
ail acquis assez de force et d’adresse pour couper à la fois, par le milieu du torse, deux
cadavres liés l’un contre l’autre.
On peut se figurer l’aversion que les armes à feu de l’Occident doivent inspirer à ces
gentilshommes japonais, pour lesquels le sabre est à la fois l’emblème dé leur vaillance et de
leurs titres de noblesse. Quand un fils de samouraï est encore trop jeune garçon pour qu’on
puisse lui passer des armes à la ceinture, on le fait accompagner, à la promenade, d’un
coskei ou même d’une grande soeur, qui marche respectueusement derrière lui, à quelques
pas de distance, en tenant de la main droite, par le milieu du fourreau, un sabre d’ailleurs
SAMOURAÏ ENFANT, SUIVI DE SA SOEUR PORTANT LE SABRE DU JEUNE GENTILHOMME.
approprié à la taille du petit personnage. Encore un an ou deux, et l’escrime va devenir la
principale occupation de sa vie 1
Le Taïkoun ayant envoyé une élite de ses: jeunes yakounines à Nagasaki pour y
apprendre le.maniement des armes à feu, sous le commandement d’officiers hollandais,
lorsqu’ils furent de retour à l'a capitale et répartis dans les casernes ou ils devaient faire
1 instruction de la nouvelle infanterie japonaise, leurs anciens camarades, criant à la
trahison, s-emportèrent jusqu’à les assaillir à main armée. De part et d’autre il y eut des
victimes. Cependant la déchéance du Isàbre n’en est pas moins irrévocable. Malgré le
prestige traditionnel dont la caste privilégiée s’efforce encore dê l’entourer, malgré le