
créa une armée permanente, perfectionna l’art des campements, l’utilisa pour discipliner
ses soldats, et ne négligea rien de ce qui pouvait leur faire perdre les habitudes de la vie
domestique : c’est à lui, par exemple, que remonte l’organisation officielle de la plus
honteuse des industries, qui est devenue au Japon'une-institution sociale, réglementée
par le gouvernement.
Yoritomo vint à bout de ses desseins. Il soumit les daïmios qui avaient tenté de se
rendre indépendants et les força de lui prêter le serment de foi et d’hommage, en. sa
qualité de lieutenant du Mikado. Quelques-uns se refusant à lui reconnaître ce titre, il
les extermina avec toute leur famille et confisqua leurs propriétés. Plus d’une fois, exaspéré
par une résistance inattendue, il livra ses ennemis aux plus cruels supplices.
U un autre côté, il ne cessa d’avoir, par ses agents, la main dans les intrigues du daïri.
Il avait commencé sa carrière sous le soixante-seizième Mikado, il la termina sous le
quatre-vingt-troisième; les empereurs qui lui faisaient obstacle furent contraints d’abdiquer.
L’un d’eux prit la tonsure et s’enferma dans un cloître.
C est Sous le quatre-vingt-deuxième Mikado seulement que Yoritomo fut officiellement
revêtu du titre de SiogOun. Il en a exercé, de fait, les fonctions durant vingt ans.
Son fils lui succéda.
LANCIER JAPONAIS (TROUPES DU SIOGOUN).
Il y eut dès lors deux cours distinctes dans l’empire du Japon : celle du Mikado à
Kioto, et celle du Siogoun à Kamakoura.
Dans l'origine le nouveau pouvoir n ’était pas héréditaire. 11 arriva même que des. fils
de Mikados en furent revêtus. Loin de prendre ombrage de ce qui se faisait à Kamakoura,
la cour sacerdotale et littéraire de Kioto y trouvait avec-plaisir toutes sortes de sujets propres
à exercer sa verve railleuse : tantôt c’étaient les grands airs que se donnait la femme