
mille hommes. Mais la mort le surprit vers la fin de l’année suivante, avant 1 issue
de cette nouvélle campagne, et les deux empires, également las d’une guerre que rien
ne justifiait, s’empressèrent de. se réconcilier et de rappeler leurs armées.
Dans les dèrniers jours de sa vièj Fidé-Yosi fut honoré par sa coür du surnom
de fârand (Taïkosama), que l’histoire lui a conservé,
■ III
CHAPITRE XXI
L E T O K A Ï D O
Les deux expéditions de Chine qui ont marqué la fin de la carrière de Taïkosama, et
que l’on serait tenté de prendre pour de folles aventures, paraissent avoir été de sa part,,
aussi bien qüe son édit de persécution, des actes mûrement prémédités pour atteindre
le double but de ses rêves ambitieux : écraser la noblesse féodale, et fonder sur ses débris
une dynastie monarchique.
Déjà les vassaux de l’empire s’étaient épuisés dans de stériles luttes intestines :
il fallait achever de les ruiner par des guerres lointaines et dispendieuses.
Sous prétexte de protéger les femmes et les enfants des daïmios appelés au service
militaire, Taïkosama contraignit les familles et les principaux serviteurs de ces princes
à venir habiter des maisons qu^il leur avait préparées dans l’enceinte de ses châteaux
forts. Quand les seigneurs eux-mêmes revinrent de la Chine, ils ne purent rentrer en
possession de leurs terres qu’à la condition d’y résider dorénavant seuls, sans, leurs