
Mito’c». Je demandai si cette famille possédait un prétendant depuis que le dernier seigneur
de Mito, auquel on attribuait l’assassinat du Régent, avait lui-même péri de mort violente :
« Nous ne le.savons pas, me répondit-on, mais il a laissé un fils adoptif universellement
respecté, savoir le Stotsbashi, qui est revêtu de la dignité de vice-Taïkoun. »
Vers la tin de l’année 1866, les correspondances du Japon nous apportaient la nouvelle
que le Taïkoun avait succombé à Osaka, le 28 août, aux fatigues de sa campagne contre
le prince de Nagato, et que son lieutenant, le Gosankio Stotsbashi, devenu chef de la famille
Tokoungawa, avait été élevé par le Mikado à la dignité de Daï-Seï-Siogoun de l’Empire.
Il fut, depuis Yoritomo, le 46e Siogoun, et, depuis ïyéyas, le 15e et dernier Taïkoun
du Japon.
CHA PITRE XXVI
LE D A ÏM I Ô K O D Z I
Bien que Sourouga renferme une vingtaine de palais armoriés, il n’a pas le cachet
aristocratique de l’arrondissement de Sakourada. Les maisons bourgeoises, les habitations
d’employés subalternes, les écoles militaires, les greniers à riz envahissent les abords des
palais ; et les belles échappées de vue qui s’ouvrent sur le Castel et sur les rives populeuses
de l’Ogawa, détournent l’attention des monotones résidences seigneuriales. Avant de
visiter la cité marchandé, et comme pour en finir avec les grandeurs officielles de la
capitale, nous voulûmes encore nous faire une idée de ce que l’on appelle le Daïmiô-
Iiodzi, ou Avenue des Princes.
Ce n’est point, là, comme on pourrait le croire d’après ce titre plus ou moins usurpé, le
siggepar excellence de la noblesse de l’Empire. Ni les grands noms féodaux du Japon,
ni même les noms des familles taïkounales ne se rencontrent parmi les habitants du
Daïmiô-Kodzi. Ce quartier est preque exclusivement occupé par les hommes d’Etat et les
principaux fonctionnaires du souverain temporel. C’est donc, à proprement parler, le
quartier du gouvernement.
Il s’étend au Nord-Est et à l’Est du palais du Taïkoun, dans l’enceinte même de la
citadelle, et communique avec Sourouga par cinq ponts munis de portes fortifiées; mais
il ne nous fut permis de franchir aucun de ces passages : l’un est réservé au Taïkoun ;
l’autre, au Stotsbashi, et ainsi de suite, jusqu’à un sixième, attenant au quartier de la Cité,
par lequel nous pûmes enfin pénétrer dans la zone privilégiée. .