
une cavalcade d’officiers supérieurs, costumés, pour la plupart, selon les modes de là cour
de Iiioto. - .. .
Tout à coup deux monstres terribles apparaissent. Ils ont la face d un tigre et les
cornes d’un taureau. Leur croupe énorme s’élève au-dessus des casques des hommes
d’armes qui les environnent. Peut-être rappellent-ils, sous une forme fantastique, le souvenir
de ces tigres qui, dans la campagne de Corée, causèrent tant d’ennuis aux soldats de
Théroïque mère cTHatchiman.
C’est à ce groupe quese rattache l’exhibition des armes antiques de l’arsenal de San-
noô : lances à hallebardes, sabres à deux mains, arcs, flèches, éventails de guerre et enseigiies
de commandement.
Peu à peu cependant cette exposition perd son caractère belliqueux, et 1 on voit defiler,
sous dès bannières couvertes de signes hièrographiques, les prêtres elles coskeis chargés
des mikosis, des vases'du sanctuaire et de tout le mobilier du temple et de ses dépendances.
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Une autre troupe de coskeis balance, au bout de longues perches, des lanternes de
papier formant un gracieux assemblage de transparents variés. On reconnaît dans le nombre
les armes du quartier de Sin-Yosiwara, et voici le bouquet de la fête !
Les - sept plus belles dames de cette partie réservée de la capitale s’avancent majestueusement
l’une après. l’autre dans leur costume de parade. Chacune est: accompagnée de sa
fille de chambre et d’un coskei porteur d’un haut et ample parasol de soie destiné à protéger
la belle contre les rayons du soleil.
Elle est coiffée !en cheveux, dont l’orgueilleux édifice à deux ou trois etages exige lë
soutien de larges peignes entrelacés de crêpe et renforcés de toute une aureole de gigantesques
épingles en écaille blonde. '. . .
Sa figure resplendit deTéclat des plus savantes préparations cosmétiques.' ,
Sa toilette permet de compter le nombre de ses robes, grâce aux cinq ou six collets,, si
ce n’ëst plus, que celles-ci étalent sur sa poitrine.
Un ample kirimon les recouvre, et même il balayerait la terre, s’il n ’était quelque peu
relevé, de manière à bouffer sur la taille, au moyen d’une énorme ceinture composée
d’une pièce entière de soie ou de velours.. .
Enfin la coquette a .eu soin d’adopter pour ce jour de gloire la haute chaussure à planchettes,'
qui ajoute, sans qu’il y paraisse, quelques centimètres à sa noble stature:
Àusürplüs, les sept figurantes sont toutes bien connues du peuple. A leur passage, il les
désigne par leurs noms, et ces noms sont brodés sur leur riche costume de parade. Celle-ci,
c’est la dame à l’éventail de guerre : elle l’étale sur sa grande ceinture de velours, et-elle y
ajoute comme agréments quatre coqs de divers plumage, dont deux tout blancs, brodes en
relief sur les pans et sur les larges manches de son kirimon ; les plumes de soie de leur queue
flottent gracieusement en l’air à chaque mouvement de la belle. La seconde est la dame
aux poissons d’or : elle en porte un de chaque coté de sa,robe, sur un fond de vagues et
d’écume en fil d’argent; les broderies accessoires représentent de petits enfants qui jouent
avec des rubans de toutes sortes de couleurs voltigeant librement sur le kirimon.