
^décisive invasion, à laquelle l’empire des Mikados doit son antique -gloire et son existence
actuelle.
Il n ’en résulte aucunement que la civilisation japonaise soit le fait d'une simple
importation. Zinmou paraît avoir été à certains égards, surtout au point de vue religieux,
tributaire du peuple qu’il avait soumis. .Ainsi se fusionnèrent en un corps de nation les
divers éléments en présence : les clans indigènes et les émigrants tatars, avec les envahisseurs
venus des îles du Midi ; les anciens seigneurs, vaincus de la veille, avec leur
nouveau souverain, gagné à leurs coutumes favorites.. .
Il ne demeura* en dehors de l’oeuvre de pacification et de constitution de l'empireque.
les tribus d’Aïnos, de plus en plus refoulées vers le Nord, et les Yébis, restes de
tribus dispersées pendant les luttes de l’invasion, et vivant dans les forêts du produit
de leur chasse et de leurs rapines. ■
Mais.c est en vain que 1 on essayerait d analyser les divers éléments qui ont concouru
à la formation du caractère national des Japonais. La civilisation de ce pays nous apparaît
comme le . résultat d’une combinaison de l’élément indigène avec des éléments
étrangers. 11 y a eu mélange de races sans absorption des qualités natives. -Chez les
insulaires de Textrême Orient, comme chez les insulaires de la Grande-Bretagne, l’alliage
a produit Un type nouveau d’une indélébile originalité.
Quand Zinmou, le divin guerrier, toucha au terme de son ambition, sept annéess’étaient
écoulées depuis son départ de Kiousiou, et de combien de peines, de fatigues, de
souffrances dé tout g en re 'n ’avaient-elles pas été accompagnées! Sfes trois frères périrent
sous ses yeux, le premier percé d’une flèche au siège d’une forteresse, les deux autres*
victimes de leur dévouement, car ils se précipitèrent dans la mer pour apaiser une tempête
qui menaçait d’engloutir la jonque du conquérant.
Cependant le Soleil se montra toujours favorable à ses entreprises. Il dut à cette divinité
protectrice de ne pas s’égarer dans les dangereux défilés de Yamato>Un corbeau
qu’elle lui dépêcha au moment critique lui servit de guide pour le tirer de-ce mauvais-
pas. Aussi fit-il ajouter aux armes de sa maiso.n, et peindre sur sa banniei8jtsa cuirasse et
.son éventail de guerre, l’image'de l’éclatante divinité, telle qu’elle lui apparaissait chaque
matin lorsqu’elle montait à l’horizon. La quatrième année de son règne, quand il se vit
en possession d’un pouvoir incontesté, il institua une fête solennelle’ d’actions de grâces
en l’honneur de Ten-sjoo-daï-zin. Les Kamis nationaux eurent aussi leur part dans ses.
hommages. Il ordonna des sacrifices en l’honneur des huit esprits immortels, protecteurs
du pays et des familles, pour célébrer plus dignement l’inauguration de sa royale résidence
et entourer son trône du prestige fle la religion chère aux peuplades qu’il avait
vaincues..
Ces choses se passaient dans la contrée de Yamato, qui occupe dans la ‘partie Sud-
Est de Nippon le centre Se la grande presqu’île baignée par les eaux de la mer intérieure
et celles de l’Océan. C’est là que Zinmou construisit un vaste château fort, sur
une large colline dont il avait fait niveler les sommets. Il appela cé château son « Miako »,
le chef-lieu de ses Etats, et'il y installa sa cour, son a daïri ». Ces deux noms-ont suivi
Z e jo /io n ilh o r