
Enfin l’oeuvre politique de Gonghensama fut: consommée par un acte audacieux, qui
devait.avoir pour effet de développer rapidement.sa résidence et d’opposer à la..vieille
noblesse féodale, vassale du Mikado,, toute une nouvelle caste privilégiée, une noblesse
militaire, sans territoire, vouée exclusivement au service de la dynastie naissante et ne
vivant que de la solde et des faveurs du souverain.
II ATTA MOTOS DE YÉDO.
11 anoblit donc, d’un seul coup, et dota, modestement il est vrai, 80,000 de ses partisans.
Telle a été l’origine de cette nombreuse classe de petits officiers ou fonctionnaires
de Yédo, auxquels on donne le nom d’Hattamotos.
Le fondateur du pouvoir taïkounal a eu soin de déployer sur sa résidence l’étendard
national de l’Empire du Soleil levant. Mais, en sa qualité de chef du clan des Tokoungawa,
il fit adopter à toutes les branches de sa famille des armoiries qui consacraient le souvenir
‘ldfylus glorieux de son ambitieqse carrière. Les corps de troupes qu’il commandait dans la
bataille de Sékigahara avaient reçu de sa part l’ordre d’arborer sur leurs bannières un signe
commun de reconnaissance, trois feuilles de mauve étalées de manière à se rencontrer par
la pointe. Ce modeste emblème les conduisit à la victoire. Nous le voyons encore figurer
aujourd’hui non-seulement sur les livrées du Kokoushi de Kwanto, mais parmi les autres
armes des divers princes du même sang, tels que ceux de Sounsiou, d’Owari, de Ksiou,
de Mito, d’Etsizen et d’Aïdzou.
Fidé-Tada, fils et successeur de Gonghensama, voulant retenir autant que possible
dans sa descendance directe le pouvoir qu’il avait hérité, institua pour ses trois fils trois
fiefs spéciaux, dont l’investiture, soit de l’un soit de l’autre, pouvait seule frayer l’accès au
trône. On les appelle les fiefs des Gosankés. Ils sont désignés, chacun en particulier, par
le nom de l’une des riches provinces dont ils furent dotés, savoir : les provinces d’Owari,
de Ksiou et de Mito, et ils revêtent leurs tenanciers du titre de Dono : Owari-dono,
Gosanké d’Owari ; Kii ou Ksiou-dono, Gosanké de Ksiou ; Mito-dono, Gosanké de Mito.
A son tour, le troisième successeur d’Iyéyas, désirant assurer à ses descendants la
possession du trône, dans le cas où les familles Gosankés viendraient à s’éleindre, fonda
pour ses trois fils les trois fiefs Gosankios, munis, mais en second ordre, des mêmes titres
et des mêmes droits que les précédents.
Les Gosankios sont : Stotsbashi-dono, Taïasou-dono et Shimidsou-dono. Ce dernier
fief est rentré, par extinction, dans le domaine immédiat des princes de Kwanto.
La famille de Stotsbashi s’était également éteinte, mais le fief fut relevé en faveur d’un
cadet de Mito.
En 1853, la famille des princes de Ksiou avait donné à l’Empire une série non interrompue
de Taïkouns : le cinquième d’entre eux, celui qui admit alors dans les eaux du
golfe de Yédo l’escadre du commodore Perry, ne survécut pas, l’année suivante, au retour
de la mission américaine. On a lieu de croire aussi qu’en 1858 le Taïkoun, avec lequel
lord Elgin fut censé entrer en négociations, n ’existait plus au moment où ses délégués
apposaient, son sceau et leur signature au traité britannique. J ’ai entendu des Japonais
exprimer de mystérieuses inquiétudes au sujet du jeune prince qui occupait le trône pendant
mon séjour au Japon : « Il n’y a eu, disaient-ils, depuis longtemps que des Taïkouns
de la dynastie de Ksiou, et il est à regretter que l’on n’en copipte aucun dans la famille *âe