
d affaires, de restauration de mobilier et de réinstallation dé ménage, dans une telle succession
de cérémonies, de formalités, de fêles et de réjouissances, que l’on ferait tout un
volume sur les quatre ou cinq semaines de la fin de janvier et du commencement de février
dans les villes et les campagnes du grand Nippon.
Je me bornerai, sur ce point, à décrire plus tard les scènes dont j ’ai eu l’occasion
d’être témoin oculaire dans mon second séjour à Yédo.
CH A P IT R E XLV
LES CHAMPS DE FOIRE DE YÉDO
Pour abréger le temps qui s’écoule d’une fête à l’autre, le bon peuple de Yédo s’est
créé mille ressources de divertissement et de récréation. Il en est de périodiques et de
permanentes. Il y en a pour le jour et pour la nuit. Les unes s’étalent sur la voie publique ;
d’autres ont pour siège les temples et leurs dépendances ; d’autres encore, des bâtiments
spéciaux, baraques, cirques ou théâtres. La plupart sont à la portée de toutes les bourses.
Même la Sibaïa, qui correspond à notre grand Opéra, est accessible aux gens du peuple,
et n’a cependant jamais reçu ni sollicité le moindre subside, soit de la ville, soit du
gouvernement.
J ’ai cru remarquer, selon les groupes caractéristiques que forment les quartiers de
Yédo, une certaine gradation dans la nature, le goût et la valeur artistique des réjouissances
populaires. Les arrondissements du Midi et de l’Ouest, ainsi que le faubourg de
Foukagawa, ne sont généralement exploités que par des histrions de bas étage ; le Hondjo
a deux fois par an les plus beaux spectacles de lutteurs ; la Cité marchande, sur la rive