
chambre ouverte, que l’on fait un peu plus longue, un peu plus étoffée, pour les
femmes que pour les hommes. On la croise sur la taille au moyen d’une ceinture, qui
chez, les hommes est une. étroite écharpe de soie, et chez les femmes une large pièce
d’étoffe bizarrement nouée derrière le dos. . ; . :
Les Japonais ne portent pas de linge, mais ils se baignent tous les jours. Les femmes
ont une chemise de crêpe de soie rouge. En été, les paysans, les pêcheurs, les artisans,
les coulies, vaquent à leurs travaux dans un état de nudité presque complète, et
leurs femmes ne gardent qu’une jupe autour de la ceinture. En temps de pluie, ils
se couvrent de manteaux de paille ou de papier huilé, et de chapeaux d’écorce de bambou
ayant, comme à Java, la forme de boucliers.
En hiver, les hommes du peuple portent sous le kirimon un justaucorps et un
pantalon collant en cotonnade bleue, et les femmes un ou plusieurs mantelets ouatés.
Les gens de la classe bourgeoise et de la noblesse ne sortent jamais sans justaucorps et
sans pantalon. Ordinairement ils ne diffèrent entre eux de costume que par la nature
des étoffes. Les nobles seuls ont le droit de se vêtir de soie. Ils ne s’habillent richement
que pour aller à la cour ou faire des visites de cérémonie. Les officiers du Gouvernement,
les yakounines en fonction, portent un large pantalon flottant, et remplacent le kirimon
par un pardessus à larges manches, qui ne descend que jusqu’aux hanches, et dont la
coupe ne manque pas d’élégance.
Tout le monde a la même chaussure : des chaussettes en toile, et des sandales en
paille tressée ^ u des socques en bôis, retenus par un cordon dans lequel on engage l’orteil.
Quand les chemins sont boueux, on chausse une simple semelle de bois exhaussée
sur deux planchettes posées de champ. La plus grande partie de l’année, les gens du
peuple ne font usage que des sandales^de paille.
Chacun, en rentrant chez soi ou en se présentant dans une maison étrangère, ôte ses
socques ou ses sandales et lés laisse sur le seuil.
Les planchers des habitation| japonaises sont constamment recouverts de nattes.
Comme elles sont toutes de la même grandeur, à ce point que l’on a fait de la natte
une mesure courante, on n’a jamais de difficulté à les placer dans un appartement. Elles
ont uniformément six pieds trois pouces de long, trois pieds deux pouces de large, et une
épaisseur de quatre pouces. Elles sont faites de paille de riz fort soigneusement tressée. En
les.combinant avec les rainures pratiquées dans le plancher et avec les châssis à coulisses
qui doivent former les cloisons des chambres, le Japonais subdivise son habitation en
pièces .plus ou moins grandes et de dimensions toujours régulières, et modifie, quand il
lui plaît, cette distribution, sans qu’il lui en coûte beaucoup de peine et sans jamais
s’écarter des lois de la symétrie.
La natte dispense dé tout autre mobilier. C’est le: matelas sur lequel le Japonais passe
la niiit,-.enveloppé d’une ample robe de chambre et d’une, grande couverture ouatée, et
la ’tête'reposant sur un.petit socle de bois, rembourré c’est la nappe où il étale les
ustensiles de laque et de porcelaine dont il fait usage dans. sès repas ;:c’est le tapis que
foulent les pieds nus de ses enfants ; c’est le divan où, accroupi sur ses talons, il invite