
terme a la naissance et à la mort, et, quand je l’aurai découverte, j ’en ferai part au monde,
j ’enseignerai la loi de grâce pour tous *. »
Il avait alors vingt-neuf ans. Il se sépare de son père, de ses femmes, de ses enfants,
visite les plus célèbres écoles des maîtres de la loi de Manou, et s’adonne pendant six
années a l’étude des systèmes religieux, ainsi qu’aux exercices ascétiques des brahmanes ;
mais il arrive à la conviction que ce chemin n’est pas celui qui mène à l’intelligence
accomplie.
Ce fut un peu plus tard, au sein de la retraite et de la méditation solitaire, qu’il se sentit
tout à coup fixé sur les bases de sa doctrine. Depuis ce moment, il crut pouvoir se dire qu’il
était enfin revêtu de la qualité de Bouddha, en pleine possession de la parfaite intelligence.
11 commença ses prédications à Bénarès, a l’âge de trente-six ans, parcourut le
Béhar, revit la cifé-dejfapilavastou, et convertit à la vie religieuse ses trois femmes, son
père et d’autre^-membres de sa famille.
Comme celle-ci portait le nom de Sàkya, c’est sous le surnom de Sâkyamouni, le
■solitaire des Sâkyas, que le Bouddha fut bientôt connu dans toute l’Inde centrale. Les
luttes qu’il eut à soutenir contre les brahmanes mirent plus d’une fois sa vie en péril.
Cependant il put exercer sa mission pendant plus de quarante années, sans lui donner
d’autre appui que la sévérité de ses moeurs et la perfection de son savoir.
Lorsqu’il sentit sa fin approcher, le vénérable octogénaire fit de tendres adieux à
ses compagnons d oeuvre, et, s’étant assis à l’ombre d’un bosquet de saras, il s’éteignit
doucement, ne laissant autre chose au monde 'que sa dépouille mortelle, le souvenir de
ses enseignements et l’effet de ses bons exemples.
L’an 543 avant Jésus-Christ, sept jours après la mort du Bouddha, un premier concile
de ses sectateurs fixa les paroles du maître,-car lui-même n ’avait rien écrit. Sa doctrine,
qui, dans son intention, n ’avait eu d’autre but que d’opérer une réforme morale au sein,
du culte brahmanique, d’y substituer le règne du devoir à celui des dieux et la pratique
du bien à celle de vaines cérémonies, devint, à son tour, un système dogmatique accompagné
d’un culte superstitieux et idolâtre.
Le bouddhisme est aujourd’hui la principale religion de l’île de Ceylan, de l’empire
Birman, des royaumes de Siam et d’Annam, du Tonkin, du Tibet, de la Tartarie, de
la Mongolie, de la Chine et du Japon. Il a dominé quelque temps l’Inde entière, Java
et d’autres îles de la Sonde; il subsiste encore au Cachemiret dans le Népaul. Le nombre
de ses adhérents dépasse trois cents millions d’âmes : c’est un chiffre que n’atteinl
aucune autre religion du globe.
L introduction du bouddhisme au Japon remonte à l’an 552 de notre ère.
A cette époque, Kin-Méi,-le treizième Mikado, reçut du roi de Petsi en Corée,
une statue du Sâkyamouni, ainsi que des livres, des bannières un baldaquin el
d autres objets destiné^ à l’usagé du culte. Une lettre jointe à ces présents les accompagnait
des recommandations suivantes :
' Le Bouddha et sa religion, par J. Barthélémy Saint-Hilaiire: Paris; Didier et.C” , 1862.