
CHAPITRE XXI I
LES LÉGATIONS, LE TJOÔDJI
D’après un dicton japonais, il faut, pour être heureux, aller vivre à Yédo.
A ce compte, le bonheur n’est pas chose facile pour les Européens établis au
Japon. A l’époque où je séjournais dans ce pays, les agents diplomatiques jouissaient
seuls du droit de résider au sein de la Capitale des Taïkouns; et deux ou trois années
d’expériehce des conditions attachées à l'exercice de ce privilège, les avaient tou,s
déterminés à transférer leur domicile réel à Yokohama. Ils y rapportaient l’impression
d’avoir été traités à Yédo à peu près comme des prisonniers d© haute distinction,
libres d’aller et de venir dans un certain rayon seulement, et gardés à vüe nuit et jour
avec une sollicitude infatigable. Cependant,"■ malgré le^ inconvénients de cette politique
revêche des autorités japonaises, il faut remarquer en sa faveur qu’elle a eu pour effet
de surexciter au plus haut point l’esprit d’investigation en ajoutant à l’intérêt du champ
d’étude l’attrait du mystère, l’aiguillon des difficultés à vaincrê. Aussi, que de bonnes
découvertes ne trouve-t-on. pas répaiïdues', comme à l’envi, dans les'relations de