
C H A P IT R E V
NO S V O I S I N S
La partie de la ville japonaise de Yokohama que l’on appelle Benten tire son nom
d’une déesse de la mer, qui est adorée dans une île située aufijNord-Ouest de notre résidence.
Avant l’arrivée des Européens, ce lieu sacré n’était entouré que d’une bourgade de
pêçheurs et d’agriculteurs, séparée par un marais de la bourgade non moins modeste de
Yokohama. Aujourd’hui les quais, les rues, les constructions modernes, ont envahi tout
l’espace qui s’étend depuis la base du promontoire du Traité jusqu’à la rivière, dont nous
ne sommes séparés que par une rue de casernes et de corps de garde japonais. Seuh*
l’île de Benten, avec ses dépendances immédiates, n’a subi aucune altération. Elle esl
siluée au fond d’une crique que la rivière s’est creusée à peu de distance de son embouchure
dans la rade de Yokohama. Protégée de tous côtés par un revêtement en blocs de
granit, elle communique avec les rues du bord de la mer par un pont que l’on entrevoit à
peine au milieu des touffes d’arbustes, de bambous et de roseaux qui dans cet endroit
envahissent le canal. Mais c’est sur un autre point, dans la direction de l’Ouest, que nous