
.CH A PITR E XLVll
L E S J O N G L E U R S
Les saltimbanques au service de la Sibaïa forment une corporation indépendante de
la confrérie des comédiens.
Ce sont proprement des jongleurs, des équilibristes, des acrobates, dont il est facile de
se faire une idée, d’après ceux que Ton a vus à Paris pendant l’Exposition universelle. Il y a
peu de c h o s e à dire de leurs exercices, dont les principaux instruments sont le trapèze,, le
cerceau, le bâton, la perche et des échelles de diverses dimensions.
Ce qu’ils font de plus .extraordinaire à Yédo, c’est une série de tours d’équihbre,
opérés au moyen d’un faux nez démesurément long, ou même d’.une perche de bambou,
fixée, je ne sais comment, au milieu de leur figure. L’un des .chefs, par exemple, .se couche
sur le dos,.et fait monter au bout de son nez un enfant qui s’y .tient en équilibre sur
un pied et met un parasol en équilibre sur son propre nez ; non content de cela, le même
homme, sans rien déranger au premier tableau, dresse une jambe en l’air, et un autre enfant,
.appuyant son nez sur la plante du pied de cette jambe, se soulève peu à peu jusqu à