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C H A P IT R E XV
UNE EXCURS ION A K A N A S AWA
L’été au Japon présente rarement une longue succession de beaux jours. Pendant les
mois de juin et de juillet, des pluies, parfois torrentielles, alternent avec des chaleurs
accablantes. Je n’ai pas remarqué que les orages fussent fréquents ni particulièrement
dangereux. Le plus souvent je les voyais se former autour du Fousi-yama et s’avancer
sur la baie avec une apparence menaçante ; mais, après deux ou trois coups de tonnerre,
ils ne tardaient pas à prendre la direction de la haute mer, en laissant derrière eux de
brillants arcs-en-ciel et bientôt un azur de la plus grande pureté. Je n’ai jamais été
témoin du spectacle de ces trombes effrayantes connues sous le nom de typhons dans les
parages de l’extrème Orient. Les tremblements de terre, auxquels le Japon est fort exposé,
se sont succédé, pendant la saison chaude, dans la proportion de deux par trimestre, en
moyenne, mais ils n’ont pas causé de désastre.
La fin de juin et la première quinzaine de juillet furent le temps le plus calme que
j aie passé au Japon. Aucun événement ne vint troubler la tranquillité dont nous jouissions