
chinois, qui en a cinq. 11 orne les frises et les chapiteaux de certains temples, ainsi que
des palais du Taïkoun et'des grands daïmios.
Le Tats-maki est la terreur des bonnes gens. Cet immense dragon hante le plus
ordinairement les cavernes du fond de la mer; mais parfois il remonte à la surface, et
s’élançant tout à coup vers le ciel, les perturbations qu’il occasionne dans l’atmosphère
produisent le redoutable phénomène connu sous le nom de typhon.
Enfin, l’on appelle Mooki une tortue ayant la tête du chien et traînant sur ses pas
une longue et large queue de mousses marines flottantes. Il en existe de si vieilles, s’il
faut s’en rapporter à la légende, qu’il a crû sur leur carapace des rochers, des arbres et
des perles.
RAÏDEN, LE DIEU DU TCNNERRE.
Dans les temps de ferveur du bouddhisme, au septième et au huitième siècle, les
bonzes mettaient eux-mêmes la main à l’oeuvre quand il s’agissait de construire un temple
ou de l’orner de tableaux et de statues.
Mais si l’art indigène leur est redevable de quelques progrès, particulièrement dans la
sculpture et l’architecture, on ne saurait dire beaucoup de bien de leurs productions littéraires.
Que l’on se figure^en effet, ce que doivent être des élucubrations monastiques,
en des milliers de volumes, sur le lotus de la Bonne Loi, sur les vingt-huit subdivisions
de la contemplation, sur les douze gloires du Bouddha et les vies miraculeuses des
innombrables ascèles, saints et martyrs de sa religion. Le vrai mérite d’une pareille littérature
c’est d’être absolument illisible en dehors du monde tout à fait à part qui
compose la population des bonzeries, ou qui forme la clientèle régulière de ces établissements.
Il y a pourtant un titre de gloire que l’on ne manque pas de revendiquer, à l’occasion,
en faveur des bonzeries japonaises : deux ou trois d’entre elles ont été anciennement
le foyer de laborieuses recherches et de patients essais qui, n’ayant peut-être
d’autre mobile, dans l’origine, qu’un simple attrait de curiosité, ont fini par aboutir à
des découvertes d’une grande valeur' sociale/
LE TATS-MAKI OU DRAGON DES TYPHONS.
A une époque où l’on ne se servait encore que de caractères chinois pour écrire en
langue japonaise, un lettré de la secte de Youto, nommé Kibiko, imagina d’abréger les
formes compliquées de ces gros caractères carrés, pour les-réduire à quarante-sept éléments
simples, aisés à reconnaître et invariables. Ce syllabaire, dont on fit dès lors usage
pour les notes, les gloses, les explications interlinéaires, se nomme le Katakana.
Mais le bonze Kokaï, qui naquit l’an 7S5 et fut le fondateur de la secte de Singous-
jou, alla plus loin encore dans la voie de la simplification des signes chinois. Il*,en choisit
pareillement quarante-sept,propres à représenter des syllabes japonaises; il les
dépouilla de leur valeur figurative ou métaphorique, leur adapta, parmi les divers styles