
tent au moins en deux hu trois éventails que le visiteur apporte, selon l ’usage, dans une 5
boîte de laque entourée de cordons de «oiè-; mais quelles que puissent être la nature
et la valeur du présent principal, il Raccompagne d’un .¡cornet de papier contenant uh
môrceàu séçhé de la. chair »dû coquillage nommé awabi, ou du siebi, poisson des plus
vulgaires ; et cette manifestation.est un pieux hommage rendu à la frugalité des antiques
moeurs nationales. D’autre part, la famille qui reçoit la visite y répond par une petite
collation composée de saki, de . pain de riz et d’oranges mandarines. -La langouste (joue
aussi un rôle important dans l’échange des étrennesv Chaque ménage en conserve religieusement
une jusqu’à, l’année suivante : toutefois, quand il le faut, on la .réduit en
poudre pour la consommer, car elle est efficace contre certaines maladies-.
La seconde des Go-Sékis, la fête des Poupées, a lieu le troisième jour du troisième
mois. Je 1 ai vue à Nagasaki le 20 avril 1863. Elle est consacrée à la jeunesse féminine.
La mère de famille orne de branches de pêchers en fleurs la chambre de parade, et y
fait une exposition des poupées que ses jeunes filles ont reçues à leur naissance. Ce
sont de jolies figures* élégamment costumées, représentant le Mikado, la Kisaki et d’autres
personnages de la cour impériale. On leur offre un festin complet, que les jeunes filles,
quand elles sont en âge de le faire, préparent de leurs propres mains, et vers le soir on
le consomme gaiement avec les amis de la maison.
. -Lé cinquième jour du cinquième mois (juin), une fête d’un caractère_ moins intime,
celle des Bannières, se célèbre en l’honneur des jeunes garçons. Que l’on se figure une
ville comme Yédo, toute pavoisée, dès le matin, de tiges de bambous de la plus haute
taille, surmontées de plumets, ou de houppes de crin, ou de boules de papier doré, et
supportant, les unes une touffe de longues banderoles de papier de couleur flottant au gré du
vent ; les autres, des poissons en paille tressée ou en papier laqué ; le plus grand nombre
enfin, de hautes bannières tendues sur un cadre de roseaux et ornées d’armoiries, de
noms de famille,, de.sentences patriotiques ou de figures héroïques..C’est uh spectacle
charmant, surtoiit lorsqu’on le contemple du haut d’une galerie donnant sur l’une des
grandes rues de la Cite. Les passants paraissent et disparaissent parmi les images des
bannièrës. Les magasins de bronzes exhibent, à l’étalage, 'des casques, dès armures
complètes, des hallebardes gigantesques aux formes fantastiques. Le marchand obséquieux
reçoit ou accompagne sur lé seuil les officiers qui viennent visiter son nouveau choix de
fournitures militaires et commander quelque pièce digne dé figurer parmi les cadeaux de
la journée. Des troupes de jeunes garçons en habits de cérémonie circulent sur la voie
publique, les uns ayant à. la ceinture deux petits sabres semblables à ceux des yàkou-^
nines, d autres portant sur l’épaule un énorme sabre de bois!orné dé couleurs variées
et de beaux rubans de papier ; d’autres encore, chargés dé pètites bannièrès reproduisant
lés sujets favoris de. celles qui tapissent les rues. Â cet égard, le goût du peuple s’est
prononcé tout spécialement pour l’une des figures les plus pittoresques du vieux Nippon,
le brave Shyoki, le chevalier sans peur et sans reproche de la première giierrë dé Corée.
La foule .aime à contempler son visage austère, toujours impassible au seiri du danger :
le vent agite sa barbe et sa longue chevelure, et fait flotter sur sa tête les deux classiques