
Tengou à l’indigo ; les renards sont blancs, ou bruns, ou dorés ; un attribut qu’on leur
donne volontiers, est une clef d’or qu’ils portent à la gueule.
Plusieurs industries intéressantes se rattachent à celle des sculpteurs ébénistes. Les
cadres, de cloisons mobiles et de paravents doivent être garnis de grands dessins à l’encre
de Chine, tracés en quelques coups de pinceau, ou de groupes d’arbres et de fleurs au
brillant coloris, ou enfin de peintures d’oiseaux réputés pour la richesse de leur plumage.
Tout cela se fait en fabrique, mais à la main. On n’imprime que les papiers destinés
à tapisser des murs ou des boiseries. Les brodeuses fournissent pour les châssis faisant
l’office de stores ou d’écrans de charmants ouvrages, où la soie, asservie au patient
travail de l’aiguille, reproduit tour à tour, selon le choix des sujets, le tissu lustré des
feuilles, le duvet velouté des oiseaux, la pelisse touffue des quadrupèdes et les écailles
éclatantes des poissons. Enfin les tresseuses de soie ajoutent au luxe des boiseries et des
tentures de salon une savante ornementation de guirlandes et de noeuds de diverses
couleurs, surmontés de groupes de fleurs et d’oiseaux.
Les tresses elles broderies s’appliquent aux pièces damassées, aux lourdes étoffes brochées
d’or et d’argent, dont on fait des manteaux de cour et de longues robes traînantes.
Souvent aussi des crêpes et des gazes d’une extrême finesse sont rehaussés d’ornements
à l’aiguille, du goût le plus sobre et le plus pur.
L’obi, ceinture que portent toutes les Japonaises adultes, mariées ou non mariées, à
l’exception des dames de familles princières, est la pièce du vêtëment féminin'qui présente
le plus de variété, selon le goût et 1^ fantaisie des personnes : tantôt l’obi affecte
une grande simplicité, tantôt il sé distingue par la richesse de l’étoffe où le luxe des broderies.
Il e$t généralement assez large pour remplir à la fois l’office de Ceinture et celui
de corset. On l’enroule autour du corps comme une ligature, et on l’assujettit derrière le
dos par un ingénieux entrelacement de l’extrémité de la pièce. 11 en résulte une sorte
de noeud, large, aplati, retombant carrément sur les hanches, ou bouffant et flottant
avec une certaine négligence. Une femme devenue veuve, et décidée à ne pas se remarier,
noue 1 obi sur le devant de sa robe. Chaque femme, après sa mort, étant revêtue de
son costume d apparat, 1 obi est ramené sur la robe à la manière de la ceinture des
veuves ; puis on le ferme de deux noeuds étroitement serrés et comme indissolubles.
Ce n est pas chose facile que de pénétrer dans les ateliers japonais, surtout sous la
surveillance d une escouade de yakounines. Malgré les promesses de leurs chefs, je n’ai
pu voir ni teinturerie, ni manufacture de riches étoffes de soie, ni fabriqué de papier. En •
revanche, j ai toujours trouvé lès magasins de vente en gros ou en détail accessibles jus-
ques et y compris l’arrière-boutique ; et il ne faut pas dédaigner d’y pénétrer, car le marchand
japonais ne sacrifie point à la montre : loin de faire étalage de ce qu’il a de plus
beau, il aime à le tenir en réserve, comme s’il voulait laisser aux amateurs tout le charme
de la découverte. Ainsi pour se faire une idée, je ne dirai pas complète mais approxi