
fidèles, et c’est pourquoi vous continuerez à jouir du privilège qui vous a été accordé. Mais
nous nous garderons certainement d’en faire bénéficier d’autres peuples. On peut entretenir
aisément une digue aussi longtemps qu elle est en bon état; mais, quand il s y est fait
des brèches, il n’est pas facile d’empèchér qu’elles ne s’élargissent toujours davantage. »
11 ne restait au gouvernement néerlandais d’autre parti à prendre que celui d une vigilante
expectative. Il recommanda au chef de la factorerie de Décima de ne rien négliger
pou? être agréable aux autorités japonaises et pour leur inspirer des sentiments de bienveillance
envers les étrangers. La lettre du roi devint la règle de conduite des agents
hollandais dans leurs rapports avec le Japon. Les communications entre les deux gouvernements
ne tardèrent pas à se multiplier et à revêtir un caractère de confiance. La Hollande
fut à diverses reprises l’interprète d’édits impériaux auprès des puissances maritimes
de l’Occident. Les États-Unis de l’Amérique du Nord réclamèrent ses bons offices dans
l’intérêt de la grande expédition qu’ils se préparaient à envoyer au Japon.
A cette même époque (1852), la cour de la Haye songeait à proposer au gouvernement
japonais de remplacer les anciens édits relatifs à la factorerie de Décima par un traité réciproque
de commerce et d’amitié. M. le chevalier Donker-Curtius fut envoyé à cet effet en
la conclusion d’un traité. Elles semblent avoir eu pour biïf, dans la pensée du gouverne
ment, d’élucider certaines questions dont la solution devenait inévitable 1 année suivante,
au retour de l’expédition américaine : « Tout ce que vous nous avez dit, écrivait le gouverneur
de Nagasaki à M. Donker-Curtius, touchant l’établissement de dépôts de charbon de
terre, les nécessités de ravitaillement des navires en passage, l’octroi de lieux de refuge
dans les cas de tempête, tout cela a été parfaitement compris et ne nous parait nullement
inadmissible. Seulement, vous comprendrez aussi que l’on ne puisse immédiate’frient
régler ces divers points.
LE GOLFE DE YÉDO. 43
mission extraordinaire à .Nagasaki. Les autorités japonaises lui firent bon accueil, mais elles
ne purent, consentir à désigner un commissaire pour entrer en pourparlers avec le représentant
hollandais. Les négociations s.e poursuivirent par voie de correspondance, sans
résultat apparent pendant près d’une année! Ce fut lorsqu’on s’y attendait le moins, un peu
après la visite de l’expédition américaine et malgré le deuil de la cour pour la mort du
Taïkoun, que le . gouvernement japonais provoqua, de son chef, des conferences entre
M. Donker-Curtius etmn commissaire impérial assisté du gouverneur de Nagasaki. Toutefois
ces conférences mêmes, qui se prolongèrent pendantdçois mois, n’aboutirent pas encore a