
C H A P IT R E XIV
LA D É C A D E N C E D E S MIKA DOS
C’était il y a plus de deux cents ans, sous le règne du troisième Siogoun de la dynastie
d’Iyéyas, l’heureux usurpateur du pouvoir civil et militaire des Mikados : la paix
de l’empire étant assurée, et la domination du Siogoun incontestée, il arriva que celui-ci
fit une visite de courtoisie à son seigneur et maître, l’empereur dépossédé.
Cet étrange événement causa une grande sensation. Les artistes indigènes s’appliquèrent
à retracer les scènes les plus intéressantes du voyage du Siogoun et de son entrevue
avec le Mikado. Le zèle qu’ils ont mis à satisfaire la curiosité de leurs contemporains
nous a légué les documents les plus propres à éclairer toute une époque de
l’histoire du Japon, qui a été récemment l’objët d’appréciations très-contradictoires. Période
,de calme absolu, sans agitations intestines, sans faits saillants à l’extérieur, tout
l’intérêt qu’elle présente se concentre sur la position respective et sur les rapports réciproques
des deux souverains. Les résidents hollandais de la factorerie de Décima, seuls
témoins oculaires de cet état de choses, l’ont caractérisé en des termes impropres ou