
Et quoi de plus charmant que de voir un autre morceau de papier s’échapper de
ses mains sous la forme d’un papillon, qui bientôt voltige tout autour de sa tête et
qu’il semble à chaque instant sur le point de saisir ! L’insecte brave ses efforts, se pose
même sur l’éventail qui le menace, et s’envole enfin sur un bouquet de fleurs. Un instant
après il en sort, accompagné d’un autre papillon, et tous les deux s’élèvent et se
bercent dans les airs, descendent, remontent, se poursuivent, lorsque soudain le jongleur
les attrape dans une boite dont il se hâte de fermer le couvercle. Mais aussitôt qu’il le
soulève, les deux prisonniers s’échappent, et la lutte recommence avec une nouvelle ar-
1IANSE DES PRÊTRES DE FOUNAUAS.
deur. Enfin il saisit de .sa main les deux papillons à la fois, il s’approche triomphant
pour les montrer aux spectateurs, et quand il entr’ouvre ses doigts, il n’en sort plus qu’un
léger nuage de poudre d’or.
Ce tour est, avec raison, l’un de ceux qui excitent au plus haut degré l’enthousiasme
du public. Les Japonais toutefois ne connaissent pas les applaudissements frénétiques :
tenant de la main droite leur éventail fermé, ils en frappent plus ou moins vivement le
plat de la main gauche, en accompagnant ce geste d’un léger cri de satisfaction.
On dirait qu’à Yédo les lauriers des comédiens et des jongleurs empêchent les
bonzes de dormir. Dans quelques temples du culte Kami, les prêtres ont érigé dés théà