
aveugle des bandes de misérables. C’est à eux que s’adressent, pour leur oeuvre de
sang, les mystérieux racoleurs qui se font les instruments des vengeances de famille ou
des haines politiques de la noblesse japonaise. Comme certaines rues aux environs de
la Tour de Londres, le faubourg de Sinagawa est abandonné par la police pendant la
plus grande partie de la nuit. Les femmes elles-mêmes descendent sur le Tokaïdo, et
assaillent les voyageurs attardés, pour les entraîner dans les hôtelleries qu’elles desservent.
Les lonines ont si bien le sentiment de l’abjection dans laquelle ils vivent que, lors-
qu ils sortent de leur gîte, ils prennent ordinairement la précaution de se cacher la ligure
sous un grand chapeau à bords rabattus, ou au moyen d’une pièce de crêpé dont ils
s’enveloppent la tête de manière à ne laisser voir que leurs yeux. C’est dans leur
voisinage, sur les hauteurs du quartier de Takanawa, que le gouvernement, japonais a
établi le siège des légations étrangères. U V E E IV
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LES QUARTIERS DU MIDI ET LE CASTEL