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LE JEU DU RENARD.
CHAPITRE LIII
0 D J I - I N À R I
Parmi les retraites de la banlieue du Nord qui unissent au plus haut degré l’utile à
l’agréable, le sacré au profane; il n’en est aucune qui l’emporte sur les jardins d Odji,
dans ¡l’estime de la population citadine. Ils sont situés à l’ouverture d’une gorge de montagnes,
d’où une petite rivière s’échappe en cascades, et serpente avec grâce dans ta vallée.
C’est au-dessus de ses ondes limpides que s’élèvent et se prolongent les galeries et les
pavillons de-la maison de thé, en sorte que Ton y jouit à la fois de la fraîcheur de l’eau et
de l’ombre des grands arbres qui entourent l’établissement. Les salles d’hôtes, les vérandas,
les nattes, les châssis sont entretenus dans un état d’éblouissante propreté. Le service-
se distingue par l’élégance et la simplicité. Des souvenirs historiques s’attachent à divers
lieux de la contrée. Un château de chasse des Siogouns occupait autrefois le sommet d’une
colline du voisinage, d’où Ton jouit d’une vue très-étendue sur les campagnes arrosées par
le Sumidagawa. L’on montre un peu plus loin, dans une étroite vallée, un temple
consacré à Iÿéyas, qui en fut le fondateur, et une source miraculeuse qui tombe d’une