
caractérise, en sorte que Ton distingue parmi eux le saint au tigre, à la tortue, au chevreau,
à la grue, à l’écrevisse, au dragon, au bambou, à l’iris, à la cascade... Mais ce
n’est pas encore tout : le bouddhisme a imaginé la reine du ciel, les gardiens du ciel,
dont quelques-uns figurent aussi comme gardiens des temples ; puis les rois de la terre,
les rois de l’enfer, les génies bienfaisants, les génies vengeurs; il a mis à côté de l’ancienne
divinité japonaise du soleil les dieux de la lune, des planètes, des signes du zodiaque,
les génies de la pluie, du vent, du tonnerre ; enfin il a donné de célestes patrons aux
médecins, aux soldats, aux palefreniers, aux chasseurs, à toutes les classes et à toutes les
professions sociales.
LE PAT II ON DES ARMES.
Parmi cette multitude d’images, graves ou fantastiques, que le bouddhisme déroule
devant nos yeux, il n ’est pas toujours facile de faire la part de celles qui lui appartiennent
en propre. Quelques-unes, avant sa venue, étaient sans doute déjà populaires au Japon.
Peut-être doit-on ranger dans cette catégorie le dieu des vents, Pùten, et celui du
tonnerre, Raïden.
Le premier, dans la mythologie chinoise, est surchargé d'attributs empruntés au cerf,
au moineau, au léopard ; dans le Japon, il ne possède qu’une outre, comme Eole ; mais la
symbolique japonaise-se montre supérieure à la grecque, en ce que l'ùten apparaît suspendu
dans les airs, la tête échevelée et l’outre posée sur ses épaules : comme elle h deux
ouvertures, il serre de chaque main le col de l’une et dé l’autre, les faisant ainsi jouer à
volonté, dans une attitude et avec une expression qui ne sont pas dépourvues d’un certain
mérite pittoresque.-
Quant à Raïden, le dieu du tonnerre et des: éclairs, il faut convenir qu’il est infiniment
moins majestueux que le Jupiter Olympien. G’est un démon grotesque, qui, porté
sur les nuées, s’en va, un maillet dans chaque main, battant une demi-douzaine de
cymbales disposées en cercle autour de sa tête.
Il plane aussi beaucoup d’incertitude sur l’origine des nombreux animaux fantastis-
ques de la mythologie japonaise. Je ne mentionnerai que ceux auxquels se rattache quelque
intérêt artistique. Deux quadrupèdes cornus, Hino-woo et Midsou-no-woo, génies du
feu et de l’eau, paraissent appartenir au culte des Kamis. Le Foô, sorte de phénix, doit
s’y être introduit de la Chine. Le Kirin a une tète de.licorne, -des pieds de cerf, un corps
de cheval. Son apparition, prompte comme l’éclair, car ses pieds effleurant le sol n y
fouleraient pas même un ver, présage la naissance d’un sé sin,tf’est-à-dire d’un génie
bienfaisant, tel que Sâkya, Dharma, Sjôtokdaïsi. Le Koma-inou fut apporté, dit-on, de la
Corée par l’impératrice Zingou. Cet animal, qui tient du chien et du lion, pourrait être
une réminiscence du lion des cavernes. On en voit deux très-beaux exemplaires, taillés
dans le granit, sur l’esplanade du temple de Kami-Hamayou à Simonoséki.
Le Dria ou Dsja, dragon à six serres, est d’ailleurs sefflblable au dragon impérial