
des.temples les plus en vogue, aussi bien que dans les retraites des jardins publics, nous
trouvâmes lé même accueil, à la fois plein dé bienveillance et de discrète curiosité,
ftî Nos yakounines, de leur côté, déployaient une amabilité si peu commune et se relâchaient
si visiblerhent de la rigidité de leur première consigne, que nous ne pûmes nous
empêcher de leur faire part de nos doutes sur la réalité des dangers dont leur gouvèr-
nenient nous avait entretenus. Ils déclarèrent cependant que la situation n ’avait rien
perdu de sa gravité, mais que l’on paraissait plus tranquille à Yédo depuis le départ des
princes, et qu’en tout cas, les rues de la capitale étaient parfaitement sûres jusqu’au
coucher du soleil.
Notre résidence maritime nous fournit naturellement l’occasion de faire ample connaissance
avec lès pêcheurs de la baie. Ils constituent, si l’on en excepte les yétas, la
classe la plus infime de la population de Yédo. Elle est disséminée sur l’immense périmètre
des faubourgs méridionaux de la Cité et du Hondjo. Les barques innombrables
qui font la pêche au large, au delà des forts détachés, viennent, au retour, s’amarrer le
long des îles et des quais situés à l’embouchure de l’Ogawa.
Aux heures de la maréë basse, le retrait de l’eau laisse à découvert des quartiers de
rocs èf dés têtes dé pilotis tout autour des cinq forts. Les bateaux qui profitent du reflux
pour sortir de la baie déposent sur ces points mis à sec une partie^ de leur équipage, des