
classe; mais les yaskis d’hattamotos y abondent aux environs du fossé qui forme là limite
entre ces arrondissements et le quartier de la garde.
Les habitations d’artisans sont agglomérées à l’Ouest, et fréquemment séparées des résidences
militaires par des places d’armes ou des champs de courses. Sur toute l’étendue
de leur extrême zone occidentale, ces quartiers populaires se confondent avec la banlieue
et en revêtent le caractère essentiellement agreste.
Quant aux arrondissements du Nord, je les divise en deux groupés ayant chacun sa physionomie,
son cachet distinctif : d’un côté, vers les rives de l’Ogawa, les deux Asaksa, dont
je parlerai plus tard, quartiers d’opulentes bonzeries et de lieux de plaisir; et de l’autre,
cinq grandes agglomérations de rues et de quartiers populaires entrecoupés de places publiques,
de nombreux palais de première classe ou de yaskis d’un ordre inférieur, ainsi que
d’énormes bonzeries, telles que le Tohiéïsan, qui appartient au Taïkoun, et laRoksa-mià,
consacrée au culte Kami ou plutôt au Robou-sinto, qui est un mélange de l’ancienne religion
avec les cérémonies du bouddhisme.
Voici les noms de ces cinq arrondissements :
XXI. Otowa,
XXII. Koïskawa,
XXIII. Komakoumé,
XXIV. Hondjo-yousima.
et XXV. Staïa, ou Okasa-staïa.
En les parcourant dans la direction de l’Ouest à l’Est, on les voit, pour ainsi dire, se
transformer graduellement et présenter le tableau successif de toutes les phases de la vie sociale
de Yédo : à leur extrémité occidentale, des rizières, des vergers, des jardins, une population
vouée à la culture des céréales, des légumes, des fruits et des fleiirs; puis les rues,
les ateliers, les boutiques d’une foule d’artisans et de petits industriels; ensuite des
champs de foire, des résidences aristocratiques, des parcs, des bonzeries, des jardins publics,
et enfin, depuis Staïa jusqu’au fleuve, plus rien que des jardins, des temples et des
maisons de thé.
. 3 Chacune des bonzeries de la ville de Yédo, ou peu s’en faut, a sa mafsouri ou fête patronale
annuelle. Il en.est cependant, parmi les plus grandes, qui ne la célèbrent que tous
les deux ans. La plupart de ceà solennités n’intéressent que l’arrondissement, le quartier,
la-rue ou. le petit, groupe de fidèlès qui contribuent à l’entretien de la bonzerie. Mais
il y à de -notables exceptions, des matsouris en faveur dans toute une pa rtie de la ville, telle
queleHondjo ou la Cité, et même quelques-unes qui jouissent, dans la ville entière, de là
popularité la plus illimitée.
Les matsouris de Yédo, comme on peut aisément le comprendre, sont loin d’avoir
conservé l’élévation patriotique et la noble simplicité qui distinguaient ces fêtes dans les
temps de la splendeur du culte national des Kamis.
Le sens mythique delà solennité s’est perdu, sa signification morale est,tombée dans
f oubli. Les foires et les réjouissances, qui n’étaient que t ’accessoire de la fêté, én sont de^
venues Pobjet principal, ou plutôl l’unique intérêt. C’est ainsi que certaines : fêtes reli