
trionale, entre les eaux de la mer de Chine, ou, plus exactement, du détroit de Corée,
sur les côtes occidentales dû Japon, et les eaux du Grand Océan, qui baignent les côtes
méridionales et orientales de ce même archipel.
On peut admettre que les trois grandes îles de Nippon, de Kiousiou et de Sikoff ne
formaient anciennement qu’une seule terre. Leur existence séparée serait due à une rup-
lure des digues naturelles de la côte occidentale, à une invasion des eaux de la mer chinoise,
au point où se trouve actuellement Simonoséki. C’est ainsi, pour faire une comparaison,
que l’Afrique parait avoir été détachée du continent européen par une irruption des
eaux de l’Atlantique dans le bassin de la Méditerranée, au détroit de Gibraltar. Et si Ion
se représente la Méditerranée comme unie d’un côté à l’Atlantique par le canal de Gibraltar,
et de l’autre à l’Océan indien par le canal de la mer Rouge, on aura en grand 1 image
de la mer intérieure du Japon, qui communique à l’ouest avec la mer de Chine, par
le passage de Van der Capellen ou de Simonoséki, et au sud-est avec le Grand Océan
par le canal de Boungo, entre Kiousiou et Sikoff,, comme aussi, plus loin, par un second
passage, celui de Ivino, entre Sikoff et le promontoire d’idsoumo sur la terre de Nippon.
La Méditerranée japonaise tout entière est parfois désignée sous le nom de Souwonada
ou mer de Souwo.
On estime que cette masse d’eau mesure, dans sa plus grande longueur, de 1 ouest
au nord-est, c’est-à-dire de Simonoséki au fond du golfe d’Osaka, une étendue de
250; milles. Selon M. R; Lindau, «darSouwonada des Japonais, située entre les 33e et
35* parallèles de latitude Nord et les 131e et 136e degrés dé longitude Est, a 400 kilomètres
de longueur. »
. Sur lés xCÔtés> méridionales de la grande île de Nippon, qui forment un vaste demi-
cercle irrégulier mais non interrompu, s’étendant de la pointe de Simonoséki au cap
d’Idsoùmoy. la;Souwonada baignedes terres de dix provinces, lesquelles se succèdent dans
l’ordre suivant, en commençant à l’ouest :
. Nàgato, — Soüwô, Aki; ^ Bingo, —- Bitsioii, — Bidzen, — A rima, — Setsou-,
ldsoumi,-r- et Ksiou.
Chacune de; ces ; provinces contient une. ou plusieurs seigneuries appartenant à des
princès féodaux, qui jouissent dùme large indépendance et perçoivent généralement de
leurs terres un revenu considérable. C’est ainsi, pour citer quelques exemples, que la famille
des princes de Ksiou retire de ses domaines patrimoniaux un revenu annuel équivalant
à la somme de 8,880,000 francs; le prince d’Aki, un revenu de 6,976,000 francs; le
prince de Nagato, 5,904,000 francs; le prince de Bidzen, 4,960,000 trancs.
Sur les îles dé Kiousiou et de Sikoff, qui sont, après celles de Nippon et de Yéso, les
plus grandes terres du Japon, la Souwonada baigne les côtes septentrionales de deux provinces
de Kiousiou, savoir : Boudzen et Boungo, et de trois provinces de Sikoff, nommées
Iyo, Sànouki et Awa.
Enfin, de même que l’on divise en plusieurs bassins la Méditerranée européenne, les
Japonais en ont distingué cinq dans leur propre Méditerranée et leur ont. donné les
noms des provinces les plus importantes qui les-dominent ; en sorte que la mer intérieure
porte cinq noms différents, , dans son développement longitudinal de l’ouest à l’est, savoir
:
Souwonada, lyonada, Bingonada, Arimanada et Idsouminada, ce qui signifie donc
la mer ou le bassin des provinces de Souwo (sur Nippon), d’Iyo (sur Sikoff), de Bingo,
d’Arima et d’Idsoumi (sur Nippon).
Après avoir franchi ..tout le bassin de Souwo, nous jetâmes l’ancre à dix heures du
soir dans une baie de l’île appelée Yagosima, à l’entrée de l’Iyonada.
Ce mouillage ne me laisse que le souvenir confus de l’aspect de quelques montagnes
semblables à celles de la forêt Noire, surgissant dans les ombres de la nuit, sous un ciel
nuageux; et le lendemain, 23 avril, la corvette avant leyé l’ancre avant le jour, nous
avions déjà gagné le large lorsque je me réveillai.
Il soufflait une légère brise du nord; le temps était parfaitement pur; la journée
demeura fraîche et claire, excellente pour jouir de l’aspect du pays. Je l’ai passée, sauf
les heures des repas, tout entière sur la dunette, tantôt observant à mes pieds, sur le
pont où la batterie s’étale à ciel ouvert, les manoeuvres des matelots et les exercices militaires
des soldats de-marine; tantôt contemplant, à ma droite, et à ma gauche, le spectacle de