
LE CULTE DES KAMIS. 135
place sur ses autels le miroir d’izanarni, et quelquefois au seuil de ses bonzeries, à droite et
à gauche du portail, le chien mythologique taillé dans le granit et monté sur un socle
orné de gros caractères chinois.
Ce qui prouve bien que les objets dont il vient d’être question se sont introduits tardivement
dans le culte Kami, c’est la circonstance, remarquable à tous égards, que cette
religion, originairement, n’avait pas de sacerdoce.
Les mias n’étaient d’abord, on l’a vu, que des chapelles commémoratives élevées en
rhonneur des héros nationaux, comme en Suisse la chapelle de Tell au bord du lac des
COSTUME DE PRÊTRES DU CULTE KAMI : BÉNÉDICTION D’AMULETTES.
Quatre-Cantons. Le seigneur de la contrée favorisée d’un pareil monument veillait à sa
conservation ; mais auQjjn prêtre ne desservait l’autel du Kami, aucune caste privilégiée ne
s’interposait entre l’adorateur et l’objet de son pietfx hommage. D’ailleurs l’acte d’adoration
qui s’accomplissait devant le miroir d’Izanami, ne s’arrêtait pas au Kami de la chapelle
commémorative, mais remontait aux dieux dont le Kami était 1 intermédiaire. Ainsi la
chapelle était ouverte à tout le monde, abandonnée en toute liberté .à l’usage des ado-
teurs, et le culte dépourvu de tout cérémonial.
Cet état de choses ne s?est pas maintenu dans son intégrité. Des cadets de famille
furent préposés à la surveillance, à la garde, puis au service du lieu sacré. Le culte