
CH A PITR E XLI1
G Y M N A S T E S E T L U T T E U R S
Au bruit des voix, des chants et des instruments de travail qui retentissent dans les
ateliers, se mêlent les cris et les coups de tambourins de deux troupes de saltimbanques
installées à deux angles de la place. L’une travaille en plein air. Ses héros sont l’avaleur
de sabres et le sauteur prodigieux. Celui-ci passe impunément à travers deux cerceaux
entre-croisés, fixés au sommet d’une perche, qui supporte en outre une cruche posée
en équilibre au point d’intersection des cerceaux. Mais le tour le plus fort consiste
à franchir d’outre en outre un gros cylindre en treillis de bambou, long de deux
mètres environ et couché sur deux chevalets. Quand il veut porter au comble la stupéfaction
des spectateurs, le saltimbanque allume et aligne à intervalles égaux, dans l’intérieur
du cylindre, quatre grosses bougies, au-dessus desquelles il passe comme un trait, sans
les éteindre ni les déranger.
Sa tendre épouse, assise sur une caisse à côté du cylindre, accompagne d’un air
de guitare les diverses phases de la représentation. Aux sons criards de l’instrument.