
de velours, ornées de noeuds en cordonnet de soie encadrant des oiseaux artificiels,
forment les parois et les portières des salles de réunion. Aucun meuble n’en altère l’élégante
simplicité ; seulement on distingue, dans les angles, ici un aquarium en porcelaine,
surmonté d’arbustes vivaces et de fleurs naturelles, assortis et arrangés de façon à
rivaliser avec le plus savant tableau ; là, un cabinet incrusté de nacre, ou une étagère
chargée des volumineuses anthologies poétiques du vieil empire, dont l’une fut imprimée
sur des feuilles d’or. Une odeur de bois précieux, de fines nattes, de fraîches étoffes, se
mêle à l’air pur qui pénètre de tous côtés par les châssis ouverts. Les jeunes filles
du palais apportent le thé d’Oudsji et les sucreries du réfectoire de l’impératrice. Celle-ci,
SUIVANTES DES DAMES DE LA COUR, A KIOTO.
la Kisaki, l aitière dominatrice des douze autres épouses légitimes du Mikado et de la
tourbe de ses concubines, est accroupie, dans un fier isolement, au haut des marches
d’une vastq, estrade, qui domine toute la salle. Les dames d’honneur et les suivantes,
accroupies ’ou agenouillées derrière, elle, à une respectueuse distance, composent, au
pied de6 coulisses, des groupes qui produisent l’effet de plates-bandes de fleurs, car
chaque groupe, selon sa position hiérarchique, a son costume et ses couleurs réglementaires.
Quant à l’impératrice,' lés plis de ses vêtements sont jetés et arrondis avec tant d’art
autour de sa personne, qu’ils l’environnent 'comme d’une éblouissante corolle de