
pas moins obligés de passer six mois de l’année à sa cour de Yédo et de lui présenter leurs
hommages au milieu des nobles de sa propre création.
La colonne la plus nombreuse et la plus pittoresque de la procession fut celle des
représentants de toutes les sectes, qui reconnaissent la suprématie spirituelle du Mikado.
Les dignitaires de l’ancien culte des Kamis se distinguent à peine, quanta leur costume,
des grands officiers du palais. 4J ’ai déjà eu l’occasion de le décrire : il nous rappelle que
les japonais eurent dans l’origine une religion sans sacerdoce. Le bouddhisme, au contraire,
qui est venu de la Chine et s’est rapidement propagé dans tout l’empire, présente
uñe infinie variété de sectes, de rites, d’ordres et de confréries. Les bonzes et les moines
appartenant à cette religion formaient, dans le cortège, des files interminables de graves
personnages à têtes tonsurées ou complètement rasées, tantôt nues,-tantôt couvertes de
toques bizarres, de mitres, de chapeaux.à larges bords. Les uns portaient une crosse à la
main droite, d’autres un rosaire, d’autres encore un chasse-mouches, une conque marine,
un goupillon à bandes de papier. Des soutanes, des surplis, des manteaux de toute façon
et de toutes couleurs, composaient leur accoutrement.
A leur suite venaient lèsgéns de la maison du Mikado. Dans leur tenue de cérémonie,
les gardes du corps pontificaux visent par-dessus tout à l’élégance. Laissant lès hauberts
et les cottes de mailles aux hommes d’armesydu Siogoun, ils sé coiffent d’une petite
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