Le store, tressé à claire-voie, lui permet de tout observer sans être vu. Aussi loin que
s’étendent ses regards, ils ne rencontrent que des têtes prosternées devant son invisible
majesté. Une seule se dresse encore au-dessus de l’escalier du temple, mais celle-là est
couronnée de la haute toque d’or, royal insigne du chef temporel de l’empire. Et cependant,
lui aussi, le puissant souverain dont le poiivoir ne connaît plus de résistance, lorsqu’il
a franchi le dernier degré, il s’incline, s’affaisse lentement sur lui-même, tombe à genoux,
étend les bras en avant vers le seuil de la salle du trône et courbe son front jusqu’à terre.
Dès ce moment, la cérémonie de l’entrevue est accomplie, le but de la solennité est
atteint : le Siogoun s’est prosterné ostensiblement aux pieds du Mikado.
Mais, dira-t-on, quel intérêt pouvait avoir Minamoto Yémitz à venir s’humilier au
temple du d’aïri? Ne s’exposait-il pas à compromettre, par cette démarche imprudente,
&