
goupillon, deux personnages masqués de têtes de chiens de la Corée, ainsi que toute la
troupe des prêtres et des valets employés à la parade des mikosis, des meubles et des ustensiles
du temple et de ses dépendances.
Quand le cortège a parcouru toutes ses stations extérieures, il rentre au lieu sacré, et
les bûchers ¿’éteignent. La foule se disperse dans les restaurants de la foire et sur les chemins
de la ville ; l’ombre et le silence reprennent .possession de la forêt, et les oiseaux, à
leur touri Centrent peu à peu dans leurs asilés.
Le vingt-quatrième jour du huitième mois (septembre-octobre), la confrérie du temple
deTèmmangô, dans le Hondjo, dont la purification a lieu le vingt-cinquième jour du second
mois, exhibe et promène dans les rues principales de Yédo l’image de son dieu, installée sur
un chariot traîné par un buffle; Les principaux officiers des familles qui protègent cette
bonzeriè et les prêtres qui la desservent précèdent et suivent le char, accompagnés de
coulies qui portent les coffrets et les paniers renfermant les ustensiles et les autres objets
sacrés du temple.
Le Tohiéïsan célèbre sa procession annuelle le deuxième jour du dixième mois (décembre-
janvier). Les bonzes, à leur retour, font lecture au peuple de certains fragments des livres
saints; ils lui servent à boire du thé préparé et bénit de leurs mains, et lui ouvrent libéralement
les jardins et le bois sacré qui font partie des dépendances du couvent. Le septième
jour est consacré à des pantomimes sur des sujets tirés de l’ancienne histoire du Nippon.
Dans la grande procession bisannuelle du temple de Kanda-Miôdjin, qui est placé sous
l’invocation de Kanda, patron de Yédo, il ÿ a toute une cavalcade de personnages historiques,
parmi lesquels on distingue Taïkosama.
Pour donner plus de relief encore à la parade, les bonzes y invitent un certain nombre
de courtisanes, qui figurent au cortège, portées dans d’élégants palanquins.
Le char du saint de Miôdjin est traîné par deux buffles et par un nombre illimité de
fidèles, volontairement attelés aux cordes de paille du sacré véhicule. A quelques pas en
arrière de eelüi-ci, on porte sur un plateau la tête hideuse et colossale du démon dont le
saint a triomphé. Les bonnes gens du peuple en Contemplent avec effroi les cornes gigan-:
tesquesj là crinière ébouriffée; ils se montrent les uns aux autres ses yeux sanglants, sa.
peau d’écarlate, son horrible mâchoire. Pour ajouter à l’effet du spectacle, des bonzes, à
quelques pas en arrière, sonnent de la conquè et en tirent de lugubres hurlements. Un
peu plus loin, l’on exhibe la hache énorme au moyen de laquelle le héros victorieux fit
tomber la tête du monstre.
Mais toutes les merveilles réunies; de 1a. procession de Miôdjin pâlissent devant les
splendeurs de la fête que donnent annuellement les prêtres du temple de Sannoô, consacré
à la. mémoire' de Zinmou-, le fondateur de l’empire du grand Nippon. C’est la plus
imposante des matsouris de Yédo. Elle a lieu le quinzième jour du sixième mois.
Tengou, lé fidèle portier et messager des dieux, ouvre la marche. Paré de son plus
beau costume de héraut céleste, il déploie à demi une paire de grandes ailes aux couleurs
de l’iris. Son air souriant, ses yeux malins, son teint cramoisi, son nez d’une longuëur
démesurée, disposent le peuplé à la gaieté et assurent au cortège l’accueil le plus sympa