L ES MATSOURIS.
Peindrai-je ensuite la dame aux têtes de mort, la dame aux candélabres, la dame'aux
grues, la dame aux chrysanthèmes? Mais où faudrait-il s’arrêter, si l’on voulait décrire
dans tous ses détails le tableau des hommages publics rendus aux courtisanes par les prêtres
et par le peuple de Yédo? En présence de pareilles moeurs, on ne peut qu’admirer l’à-pro-
pos avec lequel la grande matsouri de Sannoô admet au rang de ses idoles et promène so-
lennellement dans les rues de la ville la grotesque statue d’un singe à face rouge, coiffé de
la mitre sacerdotale et armé du goupillon.
Du haut de son tambour orné de riches tentures, cette moqueuse image domine au loin
la foule et semble offrir aux yeux des spectateurs l’ironique , caricature des*.parades reli-
gieuses auxquelles ils viennent d’assir'cr.
CORTÈGE DES COURTISANES A LA FÊTE DU TEMPLE DE SÂNNOÔ.