
vastes bâtiments servent à l’étalage de ces richesses nationales. C’est là, dit-on, q.uesont
accumulées les dépouilles de la Corée et des invasions mongoles, ainsi que les objets enlevés
des colonies portugaises et des communautés chrétiennes du Japon, à l'époque où
les Portugais furent expulsés et les chrétiens japonais exterminés, par ordre des Siogoiins.
Aucun Européen n ’a pu encore entrevoir les trophées de Kamakoura.
Tandis que les États.de l’Europe aiment à faire parade, aux yeux du monde entier, de
lout le bronze qu’ils ont pu s’enlever réciproquement dans leurs guerres de frontières et de
dynasties, le Japon cache aux étrangers les monuments de sa gloiremilitaire. Il les tient
en réserve, comme.un trésor de famille, dans de vénérablés sanctuaires dont nul profane
ne saurait obtenir l’accès.
En approchant du temple d’Ilatchiman, il ne nous fut pas difficile de remarquer que
notre arrivée avait été signalée, et que des bonzes accouraient en toute hâte dans les parvis
pour fermer les contrevents des bâtiments du trésor.
LE TRÉSOIl ET I.A PAGODE DU TEMPLE D ’ H ATÇ HIM A N, A K
CH A PITR E XVII
LES TEMPLES DE KAMAKOURA
Le temple d Hatchiman s’annonce par de longues allées de ces grands cèdres qui
forment la plus noble décoration des lieux de culte du Japon.
A mesure que 1 on s’avance dans l’avenue qui est du côté de Kanasawa, l’on voit se
multiplier au bord de la route et à gauche, sur des collines sacrées, ies chapelles, les oratoires,
les pierres commémoratives, qui marquent les stations des processions.
Sur la droite, 1 horizon est fermé par la montagne, avec ses parois de grès, ses grottes,
ses ruisseaux et ses bosquets de pins.
Eeu après avoir passé une rivière sur un beau pont de bois, on se irouve tout à coup à
1 issüie d une autre allée, qui vient du côté de la mer et occupe le centre d’une large rue.
C est ici 1 avenue principale, car elle est entrecoupée de trois toris gigantesques, et elle
débouche sur la grande place, directement en face des terrasses, des escaliers et des bâtiments
du temple.
L enceinte même du lieu sacré est tout ouverte sur la rue et bordée des trois autres
côtés par un massif de maçonnerie peu élevé, surmonté d’une barrière de bois peinte en
rouge et en noir.
Deux marches conduisent au premier parvis. On n’y distingue que des maisons de
bonzes, échelonnées comme des coulisses de théâtre parmi les arbres plantés le long
du mur d enceinte, tandis que deux grands étangs de forme ovale occupent, le centre
de la place. Ils communiquent entre eux par un large canal, sur lequel sont jetés deux
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