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femmes et enfants, qu’il a traités pendant ces cinq années, ¿élève à seize mille six
cents personnes, sans »compter les malades de l’hôpital qu’il dirigeait. Depuis son arrivée
jusqu’à son départ, il a été constamment entouré de quarante à cinquante élèves
en médecine, accourus de diverses provinces de l’Empire. 11 a remis son oeuvre aux
soins dé son digne successeur, le docteur Bauduin; et, de.retour à la Haye, il vient
de publier, le résultat de ses observations - et ' le récit de ses travaux, en un fort bel
quvrage, qui enrichit de deux volumes pleins du plus sérieux intérêt - la littérature des
mémoires originaux sur le Japon.
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CONVOI FUNÈBRE.
C H A P IT R E XXXI
L ’ÉCOLE DE CONFUCÎUS, A YÉDO
Les écoles supérieures qui composent l’Université de Yédo sont peut-être le seul
terrain neutre, où les fils de la noblesse japonaise se rencontrent journellement et
vivent en commun avec des jeunes gens de la bourgeoisie.
La séparation des rangs n’en existe pas moins entre eux dans toute sa sévérité.
Leurs études diffèrent aussi, quant à leur but et à leur objet. Elles ne doivent donner
aux jeunes gentilshommes qu’une certaine culture classique, basée sur les livres des
philosophes chinois ; elles ouvrent aux élèyps appartenant à la bourgeoisie la carrière
des professions libérales, telles que l’enseignement des langues et l’exercice de la médecine,
ou elles les préparent aux emplois d’interprètes, de greffiers et d’ingénieurs à là
■solde du gouvernement. * ja] I
L’Université de Yédo n ’est pas seulement placée sous l’invocation de Confucius, elle
couvre de son patronage les doctrines du philosophe chinois, elle les répand dans les
classes lettrées de la société japonaise.» Cette action ne s’exerce point sous la forme d’une'
propagande agressive, ouvertement hostile aux cultes établis. Elle ménage les institutions
existantes, mais elle détruit les croyances qui en étaient l’âme. J ’ai entendu dire à un
interprète de Yédo : « Les élèves de notre université ne croient plus à rien, » et je connais
un fonctionnaire du Castel qui, dans un diner diplomatique, déclara gracieusement
que les gens comme il faut de ¿bn pays étaient tout à fait à la hauteur des nôtres, au point
de vue de la religion.