aumônes qu’il
recueillait pour eux, et le consolateur dont la parole compatissante leur a ouvert les
perspectives de la délivrance. Les animaux mêmes, la création entière s’émeut en voyant