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171 e y o
par de gros points noirs, qui défignent ïe centre de
î’efpace qu’ils occupent : comme on fuppofe qu’ils fe
touchent, il ne faudroit pas d’intervalle entre eux ;
mais alors les figurés feroient trop confufes. On a
tiré fur chacun de ces points une petite ligne d roite,
pour exprimer les armes du foldat & le côté où il fait
face, qu’on a fuppofé être le haut de la planche»
Si l’on veut que cette troupe faffe face du côté du
flanc droit B C t on fait le commandement à droite ;
alors tous les hommes de la troupe tournent fur eux-
mêmes , jufqu’à ce qu’ils ayent en face le terrein op-
pofé au flanc droit B C de la troupe ,fig. 2.
Pour faire ce mouvement, les foldats s’appuient
fur unè feule jambe, & tournent fur un talon comme
fur un pivot. On pourroit tourner également fur l’une
ou l’autre jambe ; mais l’ufage a décidé pour la
gauche : ainfi c’eft fur cette jambe que tournent tous
les hommes du bataillon. Ils doivent commencer &
achever ce mouvement fans interruption, & dans le
même tems le faire brufquement, fans que les armes
& les bras changent de fituation.
Suivant l’inftru&ion du 14 Mai 1754, il doit y
avoir un intervalle de deux pouces entre les deux
talons de chaque foldat..
Il eft évident que fi l’on fait exécuter quatre fois
de fuite ce même mouvement, & toujours de même
fens, que le quatrième remettra le bataillon dans fa
première pofition ; ôc que tous les hommes qui le
compofent, auront chacun décrit la circonférence
d’un cercle, dont chaque mouvement particulier eft
le quart. Ce mouvement s’appelloit autrefois par
cette raifon, quart de tour à droite ou à gauche ; à-
préfent on le nomme Amplement à-droite ou à-eau-
che.
II eft d’ufage lorfqu’on fait faire à-droite à une
troupe, de lui faire exécuter les quatre parties de ce
mouvement : ainli au premier commandement à
droite, la troupe fait face au terrein du flanc droit ;
au fécond, elle fait face à la queue du bataillon; au
troifieme, au terrein du flanc gauche; & au quatrième
, elle fe remet dans fa première pofirion.
La deuxieme figure de la I , Planche repréfente la
troupe qui a fait un à-droite.
La troifieme figure de la même Planche, la même
troupe^ qui a fait deux à-droite.
La quatrième, la troupe qui en a fait trois : lé quatrième
à-droite, qui la remet dans fa première pofi-
tidn, peut être repréfenté par la première figure.
Il eft évident que les mêmes mouvemens que l ’on
vient d’expliquer pour faire tourner le bataillon vers
fa droite, peuvent s’exécuter également en tournant
vers la gauche.
Pour cet effet, la troupe étant en bataille (fig. /.
Pl. ƒ .) , le commandant dit à gauche; alors chaque
foldat tourne à gauche, comme il tournoit à droite
dans le mouvement précédent : ce qui peut être repréfenté
par la quatrième figure, &c.
R e m a r q u e s .
I. Ayant expliqué les quatre mouvemens à droit
e , il eft aifé, fans le fecours de nouvelles figures,
de concevoir la maniéré dont les mêmes mouve-
mens s execiitent à gauche ; c’eft pourquoi on a crû
qu’il étoit inutile de les' multiplier fans néceflité à
cette occafion. On fe contentera de même dans la
füite dé ne donner des figures que pour les mouvemens
d’un feul cô té, c’eft-à-dire pour la droite ou
pour la gauche.
• H. Le tour entier que l’on exécute par quatre à-droite
9 comme on vient de l’expliquer, peut fe faire en
deux fois, en faifant faire un demi - tour par un
fêul mouvement à tous les foldats du bataillon.
Pour cet effet, on commande au bataillon de faire
4emi-tour à droite (c’eft ainfi qu’op s’exprime pour
E V O faire décrire une demi-circonférence à tous les fol-
dats de la troupe ou du bataillon) ; alors en fe tournant
vers la droite, & faifant le demi-tour d ’un feul
mouvement fur le talon gauche, ils font face au côté
oppofé au front du bataillon. Un fécond demi - tour
exécuté de même, les remet dans leur première po-
fition.
Le demi-tour à gauche s’exécute également, en
faifant tourner les hommes de la troupe vers la gauche,
au lieu de la droite.
L ’inftruâion du 14 Mai 1754 ordonne d’exécuter
ce mouvement en trois tems : au premier, le foldat
doit porter le pié droit derrière le gauche , les deux
talons à quatre pouces de diftance l’un de l’autre î
au deuxieme, le foldat doit tourner fur les deux talons
, jufqu’à ce qu’il faffe face du côté oppofé ; & au
troifieme, reporter le pié droit à côté du gauche.
III. Lorfqu’une troupe a fait un mouvement à droite
ou à gauche, & qu’on veut qu’elle reprenne fa
première pofition, on lui dit remettej vous ; ce que la
troupe exécute en faifant un mouvement oppofé à
celui qu’elle a d’abord fait, ou en revenant fur fes pas
de la même maniéré.
Ainfi la troupe ayant d’abord fa it , par exemple ,
un demi-tour à droite, elle fe remettra en faifant
un demi-tour à gauche ; & fi elle en avoit fait un
à gauche, elle fe remettroit en en faifant un autre
à droite.
Si elle a fait un à-droite ou un à-gauche, elle fe remettra
de même, par un autre quart de tour oppofé
au premier, c’eft-à-dire à gauche ou à droite.
IV. On ne fait point faire :trois quarts dé tour par
un feul commandement ; parce que les.hommes de
la troupe auroient trop de peine a l’exécuter de fuite
& avec exaélitude.
V. Ce mouvement des à-droite & des à-gauche
s’enfeigne ordinairement dans l’exercice ou le ma-
niement des armes, auquel il paroît appartenir particulièrement
; parce qu’il n’eft pas poflîble dé faire
faire l’exercice fans le fecours de cette évolution ,
attendu qu’elle apprend à fe tourner de tous les fens
pour charger le fufil, le manier, & le préfcnter :
mais fon ufage indifpenfable dans l'exercice, n’empêche
point qu’elle ne foit comprife dans les-^différentes
motions du bataillon, dont elle eft la première
& la plus fimple. On a crû par cette'raifon
qu’elle devoit précéder ici les autres, d’autant plus
que l’on ne parle point du maniement des armes dans
cet article.
A r t i c l e I I I .
De la maniéré de ferrer le bataillon. On ferre le bataillon
en avançant les files & les rangs les uns fur
les autres , & on l’ouvre en les éloignant, pour lui
donner plus de front ou plus de profondeur.
Il faut fuppofer que le bataillon dont on yeut
ferrer les rangs, les a d’abord affez éloignés les uns
des autres, pour qu’ils puiffent s’approche'r davantage
: car il eft évident que s’ils étoient à trois piés
de diftance, c’eft-à-dire lerrés à la pointe de l’épée ,
le mouvement dont il s’agit feroit impofliblé^' *"
Il faut aufli pour ferrer les files , qu’elles loient
allez diftantes les unes dés autres pour qu’qn.puiffe
les approcher davantage, c’eft-à-dire qu’elles occupent
un efpace de plus de deux piés dans le rang.
On peut ferrer le bataillon de plufieurs maniérés :
1°. ? ■ Ç en avant.
2°. p par rangs. <c en arriéré.
3° <$ / fur fon centre.
4°- \ Ç fur la droite. ::
„5° v , par files. 1f fur la gauche.,
6°. 1 / fur le centre.
Pour ferrer le bataillon par rangs en av^qt, on
ordonnera au premier de ne pas bouger; 6c aux au-
E V O tirés de s’approcher de ce rang, jufqu’a une diftance
déterminée quelconque;
Le fécond rang doit marcher très-lentement, afin
que les autres ferrent infenfiblement, & que tout le
reflerrement des rangs foit fait dans le même tems.
La cinquiemefigure repréfente une partie du bataillon
en bataille à rangs ouverts, & qui n’a point fait
de mouvement-.
La figure Jîxiefne fait voir èe même bataillon dont
ies quatre derniers rangs ont ferré fur le premier ;
de maniéré que le fécond s’étant approché du premier,
le troifieme a pris la place du fécond ; & que
ie quatrième s’étant approché du troifieme, le cinquième
a pris la place qu’occupoit le troifieme rang.
Il eft clair que par ce mouvement, le bataillon a
diminué de moitié l’efpace qu’il occupoit en hauteur
ou en profondeur.
Dans cette figure, les points noirs repréfentent
les hommes après le reflerrement du bataillon ; & les
zéros, les places qu’occupoient ceux du quatrième
& cinquième rang, lefquelles demeurent vuides par
le ferrement des rangs de la troupe fur le premier.
On fe fervira de ces deux fortes de points dans les
figures fuivantes, & on les employera dans le même
fens.
R e m a r q u e s .
î. Il eft affez d’ufage dans les différens mouvemens
que l’on fait exécuter aux troupes, pour les
exercer aux évolutions, & lorfque la manoeuvre ou
l’évolution qu’on veut leur faire exécuter enfuite, ne
demande pas une pofition ou un arrangement différent
de celui que le bataillon avoit d’abord, de le
faire remettre après chaque mouvement dans fa première
pofition : ainfi après avoir fait ferrer les rangs
en avant, on les fait ouvrir en arriéré, pour les remettre
comme ils étoient d’abord.
Pour cet effet on ordonne au premier de ne point
bouger; on fait faire aux autres demi-tour à d roite,
& on lés fait marcher chacun en avant, jufqu’à ce
qu’ils occupent le même terrein fur lequel ils avoient
d ’abord été placés. On fait faire enfuite à ces rangs
demi - tour à gauche, pour faire face du même côté
que le premier rang : & la troupe eft ainfi remife dans
ia première pofition.
Dans ce mouvement > les rangs qui vont en avant
pour fe remettre marchent d’un pas égal ; mais le fécond
ne fe met en mouvement, que lorfque le' premier
s’eft avancé de l’intervalle qui doit être entre
les rangs. Le troifieme, que quand le fécond s’eft
avancé de la même quantité ; & ainfi du quatrième.
II. On peut faire ferrer les rangs en avant en marchant.
Pour cet effet le premier rang marche très-
doucement , Ou il fait des pas d’environ un pié ; les
autres rangs vont plus vite, ou ils font de plus grands
pas, jufqu’à ce qu’ils foient entièrement ferrés les
uns fur les autres.
Pour ferrer le bataillon par rangs en arriére, on
ordonne au dernier rang A B (fig. 7 .) de ne pas
bouger, & aux quatre autres dé faire demi-tour à
droite ; ce que les lignes qui repréfentent les armes
ou le devant des1 rangs font voir exécuté dans la figure.
On fait enfuite ferrer ces rangs fur le dernier A B y
de même maniéré que dans le mouvement précédent:
ce qui étant tait (fig. <£.), on ordonne aux
quatre premiers rangs de faire demi-tour à gauche;
pour faire face au terrein oppofé au front du bataillon.
Ce qui eft exécuté, ƒ#. '9.
Par ce mouvement, ce bataillon laiffe vers le
front une étendue vuide, égale à celle qu’il occupe
après l’avoir exécuté , & il diminue l’efpace qu’il
occupoit en profondeur de la moitié, comme dans le
mouvement précédent.
Pour faire remettre le bataillon, oa commandera
E V O 175
au dernier rang de ne point bouger, & l’on ordonnera
aux autres de marcher en-avant, jufqu’à ce qu’ils
ayent repris chacun leur première pofition.
Pour ferrer le bataillon par rangs fur fon centre,
on le füppofera fur cinq rangs en bataille, ou fur un
autre nombre quelconque impair.
On ordonnera au rang du milieu A B (fig. >0.)
de ne pas bouger; on fera faire demi-tour à droite
au premier & deuxieme rang ; on le fera enfuite marcher
, ainfi que le quatrième & cinquième rangs ;
pour ferrer fur le troifieme A B : ce qui étant fait ,
le premier & deuxieme rangs feront demi - tour à
gauche, pour faire face au même côté que le refte
du bataillon;
R e m a r q u e s . ,
I. Il eft aifé de ferrer le bataillon par la mêmé
méthode, fur tel rang que l’on veut ; il fuffit d’ordonner
au rang fur lequel on Veut ferrer, de ne pas bouger,
& de faire avancer fur lui les autres, comme on
vient de l’exécuter.
II. Pour remettre le bataillon dans fon premier
ordre, ou fa première pofition , on ordonnera aux
deux derniers rangs de faire demi-tour à d roite, en-
fuite de marcher, ainfi qu’aux deux autres de la tête
, pour reprendre le terrein qu’ils occupoient d’abord.
Lorfque les deux derniers rangs y feront parvenus
, ils feront demi-tour à gauche, & la troupe
fera alors dans fon premier état.
Pour ferrer le bataillon par files, c’eft-à-dire pour
diminuer l’étendue de fon front, il faut, comme on
l’a'déjà remarqué, que les files foient affez efpacées
les unes des autres , pour qu’elles puiffent fe rapprocher
; car il eft évident que fi elles font fi proches,
que les foldats n’ayent que la liberté du coude, c’eft»
Û-dire fi chaque file n’occupe qu’environ deux piés,'
le reflerrement ne feroit pas poflîble. Noüsfuppofe-
rons dans les exemples fuivans , qù’elles;pnt quatre
piés de' largeur, y compris î épaifleur des hommes
dé la file ; c’eft environ deux piés d’intervalle de
l’une à l’autre. Les fuppofitions différentes qu’on
pourra faire à cet égard, ne changeront rien à Ve-
xécüfion des mouvemens que l ’on va expliquer.
- Nous avons dit qu’on ferre le bataillon par files
fur la. droite, fur la gauche , &c fur le cèriire ; ces
différens mouvemens n’on t, pour ainfi dire, befoin
ni d’explication y ni de figures, après ce qu’on a vû
çi-deyant fur la manière de ferrer lès rangs du bataillon.'
' -Èn-effet, il n’y a qu’ à regarder les files comme
des rangs, & faire enfuite fur ces files confidérées
comme rangs, les mêmes opérations par lefquelles
on a'ferré les rangs.
Ainfi pour ferrer le bataillon A B C D (fig. //.)
fur la! file B C de la droite, il faut commander a cette
frie dé ne pasf bouger ; à toutes les autres de faire à-
droite & de s’approcher, ou fe ferrer enfuite fur E C.
La figure 12. fait voir ce mouvement exécuté. On
ordonne après cela à toutes les files qui ont marché,
dé faire à-gauche, pour faire face du même côté que
la file B C; & l’on a le bataillon ferre fur cette file,
réduit à la moitié de fon front. Fig. r f. '
On ferrera le bataillon de la même-maniere fur
la file d e là gauche.
Pour le ferrer fur la file du centre È F (fig. /4-),
on ordonnera à cetté file de ne pas boüger, aux files
de la droite .de faire à-gauche fur le talon droit,
& à celles de la gàüche de faire à-droite fur le talon
gauche ;_ après quoi On-commandera aux files de la
droite & de la gauche, de fe ferrer fur la file du centre
E F ; des files de la droite partiront du pié’d ro it,
& celles de la gauche-du pié gauche : elles marcheront
le pas ordinaire fur celles du centre, & elles
s’arrêteront fuccëflîvèmênt à melure qu’elles'joindront
celle qui-les précédé.